The Leftovers : Review 2.01 Axis Mundi

Embrasser l’inexplicable et accepter de ne pas avoir de réponse. Ceci valait à la fois pour les téléspectateurs et pour les personnages de la série. C’est sur ce postulat que reposait toute la première saison de The Leftovers. Le scénariste Damian Lindelof, sans doute encore marqué par le bashing qu’il a subit à cause du final de Lost, incompris par beaucoup, avait choisi de se focaliser sur les conséquences, plutôt que les causes de la disparition soudaine de 2% de l’humanité. Cela n’a pas empêché cette première saison de diviser, entre ceux dont je fais partie, qui la considère comme un chef-d’oeuvre et ceux qui ont été rebuté par le style, à la fois très abstrait et naturaliste de l’histoire.

The Leftovers est une série exigeante, mais qui a tellement à offrir quand on prend la peine de rentrer dans l’univers qu’elle nous propose. Ainsi, avant de regarder ce premier épisode, on se prépare mentalement à retrouver le rythme faussement lent, propre à la série, la musique somptueuse de Max Richter et surtout notre flic préféré, Kevin Garvey et les siens, dont les différentes bandes-annonce montraient l’installation dans la ville de Jarden, la ville du « Miracle » avec zéro disparus. En vérité, l’épisode va s’avérer surprenant de bout en bout. Pour commencer, nous n’avons plus le droit à l’un des meilleurs génériques de l’histoire de la télévision, mais à un diaporama photo très particulier qui illustre néanmoins parfaitement « le ravissement ». Autre surprise avec la longue scène d’introduction, digne de 2001, l’Odyssée de l’espace, à la fois fascinante et terriblement cruelle, qui semble avoir pour ambition de donner une explication mythologique à la disparition instantanée des 2% de l’humanité. S’il est difficile de donner pour l’instant un sens clair à cette introduction, la mise en scène nous amène très habilement dans la fameuse ville de Jarden. Dans cette ville, à la fois miraculée et miraculeuse, le récit se focalise sur la famille Murphy. Cette dernière est à l’image de sa ville, c’est à dire loin d’être aussi idéale que laisse paraître le premier abord. Qui sont les fous, qui sont les charlatans ou les malades ? Comme d’habitude, la série brouille merveilleusement bien les pistes et on a déjà hâte d’en savoir davantage. Bien entendu, nous finissons par retrouver la famille Garvey, mais dans un rôle secondaire qui lui sied très bien et qui permet d’en apprendre davantage sur les Murphy. Celle-ci semble avoir beaucoup à dire et à cacher sur elle, et ce n’est pas la fin spectaculairement choquante de l’épisode qui va nous faire dire le contraire.

Au final, ce premier épisode est extrêmement satisfaisant. Les différents éléments dramaturgiques s’enchaînent de façon maîtrisée et la série arrive à nous montrer de façon toujours aussi brillante la lutte pour la vie après l’Inexplicable. Le choix de contextualiser l’intrigue dans une ville riche d’autant de faux-semblants est la promesse d’une saison qui s’annonce passionnante. Il n’y a juste plus qu’à espérer que la série arrive à maintenir le cap tout au long des épisodes qui vont suivre, et le résultat risque d’être tout bonnement exceptionnel. Le prochain épisode, A Matter of Geography, sera diffusé dimanche 11 octobre sur HBO.

Du jour au lendemain, un 14 octobre en apparence ordinaire, 2% de la population disparaît mystérieusement de la surface de la terre. Ces gens, de tout âge, se sont évanouis dans la nature, sans explication, laissant leurs proches dans l’angoisse, voire le désespoir.

Trois ans plus tard, la vie a repris son cours dans la bourgade de Mapleton, une petite ville près de New York, mais rien n’est plus comme avant. Personne n’a oublié ce qui s’est passé, ni ceux qui ont disparu. A l’approche des cérémonies de commémoration, le chef de la police locale, Kevin Garvey, est en état d’alerte maximale : des affrontements dangereux se préparent entre la population et un groupuscule comparable à une secte...

 Episode : 2.01
 Titre  : Axis Mundi
 Date de première diffusion : 4 octobre 2015 (HBO)
 Réalisateur : Mimi Leder
 Scénaristes : Damon Lindelof / Jacqueline Hoyt

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