Black Knight : La critique de la série Netflix

Date : 12 / 05 / 2023 à 13h00
Sources :

Unification


BLACK KNIGHT

- Date de diffusion : 12/05/2023
- Plateforme de diffusion : Netflix
- Épisode : 1.01 à 1.06
- Réalisateur : Cho Ui-seok
- Scénariste : Cho Ui-seok
- Interprètes : Kim Woo-bin, Song Seung-heon, Kang Yoo-seok, Esom, Nam Kyung-eup, Kim Eui-sung, Roh Yoon-seo

LA CRITIQUE

Dès le début, un ensemble d’animations dessinées et de prises de vues directes, nous dresse le tableau noir de ce monde post apocalyptique.

Dans un futur proche, une comète s’est écrasée sur la Terre, immergeant la plupart des continents et transformant la péninsule coréenne en désert et tuant 99% de la population. La création d’une gigantesque centrale de traitement de l’air, tiré de l’oxyanion, permettra de traiter la trop grande pollution. La population, condamnée à porter des masques en extérieur, et à utiliser leur QR code tatoué sur le dos de leur main pour accéder à leurs privilèges, fut alors divisée en 3 castes, dans trois lieux différents, le district Général (qui regroupe dans des petits appartemments, ceux qui occupent un petit travail ou leur famille), le district Spécial (les employés privilégiés) et le district Essentiel (les nantis). Mais une partie de la population restante fut totalement exclue de la répartition et se retrouva dans des bidonvilles, condamnés à une vie miséreuse faite de troc et de mendicité. Afin de livrer les marchandises de première nécessité (dont les très précieuses bombonnes d’oxygène), une escouade de transporteurs (et parmi eux le légendaire 5-8) doivent éviter les attaques de chasseurs prêts à tout pour voler leurs colis.

Dans ce monde de poussière, de pollution et de dangers, l’histoire suit donc plusieurs groupes de personnages dont les destins s’entrechoqueront bientôt :

- Sa-wol, un réfugié qui vit clandestinement dans le district Général, hébergé par les sœurs Seol-ah (Major dans l’armée) et Seul-ah qui est chargée de le surveiller (sans trop y arriver).
- Papy Bricole, capable de tout réparer, et ses protégés, surnommés Nigaud, Idiot et Vaurien, tous amis de Sa-Wol, et réfugiés comme lui.
- 5-8, un transporteur légendaire, véritable terreur des chasseurs, homme de combat froid et charismatique, que l’on peut même affronter dans des jeux vidéo en réalité augmentée, et ses collègues, dont l’efficace 4-1.
- Ryu Seok, le fils du fondateur et directeur exécutif du surpuissant groupe Cheonmyeong qui régit les transports, la transformation de l’air et bien d’autres opérations vitales, sous la surveillance du gouvernement.

Inspirée du webtoon Delivery Knight, cette mini-série est l’exemple type de ce qui devrait être fait pour des adaptations en prise de vue directe.

En effet Black Knight apporte énormément à l’ambiance de l’œuvre originale, la dépassant par bien des aspects. Le blanc des fonds de pages a laissé place à la terre et à la poussière, rendant une atmosphère beaucoup plus désespérée. La vie est sans couleurs à part dans le district Essentiel, une sorte de dôme qui reproduit le ciel bleu, le soleil, et où l’on peut évoluer sans masque. Même le district Spécial, enterré, n’est en fait qu’un large lieu résidentiel gris, dédié au repos pour enchaîner les travaux, mais où l’oxygène et la nourriture est assurée. Les quartiers rectilignes de petits blocs d’appartements du district Général, sont occupés par ceux qui peuvent (et doivent payer pour tout), dans des lieux propres, mais sans âme. Ne parlons pas du bas de l’échelle, qui survivent dans les ruines de l’ancienne civilisation, condamnés au danger de chaque instant.

Toute cette ambiance pesante, est très bien rendue par les décors (il est vrai, assez simples), les costumes (sobres et très réussis), et par les quelques effets spéciaux de grands édifices ou véhicules (si on ferme les yeux sur certains un peu cheap).

