The Rose : Rencontre avec Vilmos Zsigmond

Date : 03 / 08 / 2015 à 08h51
Sources :

Unification


C’est lors du Champs Elysées Film Festival 2015 que la projection en avant-première de The Rose a eu lieu en présence de son chef opérateur Vilmos Zsigmond.

Lost Film distribue un seul film par an, généralement un film perdu qui a été remastérisée et qui peut ainsi ressortir sur grands écrans. En 2015, c’est The Rose qui a été choisit, non pas car le film a été perdu, ce dernier ayant bénéficié d’un grand succès à sa sortie, mais parce que plus tard dans l’année Lost film va sortir un documentaire, Close Encounters With Vilmos Zsigmond, consacré au chef opérateur de The Rose.

Le responsable de Lost Film venu animer la rencontre avec Vilmos Zsigmond est un technicien depuis 25 ans qui a aussi bien été assistant réalisateur qu’accessoiriste. Fort de sa connaissance du milieu cinématographique, il a voulu mettre en avant le métier de chef opérateur qui est le poste donnant réellement à un film son ton. En effet, c’est le chef opérateur qui met en image le film.

The Rose a été restauré par son réalisateur, Mark Rydell. Ce dernier n’a pas pu se déplacer pour l’avant-première parisienne de la ressortie du film, mais Vilmos Zsigmond était présent pour répondre aux questions des spectateurs. Un événement se déroulant deux jours avant son 85ème anniversaire. Originaire de Hongrie dans laquelle il compte fêter son anniversaire, il a fait le voyage spécialement pour présenter un film cher à son cœur. Il commence d’ailleurs par annoncer être ravi d’avoir été invité dans une salle sur les Champs Elysées, ce qu’il estime être un grand honneur d’autant que lui-même n’était pas entré depuis un moment dans une salle de cinéma.

Comment avez-vous filmé la scène de concert final avec ce travelling incroyable sur la foule ?

Nous avions un grand nombre de figurants qu’il a fallu habiller avec des tenues des années 70. Toutes les scènes de concerts ont été filmées en live et on été créées spécialement pour le film.
C’est pour cela que beaucoup de cadreurs étaient aussi des chefs opérateurs car les concerts devaient être très bien couverts vu qu’ils s’agissaient de live et qu’on ne pouvait pas reprendre les scènes.
Généralement dans ce type de film de concert, l’artiste fait du play-back. Mais Bette Midler voulait improviser comme dans ses propres concerts donc il n’y a pas eu de play-back. Nous devions ainsi enregistrer les images et le son tout au long du tournage.

Les cadreurs pouvaient aussi faire preuve d’improvisation. Ils pouvaient jouer sur la taille du plan, le cadrage choisi, ce qui leur donnait une grande liberté.
Le cœur du film a fait l’objet d’un grand nombre de captation, ce qui lui donne un ton très crédible.

Bette Midler chante pour une audience qui lui répond. C’est formidable et cela livre des scènes très vivantes.

J’avais très peur au début du film car Bette Midler n’a pas un très beau visage et je me demandais si elle allait passer à l’écran. Mais quand elle chante, on ne peut penser à personne d’autre dans ce rôle. Au bout de quelques jours, c’était incroyable ! J’étais vraiment convaincu par son jeu.

En ce qui concerne l’éclairage, nous avions une lumière diffuse grâce à des filtres. Si de chaque côté, la même puissance d’éclairage est employée, on obtient une très belle lumière, mais seulement 50 % de cette dernière était dirigée sur Bette Midler. Et toutes ces lumières utilisaient une teinte rose dans sa composition car il s’agit du style du personnage.
On filmait aussi le personnage en contre-jour, ce qui créait beaucoup d’ombres chinoises, comme ce que l’on peut voir dans la chambre d’hôtel. Cela marche très bien dans le film.

En ce qui concerne la scène finale, elle a été très délicate à tourner. Il y avait 8 000 personnes d’un côté du stade qu’il fallait éclairer, ce qui était difficile. Nous avions 4 énormes projecteurs, deux de chaque côté. Nous avons eu besoin de tourner la scène sur deux nuits.
La première nuit, nous savions que nous avions deux heures seulement pour filmer un maximum de personnes visibles. En effet, les figurants étaient très mal payés, seulement 1 dollars par nuit !
Hors nous devions avoir des plans larges montrant un maximum de monde.
Au bout de 2 heures environ 75 % des gens sont partis. Il y a à peu près 600 personnes qui sont restés pour l’expérience ou par curiosité.
Nous avons eu environ 30 prises à faire.
Pour la scène de l’arrivée de Bette Midler en hélicoptère, nous n’avions pas pensé qu’elle marcherait car il s’agissait d’une seule prise. Nous avions fait une grosse préparation autour de cette séquence.
Bette Midler sort de l’hélicoptère et s’avance vers la scène alors qu’un feu d’artifice explose derrière elle. Nous n’aurions pas pu reproduire cette scène.
C’est mon plan préféré du film !

