Un Ciel bleu presque parfait : La critique
Après plusieurs courts métrages nombre de fois primés dans des festivals, l’artiste Quarxx revient avec une histoire plus scénarisée, mais toujours sombre racontant l’étrange relation liant un homme à sa sœur handicapée, Un Ciel bleu presque parfait.
Le court métrage est très bien mis en scène. Le réalisateur filme cette ferme familiale, lieu central de l’histoire, comme un personnage à part entière, lui donnant une véritable présence qui impacte la psyché de ses deux habitants.
Les effets spéciaux sont très réussis et offrent quelques scènes saisissantes et d’un fort impact visuel. En dehors d’une séquence finale particulièrement maîtrisée, et d’une cruauté immense, les états d’esprit du personnage principal se révèlent sous la forme d’effets spéciaux étonnants et de maquillages impressionnants.
Le court métrage se concentre principalement sur un huit-clos à deux dans lesquels les personnages invités, représentants de la vie réelle, créent le chaos faisant basculer le frère dans une folie singulière.
Si l’histoire semble l’adaptation visuellement surprenante d’un être sombrant dans le déséquilibre mental, le genre s’invite à travers une croyance poussée en des extraterrestres symboles de rédemption et de liberté. Des individus invoqués dont l’existence est laissée subtilement à l’appréciation du spectateur.
Mais le film n’aurait pas un tel impact sans l’interprétation de ses deux acteurs principaux.
On retrouve ainsi Jean-Luc Couchard dans une prestation à contre emploi de ses rôles précédents, généralement dans le domaine comique. Ce dernier livre un personnage sombre, pratiquement désespéré, entièrement dévoué à sa sœur, mais dont l’amour qu’il lui porte est perçu d’une façon néfaste par les médecins, assistants sociaux et autres représentants publics.
L’acteur surprend, inquiète et émeut dans son espoir naïf et sans concession d’une vie meilleure.
Mais c’est Mélanie Gaydos qui impressionne dans son rôle de femme handicapée. La comédienne est un modèle underground réputé. Sa physionomie particulière surprend et peu provoquer le malaise. La jeune femme joue de son apparence pour instiller compassion, horreur et attachement. Son charisme indéniable et sa puissante présence à l’écran donnent une force incroyable à un personnage qui ne laissera personne indifférent.
Un Ciel bleu presque parfait est un étonnant, et fort dérangeant, court métrage qui interroge la relation à la norme, les liens familiaux et les croyances profondes. Le visuel singulier de certaines scènes associé à deux acteurs qui ne laissent pas indifférents sont la signature d’un court métrage maîtrisé et solide.
Il faut toutefois signaler que si le film risque d’emballer ceux qui l’apprécieront, il peut aussi beaucoup mettre mal à l’aise.
À voir pour s’en faire sa propre opinion, mais un travail résolument surprenant.
SYNOPSIS
On pourrait croire que Simon mène une vie banale et monotone. On aurait tort… Contrairement aux apparences, il ne vit pas seul dans ce vieux corps de ferme qui tombe en ruines. Entre kidnappeur et ange gardien, il n’a de cesse de veiller sur sa colocataire. Persuadé d’être en contact avec des êtres venus d’ailleurs, Simon va peu à peu perdre pied, et la frontière entre réalité et cauchemar petit à petit s’effacer…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 37 min
Titre original : Un Ciel presque parfait
Réalisateur : Quarxx
Interprètes : Jean-Luc Couchard, Mélanie Gaydos, Loïc Houdré, Xavier Mussel, Adeline Walter, Sebastian Barrio, Maxime Bailleul
Scénariste : Quarxx
Photographie : Antoine Carpentier
Décors : Julia Mourot
Producteur : Simon Pénochet, Julien Savès, Amiel Tenenbaum, Martin Zarka pour Blast Production
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