Les bas-fonds : La critique
Carlotta Films ressort en salle 9 long métrages d’Akira Kurosawa qui ont fait l’objet d’une restauration image et son par Wild Side à partir d’une numérisation HD de la Toho. Les films seront disponibles en coffrets collector édités par Wild Side et sortiront durant l’année 2016.
Akira Kurosawa a souvent adapté des œuvres littéraires étrangères dans ses films. Les bas-fonds est la transposition à l’ère d’Edo, dans laquelle la différente de classe était importante, de la pièce de théâtre éponyme de Maxim Gorky.
Ce film, moins connu, du réalisateur est très bon et montre une galerie de miséreux essayant de survivre à qui l’arrivée d’un étrange pèlerin va redonner un peu d’espoir. D’ailleurs si le long métrage est sombre et peu drôle, il montre avec délicatesse une ré-humanisation de ses personnages qui les fait sortir des bas-fonds de l’humanité.
Ce film de 1957 est extrêmement bien filmé par Kurosawa, avec une mise en scène qui donne vraiment l’impression d’assister à une pièce de théâtre. En effet, c’est au sein d’un huis-clos que se déroule l’intrigue. Une cour dans laquelle la maison des logeurs se dresse à côté d’une bâtisse décatie, lieu de vie des misérables.
On croise ainsi entre autre le logeur, sa femme et sa belle-fille, un policier, une confiseuse, un voleur, un ancien acteur, un rétameur, un ancien samouraï, et leur rencontre avec un pèlerin plein de bonne volonté et d’une grande gentillesse va signer le début d’une nouvelle relation entre ces différents protagonistes.
La tension monte, les espoirs renaissent, l’entraide surgit timidement… Et la nature de chacun s’affirme plus, pour le meilleur ou le pire, à travers parfois des scènes de fête dans lesquelles la légèreté fait oublier la tristesse de la condition de chacun.
Les acteurs sont très bons et donnent vie à cette étrange cour des miracles dans laquelle les femmes ont aussi leur mot à dire et ne sont pas de simples victimes du destin. Et si certains rôles sont plus marquants que d’autres, c’est celui de pèlerin qui retient l’attention tant le personnage est envoûtant et d’une certaine manière apaisant.
Les bas-fonds est un très bon film d’Akira Kurosawa à découvrir. Malgré un sujet difficile, l’œuvre se laisse voir sans aucun problème et ne tombe jamais ni dans le misérabilisme, ni dans le moralisme. C’est une très belle tranche de vie dans l’existence d’hommes et de femmes qui n’ont rien mais réussissent à garder une certaine dignité.
N’hésitez pas à découvrir sur grand écran une œuvre méconnue d’un des plus grands réalisateurs du cinéma mondial.
SYNOPSIS
Dans les bas-fonds d’Edo, à l’écart du reste de la ville, se dresse une auberge miteuse tenue par l’avare Rokubei et sa femme Osuji. Une dizaine de personnes vivent dans cette cour des miracles, parmi lesquelles un acteur raté, un ancien samouraï, une prostituée et un voleur. Un jour, un mystérieux pèlerin débarque dans ce lieu de misère. À son contact, les habitants de l’auberge se mettent à rêver et à croire en des jours meilleurs…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2 h 17
Titre original : Donzoko
Date de sortie : 09/03/2016
Réalisateur : Akira Kurosawa
Scénariste : Akira Kurosawa, Hideo Oguni d’après l’œuvre de Maxim Gorky
Interprètes : Toshirô Mifune, Ganjirô Nakamura, Isuzu Yamada, Chiaki Minoru, Kyôko Kagawa, Kamatari Fujiwara
Photographie : Kazuo Yamasaki
Montage : Akira Kurosawa
Musique : Masaru Satô
Costumes : Yoshiko Samejima
Décors : Yoshirô Muraki
Producteur : Akira Kurosawa, Tomoyuki Tanaka pour Toho Company Ltd.
Distributeur : Carlotta Films
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