Le conte de la Princesse Kaguya : La critique
SYNOPSIS
Adapté d’un conte populaire japonais "Le couper de bambou", un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d’un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.
NOTRE AVIS
Le conte de la Princesse Kaguya est le dernier film d’animation d’Isao Takahata. Ce dernier est moins connu en France que son partenaire co-fondateur avec lui du studio Ghibli Hayao Miyazaki. Mais c’est un grand maître de l’animation qui nous a livré de véritables bijoux : Pompoko, Kié la petite peste, Mes voisins les Yamada et Le tombeau des lucioles pour ne citer que les plus connus.
Il a mis 8 ans à réaliser Le conte de la Princesse Kaguya issu d’un conte folklorique japonais du 10ème siècle : Le Conte du coupeur de bambou car c’est un projet qui lui tenait particulièrement à cœur. Pour cela il a décidé de réaliser le film en utilisant une animation sous forme d’estampe.
Le rendu de l’animation est prodigieux. On découvre un film avec une réalisation éblouissante qui montre des personnages et des paysages d’une beauté flamboyante.
La musique est magnifique. Les morceaux sont tous plus beaux les uns que les autres et accompagnent parfaitement l’histoire. La partition finale, en total décalage avec ce qui nous est montré, est un vrai coup de génie.
L’animation des personnages, mais aussi des objets est parfaitement rendue. L’une des scènes où Kaguya s’enfuit est dessinée dans un style sublime et nous laisse dans nos fauteuils le cœur palpitant.
Isao Takahata a voulu nous montrer dans son film une autre époque. L’animé est donc une véritable fresque historique foisonnante de détails les plus infimes de la vie du Japon féodal. Le perfectionnisme utilisé dans tout ce qui est porté à l’écran est impressionnant. Le spectateur occidental peu au fait de la culture japonaise pourra par exemple découvrir la coutume de peindre ses dents en noir pour les dames de la noblesse. Cette tradition esthétique était d’ailleurs mortelle à long terme pour celles qui en abusaient. Les produits noircisseurs de dents étant toxiques.
Quant à l’histoire, il s’agit d’un conte traditionnel japonais qui nous est merveilleusement narré. On s’attendrit devant la petite Kaguya. On se révolte avec elle quand elle refuse le poids des coutumes d’une population aisée à laquelle on lui demande d’adhérer pour son propre bonheur alors qu’elle n’aspire qu’à la simplicité. On s’émerveille de sa présence d’esprit lorsqu’elle répond à ses soupirants. Enfin, on verse quelques larmes avec elle quand elle comprend qui elle est.
Au final Le conte de la Princesse Kaguya est un chef d’œuvre qui nous offre un conte doublé d’une fresque historique d’une minutie impressionnante. Le style visuel est superbe mais pourrait dérouter les amateurs d’animé 3D et digitaux. Après le merveilleux Le vent se lève de Miyazaki, Le conte de la Princesse Kaguya pourrait être un adieu à l’animation parfait du grand maître Takahata. Espérons qu’il continue de réaliser des œuvres pareilles magnifiques et intemporelles.
Un dessin animé à voir et à revoir. Superbe, émouvant et parfait.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2 h 17
Titre original : Kaguyahime no monogatari
Date de sortie : 25/06/2014
Réalisateur : Isao Takahata
Scénariste : Isao Takahata, Riko Sakaguchi
Interprètes : Aki Asakura, Kengo Kora, Takeo Chii, Nobuko Miyamoto, Atsuko Takahata, Tomoko Tabata, Shinosuke Tatekawa, Takaya Kamikawa
Musique : Joe Hisaishi
Producteur : Yoshiaki Nishimura, Seiichiro Ujiie pour Le Studio Ghibli
Distributeur : The Walt Disney Company France
LIENS
PORTFOLIO
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