Utopiales 2023 : Les expositions

Les Utopiales viennent de se terminer. Il est donc temps de se pencher sur les très belles expositions que l’on pouvait visiter au cœur de la superbe Cité des Congrès de Nantes. Ces dernières étaient vraiment diversifiées. Vous pouvez toutes les passer en revue ci-dessous avec un avis rapide et un portfolio associé.

Les visiteurs avaient aussi l’occasion de se promener dans des salles où on pouvait voir des stands décorés avec beaucoup d’imagination.

L’un d’entre m’a d’ailleurs particulièrement intéressé. En effet, son décor était vraiment très agréable et permettait de découvrir les nombreuses activités de cet éditeur sortant de l’ordinaire. C’est d’ailleurs eux qui ont travaillé sur un jeu en VR que l’on pouvait jouer sur le stand de l’Inserm et qui est d’ailleurs téléchargeable gratuitement.

Ils proposent aussi des jeux de plateaux et de rôles qu’ils travaillent avec soin. Ils font d’ailleurs de très belles illustrations permettant plus facilement de s’évader au cœur du monde développé dans leurs jeux.

Vous pouvez trouver des informations ci-dessous dans le portfolio que j’ai fait du stand.

 SITE OFFICIEL

De Elene Usdin

Artiste aux nombreuses facettes, plasticienne indomptable, Elene Usdin, dans ses récits dessinés, nous entraîne dans une sarabande surréaliste, grotesque, dans laquelle transparaît un discours humaniste, souvent écologique ou politique. À l’aide d’une palette de couleurs personnelle, elle ne laisse aucun répit au regard des spectateur•rice•s.

Dans cette danse colorée et mélancolique, véritable prouesse, transparaît le regard que porte l’artiste sur l’humanité qui l’entoure. Les récits mis en scène nous laissent percevoir toute la compassion et la curiosité qu’éprouve Elene Usdin pour ses semblables.

Que ce soit avec ses photographies, ses dessins ou ses bandes dessinées, Elene Usdin interroge l’Autre.

Elle nous pousse à nous interroger sur le sort des premières nations, la transidentité ou bien plus simplement, sur les conséquences de nos actes, nos blessures non réglées, nos douleurs ou nos élans enjoués ou puérils.

La couleur exacerbée sert le propos en devenant force de construction, lignes sous tendues invisibles du dessin et pourtant faisant partie intégrante de la version finale.

Avis : Après avoir gagné le Prix Utopiales de la meilleure bande dessinée l’année précédente pour son très bon René.e aux bois dormants, Elene Usdin était l’invitée d’honneur de cette édition 2023 des Utopiales. C’est donc elle qui a réalisé l’affiche de cette édition et qui a offert aux visiteurs une exposition géante remarquable.

De très nombreux tableaux étaient visibles dans les espaces fort bien aménagés de son exposition. Ils avaient tous la particularité d’être extrêmement colorés et d’attirer l’œil sur les diverses situations proposées. C’était donc un véritable plaisir de se promener devant eux avant d’accéder à un espace immense situé en son milieu. Une reprographie géante de ses œuvres se trouvait sur le sol que l’on avait parfois du mal à fouler pour ne pas en abîmer les dessins.

On pouvait aussi découvrir des pages, parfois agrandies, de certaines de ses œuvres qui habillaient les murs entourant l’exposition. C’était donc un fort beau voyage au cœur des mondes chatoyants issus de son imagination qui était proposé.

De Chantal Montellier

Avec Chantal Montellier on ne se demande pas s’il faut séparer l’œuvre de l’artiste. Elle est à elle seule une réponse à cette question qui n’en n’est une que dans les salons, loin de la rue. Dans son œuvre, le coté onirique d’un Lewis Carroll se heurte bien souvent aux murs froids et dominateurs d’un Kafka.

Artiste engagée jusqu’au bout des crayons, elle se sert de ses peintures et de ses récits dessinés pour mettre à « mâle » la société. Féministe de la première heure, Chantal Montellier met sa plume et sa création au service de la justice sociale avec un désir d’équité qui ne s’est jamais démenti.

« Quarante ans après, que reste-t-il de mes colères ? Toutes, en pire. »

Dessinatrice de presse, Chantal Montellier publie ses récits dessinés depuis les 70’s avec insubordination et l’intensité d’un coup de poing. La force de son message est accrue par un noir et blanc incisif et sans concession. Comme si, malgré les années de combat, le choix est toujours le même : Pour ou contre.

