Unfriended : La critique

Date : 22 / 06 / 2015 à 14h12
Sources :

Unification


Unfriended est clairement un nouveau genre de film d’horreur. Après Le projet Blair Witch qui avait lancé la mode du found footage et des caméras plus ou moins non professionnelles, c’est à travers les écrans que ce film d’horreur digital prend jour.
Evidemment ces dernière années ont vu fleurir des films d’horreur dans lesquels la mort frappe à travers, ou grâce, aux écrans, mais le parti pris de Unfriended est original. Un peu comme dans Open Windows, un film de science-fiction / thriller sorti récemment mais qui ne poussait pas alors le concept des écrans aussi loin.
Dans Unfriended , on a en effet l’impression de se trouver dans un long plan-séquence en temps réel dans lequel les évènements arrivent par écrans interposés.

C’est d’ailleurs l’originalité du film que de ne voir quasiment jamais, à l’exception de l’actrice principale, les personnages hors d’un écran. Si l’effet peut lasser un peu, le film est suffisamment court pour que cela ne devienne pas ennuyeux. De plus, on voit aussi à l’écran les tentatives menées par l’actrice principale pour mettre fin à cette session de l’enfer de chat par Skype. C’est là où les idées sont très astucieusement mises en place, dans les utilisations des autres fenêtres que celles du chat : moteur de recherche, playlist, Facebook, Forum…
Alors que le compte à rebours mortel a commencé et que l’angoisse des personnages monte en flèche, les réactions des différents acteurs et les actions de l’« héroïne » sur son l’écran (dont le curseur de la souris s’affole de plus en plus, et les réponses au chat masqué se font de plus en plus hésitantes) créent une ambiance anxiogène.
Ce compte à rebours issu d’un jeu de la vérité est aussi une grande trouvaille du film. Il marque d’ailleurs l’emballement de l’histoire et son virage vers une révélation que l’on voit se dessiner progressivement au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire.
En effet, si le film se focalise sur une bande de jeune à qui il arrive des malheurs, il pose des questions sensibles comme la portée d’actes que l’on pense anodins et qui peuvent se révéler mortels. Car il s’agit aussi d’une réflexion plus qu’imagée sur un ciber-harcèlement qui pourrait montrer aux plus jeunes entre autre qu’il y a des choses que l’on ne doit pas faire, sinon on risque de le payer très cher.

On ne peut pas à proprement parler de costumes ou de décors dans ce film. Ces derniers n’étant là que pour permettre d’identifier une partie de la personnalité des protagonistes. Mais c’est vraiment le travail sur les images qu’il faut remarquer. Les écrans sont aussi des personnages à part entière du film. Ainsi leurs défauts, leurs positionnements et cet écran sans photo de plus en plus inquiétant sont réellement au cœur de l’histoire.

Les acteurs ont été recrutés pour l’alchimie dont ils ont fait preuve lors de leur casting. En effet un second casting a été fait dans lequel des groupes de 6 personnes retenues ont été créés. C’est le groupe le plus convaincant que l’on retrouve dans le film et il fait en effet parfaitement croire qu’il s’agit d’une bande d’amis qui se retrouve sur Skype pour passer un moment ensemble et parler. On retrouve donc les personnages caricaturaux habituels : la fashionista un peu idiote, le geek rigolo, le fêtard beau gosse, le petit-ami amoureux et l’amie d’enfance qui entourent la fille réfléchie et intelligente.
C’est cette dernière incarnée par Shelley Hennig que l’on voit en permanence devant son écran, et c’est elle que l’on voit faire des tentatives de plus en plus frénétiques pour mettre fin à ce cauchemar digital. L’actrice se sort avec les honneurs de son rôle et est une parfaite chef d’orchestre qui dirige ses camarades par écrans interposés.

Unfriended est un film d’horreur bien sympathique et original. Si le parti pris de ne pas vraiment montrer les morts violentes rend le film moins effrayant, il réussit quand même à instiller une angoisse sourde qui ne vous fera plus jamais regarder une session collective de Skype de la même manière.

Un nouveau film d’horreur qui aura sans doute ses émules, malheureusement pour la plupart moins réussis, dans les années à venir, mais qui en l’état apporte un certain renouveau dans le cinéma d’horreur. Un renouveau qui plaira ou pas mais qui fait souffler un incontestable vent de fraîcheur sur des films souvent de plus en plus stéréotypés et sans prises de risque.

Un film surprenant qui ne fait pas beaucoup frémir, mais donne à réfléchir, notamment sur le retour de flamme de ses actes.

SYNOPSIS

Une jeune lycéenne se suicide après qu’une vidéo compromettante sur elle ait été publiée sur Internet. Un an plus tard, six de ses amis se connectent, un soir, sur Skype, pour "tchater" entre eux. Mais une septième personne, inconnue des autres, se connecte également. Cet intrus se montre très vite sous un visage inquiétant et menace les six amis de tuer le premier qui se déconnectera. Peu à peu, les événements tragiques qui ont marqué la bande, un an plus tôt, refont surface et se montrent sous un nouveau jour.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 23
- Titre original : Cybernatural
- Date de sortie : 24/06/2015
- Réalisateur : Levan Gabriadze
- Scénariste : Nelson Greaves
- Interprètes : Shelley Hennig, Moses Jacob Storm, Renee Olstead, Will Peltz, Jacob Wysocki, Courtney Halverson, Heather Sossaman, Matthew Bohrer
- Photographie : Adam Sidman
- Montage : Parker Laramie, Andrew Wesman
- Costumes : Veronika Belenikina
- Décors : Heidi Koleto
- Producteur : Timur Bekmambetov, Nelson Greaves pour Bazelevs Production, Blumhouse Productions
- Distributeur : Universal Pictures International France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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