Twisted Metal : La critique de la saison 1
TWISTED METAL
Date de diffusion : 27/07/2023
Diffusion : Peacock
Épisode : 1.01 à 1.10
Réalisateurs : Kitao Sakurai, Bill Benz, Jude Weng
Scénaristes : Rhett Reese, Paul Wernick, Michael Jonathan Smith
Interprètes : Anthony Mackie, Tahj Vaughans, Stephanie Beatriz, Chelle Ramos, Michael Carollo, Jared Bankens, Diany Rodriguez, Jamie Neumann, Angel Giuffria, Matthew Rimmer, Neve Campbell, Joe Seanoa
LA CRITIQUE
Pour créer le monde qui entoure John Doe dans les 10 épisodes de cette série, il a bien fallu largement broder autour du jeu vidéo dont elle est inspirée. En effet, le support original, sur les consoles Playstation, ne présentait que des affrontements de véhicules (dont on retrouve certains dès le premier épisode de la série, comme, par exemple, le camion de glace et la voiture de police), tout cela sans trop d’histoire.
Dans un monde post-apocalyptique, qui est tombé il y a 20 ans, à cause d’un bug informatique géant (l’explication de départ, qui lie la perte des films pornos au fait que les gens soient devenus fous est le premier exemple du type d’humour de la série), le monde est maintenant coupé en deux. D’un côté "les gens biens" qui vivent dans des villes fortifiées, et tout autour les nombreux criminels et parias qui en sont rejetés et vivent à la dure. On retrouve donc John Doe (Anthony Mackie) dont le métier est "Laitier", un livreur qui prend tous les risques pour aller de communauté en communauté afin de troquer toutes sortes de choses utiles (il récupère un essuie glace premium Bosch pour sa voiture amoureusement surnommée Evelin contre 2 sacs de nourriture pour chien que la communauté juge comme un festin, par exemple).
On comprend vite que ces communautés, extension de celles proprettes des États-Unis actuels, sont sous la coupe de chefs louches, sans scrupules, voir d’un extrême sectarisme.
Raven, la dirigeante de New San Francisco (Neve Campbell), propose d’ailleurs un deal trop beau pour être honnête à John Doe, ramener un colis dont il ne sait rien depuis New Chicago, de l’autre côté du pays, en 10 jours maximum. Il pourra alors intégrer la vie sans contrainte et joyeuse de la communauté de la Côte Ouest.
Pour cela, il s’alliera à Quiet (Stephanie Beatriz), une voleuse qui vient de perdre son frère, et ils seront tous deux poursuivis par un clown meurtrier dans un camion de glace et les forces autoproclamées de police, qui ont tous les droits.
De la relation du duo, l’insupportable Doe, aux réflexions bouffonnes et constantes (à la Will Smith, sans la classe) et à la bipolarité de Quiet (parfois calme et silencieuse, d’où son surnom, ou au contraire tempétueuse), on retiendra plutôt du positif dans la complémentarité. C’est surtout dans l’adversité, d’ailleurs, que l’on trouvera un équilibre, avec un terrible Sweet Tooth (le clown psychopathe interprété physiquement par Joe Seanoa et vocalement par Will Arnett). Ce personnage central dans la série des jeux vidéo (qui est soit directement jouable, soit à obtenir comme personnage secret, ou comme boss) est l’antagonisme parfait.
Son homologue policier, l’agent Stone (Thomas Haden Church) est un portrait robot du flic ripou américain, à moitié cow-boy, à moitié chasseur de primes à la morale bien personnelle.
La caricature outrancière est d’ailleurs le ton général de la série, qui pousse à l’extrême les situations (quand un bandit meurt, c’est ridiculeusement, des balles de 36 dans les valseuses ou en étant expulsé de son véhicule surarmé avec un cri et une mise en scène digne des nanars des années 80).
L’humour, omniprésent, tombe parfois complètement à plat (les réflexions de John Doe sont ridicules d’irréalisme cabotin) ou est, au contraire, absolument fulgurant (pour rentrer dans une enclave, on désinfecte John Doe et on lui parfume l’anus, et malgré qu’il soit un conducteur hors pair, il ne sait pas faire les créneaux).
Naviguant toujours entre deux eaux, du grand-guignol énervant aux passages vraiment drôles, Twisted Metal est une bonne adaptation du jeu vidéo et en a conservé un côté déjanté.
On y reconnaît l’empreinte de Michael Jonathan Smith, un des scénaristes de la série Cobra Kai, qui avait porté l’adaptation des films Karaté Kid, et qui est ici le showrunner de la saison 1.
BANDE ANNONCE
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