Pourquoi j’ai pas mangé mon père : La critique

Date : 05 / 04 / 2015 à 15h07
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Unification


Pourquoi j’ai pas mangé mon père est l’adaptation très libre du livre Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis. A vrai dire, à part le titre qui ressemble à l’œuvre littéraire, quasiment seuls les noms de deux personnages ont été gardés. Néanmoins il ne faudrait pas se focaliser sur cela pour apprécier un film qui a quelques défauts mais de grandes qualités.

Pourquoi j’ai pas mangé mon père est un film réalisé, écrit et interprété par Jamel Debbouze. Si l’acteur multitâche vous irrite, vous allez avoir un peu de mal à voir le film. Si vous l’aimez, vous allez adorer sa première réalisation. Et si vous n’avez pas d’avis sur la question, vous risquez d’être surpris de l’abattage, la vision et la réalisation de Jamel Debbouze sur une œuvre qui sort clairement de l’ordinaire.

Le scénario a changé. Les personnages aussi. Mais c’est l’évolution de l’humanité qui est décrite, ainsi que toutes les trouvailles qui ont permis à nos ancêtres de sortir de la savane et de créer les sociétés que nous connaissons à l’heure actuelle. Édouard, interprété par Jamel Debbouze, invente d’ailleurs énormément de chose : le miroir, le feu et la bipédie ne sont que quelques éléments de la longue liste de découvertes qui vont révolutionner la vie des siens.

Pourquoi j’ai pas mangé mon père est le premier film français tourné en motion capture. Cette technique qui a été utilisée dans certains blockusters américains, Avatar, La planète des singes et Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne pour ne citer que les plus connus, n’a jamais été employée par une équipe française, encore moins dans un film d’animation.
Le travail technique a été immense et impressionnant. Il a nécessité la création d’une caméra de 450 grammes pour chacun des acteurs afin de capter leurs expressions faciales. Les corps des artistes ont été captés de façon plus classique à l’aide d’une combinaison avec des capteurs pour enregistrer tous leurs mouvements.
Les images ont ensuite été travaillées pour y ajouter l’apparence simienne, et les poils associés, des protagonistes ainsi que les décors variés et le bestiaire.
On obtient donc des images dont la luminosité a été particulièrement travaillée, suite aux recommandations fortes de Jamel Debbouze, ce qui donne une qualité de la photographie et des couleurs très agréables à regarder.

Qui dit motion capture dit acteurs. En l’occurrence acteurs, danseurs et acrobates car les comédiens passent la plus grande partie du film à se déplacer à quatre pattes et à se comporter comme des singes. Le décor du plateau où ils ont été captés est constitué en partie d’une grande structure métallique aérienne qui permet à tous de se déplacer à différents niveaux. C’est une interprétation étonnante que les comédiens livrent, que ce soit dans les comportements habituels des singes, des virevoltes aériennes ou des scènes d’affrontement. Certaines scènes sont très impressionnantes et d’autres extrêmement créatives. L’humour n’est d’ailleurs jamais très loin. De l’humour qui m’a laissé parfois froide, alors que d’autres situations ou répliques m’ont beaucoup fait rire.
Parmi les acteurs, il faut souligner la grande implication de Jamel Debbouze dans son rôle. Certes son personnage peut être un peu agaçant mais il est aussi attachant et très amusant.
Sa femme à la ville, Mélissa Theuriau, interprète avec justesse le grand amour d’Édouard. Leur alchimie n’en est que plus réaliste à l’écran.
Un personnage peut aussi surprendre, celui de Louis de Funès dont la technologie a permis d’élaborer une apparence simienne. Sa voix a été reconstituée en utilisant des extraits de ses enregistrements vocaux. L’acteur qui l’interprète en motion capture a dû imiter sa démarche et ses postures. C’est un hommage au maître du rire impressionnant et parfois aussi vrai que l’original malgré quelques passages un peu moins réussis.

Quant au bestiaire, pour utiliser une expression plus Debouzienne, il m’a complètement fait kiffer ! Le lapinosaure, la tortruche et les rhinocéros-tatou pour n’en citer que quelque uns sont d’une imagination merveilleuse. Outre leur design craquant et cocasse, les situations les mettant en scène sont toujours des moments de franches rigolades. Les puristes de l’évolution pourraient s’offusquer de tels animaux mais les spectateurs passeront de très agréables moments à chacune de leurs apparitions.

Pourquoi j’ai pas mangé mon père est un film très réussi. Drôle, techniquement bluffant, avec une interprétation impressionnante ayant nécessité de très nombreuses heures de travail, ce premier film français en motion capture vaut la peine d’être vu. D’ailleurs cette œuvre prouve que les français peuvent aussi jouer dans la cour des grands.

Une pseudo-reconstitution de la naissance de l’humanité remarquable qui malgré quelques imperfections est à découvrir sans hésiter.

SYNOPSIS

L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 35
- Titre original : Pourquoi j’ai pas mangé mon père
- Date de sortie : 08/04/2015
- Réalisateur : Jamel Debbouze
- Scénariste : Jamel Debbouze, Frédéric Fougea d’après l’œuvre de Roy Lewis
- Interprètes : Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau, Arié Elmaleh, Patrice Thibaud, Christian Hecq, Diouc Koma, Georgette Kala-Lobé, Youssef Hajdi
- Montage : Dorian Rigal-Ansous
- Musique : Laurent Perez Del Mar
- Producteur : Frédéric Fougea, Romain Le Grand pour Pathé
- Distributeur : Pathé Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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