Avis : Elle ne le savait pas encore lorsqu’elle a réalisé cette exposition, mais Chantal Montellier a obtenu le Prix extraordinaire des Utopiales 2023 qui récompense un artiste pour sa carrière et son impact dans le milieu de l’imaginaire.

On pouvait donc découvrir, grâce aux nombreuses planches fort bien mises en avant dans son exposition, les travaux d’une artiste qui a eu une carrière compliquée à cause, non seulement de son sexe, mais aussi de sa langue bien pendue qu’elle utilise dans ses œuvres.

Les Utopiales étaient donc l’occasion de découvrir de près ses travaux et d’avoir envie de s’y pencher encore plus par la suite.

À l’heure où l’oeuvre de René Laloux est plus que jamais présente, que ce soit avec les parutions et hommages ou plus tragiquement avec les préoccupations environnementales, il allait de soi que les Utopiales rendent hommage à ce poète de l’animation.

Grâce au Musée de l’animation d’Annecy, nous avons réuni des images des divers créateurs qui ont collaboré avec René Laloux pour ses réalisations connues, tels que Roland Topor avec La planète sauvage en 1973 ou plus intimistes tels que Les escargots en 1965.

L’exposition dévoile les originaux de décors et de séquences d’animation, avec les cellulos d’époque peints à la gouache suivant les directives des artistes créateurs avec lesquels a travaillé René Laloux. Nous y retrouvons les créations de Moebius, Philippe Caza, Roland Topor, ainsi que les images de son premier film d’animation, Les dents du singe, réalisé en 1960 avec les pensionnaires de la clinique psychiatrique de la Borde, où il travaille à cette époque en tant qu’animateur d’ateliers de création.

Avis : L’éditeur Capricci sort un très bel artbook sur La planète sauvage de René Laloux. On pouvait ainsi découvrir de magnifiques tableaux issus des travaux fait sur le film permettant d’en apprécier l’inventivité, la qualité du monde décrit et les nombreuses couleurs que l’on y découvre.

C’était donc une très bonne opportunité de découvrir de près le travail d’un artiste qui a révolutionné l’animation pour adultes en France.

Le livre, et le film qui sort en version restauré, seront prochainement disponibles.

De Ville de Nantes et Nantes Métropole

La Bibliothèque municipale, le Muséum, le Chronographe, le Musée Jules Verne et le Planétarium exposent objets et documents issus de leur patrimoine respectif. Ensemble, guidés par la question de(s) transmission(s), ils sondent l’évolution, la réception et l’interprétation des informations à travers le temps et l’espace.

Avis : La Bibliothèque municipale, le Muséum, le Chronographe, le Musée Jules Verne et le Planétarium se sont associés pour offrir quelques pièces issues de leurs collections. Le spectateur pouvait donc regarder le contenu de certaines vitrines où s’arrêter devant des tableaux accrochés le long de l’exposition. Selon ses propres goûts, on pouvait ainsi passer un certain temps devant ses œuvres préférées.

Du CEA

Conçue à partir de la bande dessinée éponyme et des podcasts de treize femmes scientifiques issues du CEA, l’exposition La Cerise dans le Labo ! donne la parole à ces femmes engagées dans les grands enjeux de notre temps.

On y parle climat, nucléaire, biodiversité et tsunamis… mais pas seulement : tout en légèreté, ces femmes reviennent sur le droit de se tromper, de douter ou encore la joie de chercher.

L’objectif de « La Cerise dans le Labo ! » ? Proposer des rôles modèles de femmes scientifiques pour les jeunes générations, mettre en visibilité des parcours de femmes dans le domaine des sciences et techniques, traditionnellement assez masculin, apporter à travers des témoignages « incarnés » des informations liées à de grands enjeux de société (transition énergétique, climat, transition numérique, défense et sécurité, santé) mais aussi proposer des histoires à toutes les curieuses et curieux de science !

Avis : Ce sont les femmes qui sont mises à l’honneur à travers un élégant montage permettant d’en découvrir un certain nombre qui travaillent au CEA. On peut ainsi lire leur biographie et voir les travaux qu’elles mènent au sein de l’entreprise française. Les profils très différents montrent que les femmes peuvent œuvrer sur des thématiques vraiment variées. Ce qui ne peut être qu’une source d’inspiration pour les jeunes filles et les étudiantes qui pourraient être les chercheuses d’élite de demain dans notre pays.

