Paradise Lost : La critique

Date : 02 / 11 / 2014 à 13h12

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Paradise Lost est un film qui parle entre autre de Pablo Escobar mais sans aborder ni cocaïne, ni trafic, ni cartel. Le personnage est montré dans son intimité et à travers certaines des interactions publiques qu’il a eues. L’homme, très controversé a créé des dispensaires, fait construire des maisons pour les pauvres… Et il a aussi fait assassiner de sang-froid des familles entières.

L’histoire n’est pas celle d’un biopic. Le personnage principal est un jeune surfeur canadien qui tombe amoureux de la nièce de Pablo Escobar. Ce dernier après l’envoûtement lié au charisme de Pablo Escobar va progressivement tomber dans le malaise puis la peur que le personnage inspire.

Benicio Del Toro est éblouissant dans son rôle de narcotrafiquant / bon père de la nation. Il faut noter que toutes les situations dans lesquels il apparait sont issues de la réalité. Ainsi, toujours à l’heure actuelle, certains colombiens le considèrent comme un saint alors que d’autres le traitent de démon. Toujours est-il que sa présence, son comportement et surtout son regard force le respect du spectateur. Josh Hutcherson surprenant dans un rôle dans lequel on ne l’attendait pas est lui aussi excellent. Son apparence de gentil garçon renforce le trait de ce personnage sans beaucoup d’ambition et bien gentil qui se trouve entraîné dans une histoire de plus en plus sordide.

Le scénario est intéressant. Le luxe de détails du film montre la grande qualité de recherche et de documentation dont l’auteur-réalisateur Andrea Di Stefano a fait preuve lors de l’écriture du script. L’histoire, plutôt romantique dans sa première partie vire au thriller haletant dans son dernier tiers. On reste accroché à cette succession d’événements de plus en plus sombres ponctués de scènes décalées comme la conversation surréaliste entre le jeune homme et Pablo Escobar concernant Le livre de la jungle. Le jeune surfeur est d’ailleurs inspiré de véritables personnes qui ont aidé Pablo Escobar à cacher son trésor avant d’aller en prison.

La photographie est agréable et nous montre de grands espaces et de beaux paysages. Les décors sont eux aussi réussis avec la grande Hacienda de Pablo Escobar reconstituée, zoo compris.

Si la musique de Max Richter est très agréable, il faut noter la très grande qualité du son qui nous entraîne souvent dans le film, nous immergeant dans une voiture, la forêt, les grands espaces…

Au final Paradise Lost est intéressant. Premier film d’un acteur qui passe à la réalisation, il est plutôt convainquant. La performance des acteurs dont Benicio Del Toro est le fer de lance et l’histoire plutôt originale dans le traitement du personnage de Pablo Escobar en font un film attrayant.
Je regrette seulement que l’on fasse des films sur des monstres humains pareils, c’est leur faire trop d’honneur. J’aurais préféré qu’il s’agisse d’une fiction complète.

Un film à voir si on veut découvrir un Pablo Escobar d’une façon différente, ainsi qu’une histoire d’amour touchante.

SYNOPSIS

Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 54
Titre original : Escobar : Paradise Lost
Date de sortie : 05/11/2014
Réalisateur : Andrea Di Stefano
Scénariste : Andrea Di Stefano
Interprètes : Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac, Brady Corbet, Carlos Bardem, Ana Girardot, Laura Londono, Aaron Zebede
Photographie : Luis Sansans
Montage : Maryline Monthieux, David Brenner
Musique : Max Richter
Costumes : Marylin Fitoussi
Décors : Carlos Conti
Producteur : Dimitri Rassam pour Chapter 2
Distributeur : Pathé Distribution