[Théâtre] Les Misérables : La critique

Date : 18 / 02 / 2016 à 09h30
Sources :

Unification


Qui n’a jamais entendu parler du roman de 1 800 pages de Victor Hugo, Les Misérables ? Ce dernier a été adapté moult fois : télévision, cinéma, comédie musicale, dessin animé… On a généralement lu au moins un extrait du texte au cours de ses études.
Jean Valjean, Javert, Fantine, Cosette, les Thénardier, Gavroche, Marius, autant de personnages emblématiques de l’œuvre dont la destinée est connue depuis 150 ans.

Avoir l’ambition d’en extraire une pièce de théâtre d’une heure et demie était donc une gageure, surtout pour une production au budget limité.

Et bien, la Compagnie Chouchenko réussit une magnifique adaptation en gardant tous les passages connus du texte et en mettant en place une mise en scène formidable basée sur l’espace, les projections de motifs et surtout l’immense capacité des acteurs à faire croire au public ce qui n’est pas visible. Ainsi, la scène de la barricade est une merveille de décors minimalistes pour une émotion extrême. C’est donc, en plus d’une très belle pièce, à un véritable tour de force scénique auquel on assiste.

8 acteurs sur scène pour 13 rôles majeurs de l’œuvre de Hugo. Et grâce à la magie des costumes et au talent des comédiens, on a l’impression que ces derniers sont bien plus nombreux, les scènes de foule ne renvoyant jamais une impression de vide.

Car, que l’on soit connaisseur du roman ou non, les différentes périodes et lieux se succèdent sans que le spectateur ne soit jamais perdu, même si certaines scènes situées à différents endroits en simultané s’enchaînent rapidement comme les lettres des Thénardier à Fantine.

La mise en scène de Manon Montel est vraiment magnifique. Ainsi la reconstitution de l’usine avec sa chorégraphie robotisée et les projections sur les rideaux est un grand moment de la pièce. L’émotion est aussi forte quand le texte de la lettre de Marius à son grand père s’écrit sur les rideaux et le fond de la scène alors que le jeune homme lit lui-même le texte qu’il a envoyé.

D’ailleurs, la lumière est particulièrement travaillée pour offrir aussi bien luminosité et mise en valeur à certains personnages que clair-obscur à d’autres. Cette réalisation permet de plus d’avoir une grande fluidité dans la narration et d’entraîner complètement le spectateur au cœur de l’intrigue.

C’est une véritable idée de génie que de mettre Madame Thénardier au centre de la pièce. Cette dernière raconte les divers passages éludés par la pièce, brosse les portrait des différents protagonistes et traverse parfois la scène, accordéon en mains, créant une très belle ambiance sonore accompagnant les tableaux se déroulant sous nos yeux.

La très bonne Claire Faurot passe avec aisance de son rôle de narratrice à celui de protagoniste important de la pièce. Sa gouaille devient alors plus incisive et son personnage se fait délicieusement détester.

Il faut d’ailleurs reconnaître que tous les acteurs incarnent parfaitement les différents intervenants de la pièce et si certains feront sourire, d’autres devraient sans nul doute vous toucher autant que je l’ai été. Car c’est vraiment les misérables qui se jouent devant nos yeux et tous les drames vécus ont d’autant plus d’impact que les comédiens les font ressentir avec une grande force au public.

Les Misérables est l’adaptation magistrale d’un immense roman français. Avec des acteurs incarnant à merveilles les grands rôles du livre et une mise en scène d’une grande subtilité et d’une puissance évocatrice très forte, c’est clairement la pièce à voir si l’on n’a pas envie de lire les centaines de pages de l’œuvre littéraire.

Après avoir assisté aux trois pièces jouées simultanément par la compagnie Chouchenko, il m’est difficile de dire laquelle j’ai préféré tant elles étaient diverses, originales et attractives. Toujours est-il que cette adaptation des misérables est vraiment impressionnante.

C’est en tout cas un merveilleux moyen de se familiariser avec des pièces du répertoire classique que d’assister aux belles représentations de la compagnie Chouchenko.

Comme quoi, le théâtre, même classique, a encore de belles heures devant lui quand il fait preuve de tant d’originalité, d’inventivité et de talent.

Et pour ceux qui voudraient découvrir d’une si belle façon d’autres classiques du répertoire littéraire, la compagnie Chouchenko joue avec brio tous les jeudis soir à 19h30 Le Cid (dont vous pouvez trouver la critique ICI) et avec capacité tous les vendredis soir à 19h30 Dom Juan (dont vous pouvez trouver la critique ICI) jusqu’au 6 mars.

INFORMATION

Programmation du 14 Janvier au 6 Mars

  • tous les Samedi à 19h30
  • tous les Dimanche à 15h00
  • Jeudi 14, 28 janvier, 4 février à 14h30

Tout public et scolaires (dès la classe de 6ème)

Réservation au Vingtième Théâtre au 01 48 65 97 90 ou en ligne.

- RÉSERVATION
- SITE OFFICIEL
- SITE DE LA COMPAGNIE CHOUCHENKO

SYNOPSIS

Jean Valjean, Cosette, Javert, Gavroche, les Thénardier, tous ces personnages mythiques sont réunis pour refaire renaitre l’œuvre magistrale de Victor Hugo, écrite il y a 150 ans.
Une saga articulée autour de plusieurs époques, dans ce XIXème siècle si riche en bouleversements politiques et sociaux. Le parcours des personnages, jalonné de douleurs et d’espérances, se fait dans un univers coloré et rempli de contrastes, ponctué de chants, de danses et de refrains populaires, qui ont nourri cette période.


DISTRIBUTION

  • Mise en scène et adaptation : Manon Montel
  • Assistante : Stéphanie Wurtz
  • Chorégraphies et musiques accordéon : Claire Faurot
  • Scénographie : Margaux Compte-Mergier
  • Costumes : Patricia de Fenoyl assistée de Floriane Boulanger
  • Création lumière : David Maul

Distribution :

  • Jean Valjean : Stéphane Dauch
  • Mme Thénardier : Claire Faurot
  • Marius : Léo Paget
  • Javert/Jean Prouvaire : Jean-Christophe Freche
  • Gillenormand/L’évêque : Dov Cohen
  • Fantine/Gavroche : Manon Montel
  • Cosette/Enjolras : Cécile Genovèse
  • Thenardier/Courfeyrac : François Perache
  • Durée : 1h30
TARIFS

  • Plein tarif : 25 €
  • Sénior et habitant du XXème : 20 €
  • Étudiant et demandeur d’emploi : 13 €
NOTE DE MISE EN SCÈNE

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » Préface des Misérables de Victor Hugo.

Adapter Les Misérables, œuvre colossale%


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