De INSERM

Regroupant des compétences allant des sciences humaines à la génétique moderne, cette exposition grand public a pour but de déconstruire la notion de race dans l’espèce humaine à la lumière des données récentes obtenues par le séquençage complet des génomes humains.

Une exposition en collaboration avec Aix-Marseille Université, le CNRS et l’Inserm

Avis : L’Insern fait toujours de très intéressantes expositions. On a d’ailleurs droit à deux d’entres elles cette année. La première tourne autour du racisme et rappelle qu’il s’agit avant tout d’une construction sociétale. Les panneaux documentés et explicatifs donnent l’occasion de démystifier un certain nombre de choses et de remettre les pendules à l’heure. Vous pouvez d’ailleurs en découvrir les captures dans les images du portfolio ci-dessous.

De INSERM

Plongez au coeur du microbiote intestinal !

Acteur clé dans le développement de nos organes et le maintien de notre santé, cet organe invisible à l’œil nu, est encore loin d’avoir livré tous ses immenses pouvoirs.

Avis : Cette deuxième exposition de l’Inserm s’intéresse à ce qui se déroule à l’intérieur de notre microbiote intestinal. En effet, nous ne pourrons pas vivre sans lui et c’est une excellente occasion d’en découvrir un peu plus sur ce compagnon indispensable à l’humain. Vous pouvez, dans le portfolio ci-dessous, en découvrir les différentes planches de l’exposition.

De Thomas Olivri, Geek-Art

Créée en 1986 par Shigeru Miyamoto et Takashi Tezuka, The Legend of Zelda est devenu une saga culte au succès mondial. Elle a su traverser le temps et se renouveler sur chaque console Nintendo depuis plus de 30 ans, inspirant des générations entières de gamers•euses… Mais également d’artistes. Retrouvez quelques-uns des plus beaux hommages illustratifs à ce phénomène vidéo-ludique. De Mathieu Bablet à Nicolas Delort, de Docteur Paper à Dan Mumford, plongez dans l’univers de Zelda à travers des oeuvres à couper le souffle.

Avis : Chaque année, on peut découvrir une chouette petite exposition tournant autour des jeux vidéo. Cette année, c’est la sage ludique de Zelda qui mise à l’honneur. On peut ainsi découvrir un certain nombre de création mettant le jeu vidéo The Legend of Zelda à l’honneur et permettant d’obtenir de très beaux tableaux.

De Centre de détention de Nantes

Transmission sans filet a été réalisé à l’occasion d’un parcours culturel proposé et coordonné par le service culturel de la Ligue de l’Enseignement des Pays de la Loire et La Cité des Congrès de Nantes en partenariat avec Maison Fumetti dans le cadre de la programmation culturelle du SPIP Loire- Atlantique, en lien avec le Centre pénitentiaire de Nantes.

En juillet 2023, l’auteur Loïc Guyon, avec la complicité de Martina Pacifici, a animé six ateliers de bande dessinée de science-fiction avec huit personnes détenues au Centre de détention de Nantes. Cette opération a été en partie financée par la vente aux enchères du visuel des Utopiales 2022.

Avis : Grâce à des ateliers de bande dessinée de science-fiction proposés à des détenus de la prison de Nantes, on pouvait découvrir les œuvres que ces derniers ont réalisées sur la thématique de l’année, Transmission(s). C’est une bien belle manière d’apprécier des créations originales et de montrer que l’art à sa place partout, y compris en prison.

En collaboration avec Endroad et Dotemu

Goldorak et les Tortues Ninja : deux incontournables de la pop culture ayant marqué des générations entières de fans. Les héros créés respectivement par Go Nagai, Kevin Eastman et Peter Laird sont encore plus que jamais populaires, plus de 40 ans après leur naissance. Récemment, les studios Endroad et Dotemu ont travaillé sur deux adaptations en jeux vidéo de ces licences cultes. Découvrez comment ces créateurs français ont appréhendé ces monstres sacrés de la pop culture et les attentes de leurs fans en entrant dans les coulisses des développeurs.

Avis : Présenté en deux volets, cette exposition donne l’occasion de découvrir de magnifiques œuvres autour de Goldorak et des TMNT adaptés en jeux vidéo qui pouvaient d’ailleurs être essayés. Les œuvres présentées montrent que le public est toujours attiré par ces titres, même s’ils ont maintenant un certain nombre d’années d’existence. Ce qui fait bien plaisir à voir.

© Elene Usdin

Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.