Sur la fin du film, il y a ce tableau géant sur lequel Rose est écrit en rose. Pouvez-vous nous raconter son histoire ?

Ce panneau était une surprise, un remerciement du chef électricien. Le film entier était un cadeau.
Pour moi la personne la plus importante du film était le chef électricien. Ce dernier à eu une discussion houleuse avec le producteur qui l’a viré. J’ai dit que si Ricky partait, je rentrais chez moi. Il y a eu une réunion de crise et à la fin il a été réintégré à l’équipe du film.
Sur un tournage, une personne peut être très importante et doit être gardée, plus qu’un producteur. On doit garder ce qui sert au mieux le film et notre chef électricien était très important et a déployé des kilomètres de câbles.

Quel était la relation entre Mark Rydell et le plan du concert ?

Mark Rydell est un très bon réalisateur, très visuel. C’est une joie de travailler avec lui. C’est aussi un acteur donc il a une bonne direction des comédiens. Nous avons fait quatre films ensemble. C’est un réalisateur qui veut bien entendre les suggestions que lui fait son chef opérateur.

The Rose est le premier film de Bette Midler, une chanteuse qui commençait à percer à l’époque (le film a été tourné en 1979). Quels étaient vos rapports avec elle. Quel était aussi l’évolution de son personnage et de l’actrice elle-même ?

Cela a été une joie de travailler avec Bette Midler. Elle est très drôle. Dans The Rose, elle avait très peu d’expérience de comédienne. Nous avons eu un très bon rapport et beaucoup de respect mutuel. Sans elle, le film n’aurait pas aussi bien marché.

Bette Midler a toujours eu dans ses shows une relation particulière avec le public avec beaucoup d’improvisation. Quelle a été votre réponse vis-à-vis de ses improvisations pendant les scènes de concert du film ?

Bette Midler a une façon bien a elle s’impliquer le public a travers ses improvisations.
Le tournage a été hilarant. D’une prise à l’autre, elle ne faisait jamais la même chose. Il fallait être un très bon chef opérateur pour ne rien rater et tout capter correctement.

Pour chaque session de concert, vous avez un lieu différent. Est-ce vous avez eu cette idée tout de suite ? Vous aviez déjà choisi les lieux de tournage ? Et est-ce que vous avez tourné le film de façon chronologique ?

Nous avons essayé de tourner le film en s’inspirant du style de Bette Midler en continuité dans l’espace et en ordre chronologique car elle avait peu d’expérience de tournage.
Nous avions les lieux pour 3 concerts car ils ne devaient pas se ressembler.
C’est bien de tourner en continuité, mais ce n’est pas toujours possible.
Nous avons presque tout tourné à Los Angeles, même si la vie de Janis Joplin s’est déroulée en Floride, car le film s’inspire beaucoup de cette chanteuse.
Nous avons fait 3 semaines de recherches en Floride, mais le chef décorateur n’a pas trouvé de bons sites.
A Los Angeles, nous avons repéré des lieux qui ressemblaient à la Floride.
La fin du film a été tournée dans un stade de football américain.
Lors des scènes tournées à New York, la scène du spa est une véritable anecdote qui est arrivée à Janis Joplin.

Dans la scène du début, on voir le réalisateur donner des instructions à quelqu’un derrière une caméra. Est-ce qu’il s’agissait de vous ?

Non, généralement je choisis la caméra la plus facile. Sauf s’il s’agit d’un plan très important. Il faut toujours choisir le meilleur caméraman. Le chef opérateur est important en fonction des plans pour choisir les caméramens sur lesquels s’appuyer.
J’ai l’exemple d’un caméraman qui n’était pas chef opérateur mais qui avait une grande expérience des concerts live. Il faisait ce qu’il voulait car il arrivait toujours à obtenir des captages originaux avec des angles recherchés.
Le principe était de donner le plus de liberté possible à chacun des cadreurs même si tous travaillaient pour le même film.

Comment êtes-vous venu sur le film ?

J’ai rencontré Mark alors qu’il travaillait comme acteur sur Le privé puis nous avons collaboré sur quatre de ses films en tant que réalisateur et sommes devenus amis. Je suis désolé que Mark Rydell ne soit pas là.
Merci de ressortir le film en salle. Je l’ai beaucoup aimé et j’espère que vous irez le voir à partir du 29 juillet 2015.

J’ai aussi personnellement beaucoup aimé The Rose que je trouve magnifique. La scène finale est effectivement d’anthologie et la réalisation en est sublime. Quant à Bette Midler, elle est tout simplement parfaite et les morceaux musicaux sont parfois magiques !
Vous pouvez en retrouver la critique ICI.


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