L’histoire mêlant le légendaire 5-8 au jeune et présomptueux Sa-wol est classique, tout comme l’intrigue de fond de complot des élites que l’on voit arriver très vite (d’autant que la fin de la bande-annonce officielle spoile bêtement l’affrontement final). Mais, si la trame principale est téléphonée, cela n’a pas grande importance. Car, ce qu’il adviendra des personnages, formidablement attachants, grâce à un casting certes peu connu en occident (à part Kim Eui-sung, que l’on a pu voir dans Dernier train pour Busan) mais parfait, est au centre du spectacle.

Les premières images qui avaient filtré de la série Netflix, pouvaient faire penser à un Mad Max (véhicules et post-apo) mais, au final, le ressort des transporteurs est assez minime (il y a bien quelques affrontements avec les chasseurs, mais cela reste en arrière-plan). L’utilité de leur présence est (en-dehors de leur originalité) tout d’abord scénaristique. Elle permet en effet de lier les différentes populations et les différents mondes, qui n’ont pas une grande chance de se croiser sinon.
Parfois issus des réfugiés, ils livrent dans le district Général, habitent dans le district Spécial et sont employés par les nantis du district Essentiel. Ils sont donc les témoins privilégiés de l’injustice de cette organisation, comme une faille dans le système, si l’on considère que certains auront l’humanité de tout remettre en question. Surtout que quelque chose semble se tramer avec la création du mystérieux District A, qui, théoriquement devrait permettre à chacun de monter d’une classe, et aux réfugiés de connaître une vie digne dans le District Général. Mais des bras de fer au sein même du gouvernement et à la tête du groupe Cheonmyeong brouillent les cartes.

Et c’est là qu’intervient le Black Knight, qui fait bien entendu référence à Batman, dont 5-8 a bien des caractéristiques (son courage et ses techniques de combat, comme son calme olympien et son assurance, font fatalement penser à l’homme chauve-souris).
L’épisode 4 se permet même de reprendre la scène de l’explosion de l’hôpital par le Joker dans The Dark Knight. Mais ce n’est pas tout, de nombreux clin d’œil à Course à la Mort (les courses de véhicules), Rocky (la technique de combat de Sa-wol), ou encore Mission Impossible III, X-Men, Hokuto no Ken (l’ambiance des combats, et la fleur porteuse d’espoir), pourront être repérés.
Encore plus flagrantes, les références au fantastique Squid Game sont nombreuses.
Tout ceci, fait basculer la série d’un simple post-apo, à une véritable œuvre de SF dès le second épisode.

Notons aussi la dimension affective de l’ensemble, véritable marque de fabrique de bien des K-drama. Les souvenirs de la vie difficile des réfugiés, les morts, les affrontements, les conseils du vieux sage Papy Bricole, qui semble être un spécialiste de la vie et de la mort, les nombreux flash-backs et pensées, jalonne une histoire pleine d’interrogations et illustrent le passage d’ado à adulte de l’impétueux Sa-wol, surtout qu’il a, en plus de sa volonté sans faille, un petit truc en plus, qui fait de lui le véritable héros de la série.

En toile de fond, le plan vaccinal complet, le port du masque, les entreprises pharmaceutiques, les mensonges de l’État, les actions "pour le bien de tous", réveillerons les plus complotistes et rappelleront aux autres des années noires dans la vie réelle. Tout cela prend une résonnance toute particulière en Corée du Sud d’ailleurs, couplé avec un contrôle sécuritaire très fort et très technologique. La référence sociologique des réfugiés (climatiques et économiques), ainsi que des systèmes à plusieurs vitesses, complètent le tableau.

Pour résumer, Black Knight est une bonne série, à l’intrigue principale facile à deviner, mais qui comporte beaucoup d’originalités et une ambiance, entre noirceur et humour (les amis et faire valoir autour de Sa-wol) typiquement asiatique, qui lui apporte donc un véritable plus (surtout comparé aux séries occidentales).

BANDE ANNONCE


GALERIE PHOTOS

Black Knight



Les films et séries TV sont Copyright © Netflix et les ayants droits Tous droits réservés. Les films et séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de Netflix et les ayants droits.



 Charte des commentaires 


Anthracite - Le mystère de la secte des Écrins : Critique de la (...)
Parasyte The Grey : Critique de la série Netflix
Le Salaire de la Peur : La critique
Le problème à 3 corps : Critique de la saison 1
La demoiselle et le dragon : La critique du film Netflix
Five Nights At Freddy’s : Une nouvelle pour les fans (...)
Unification : ... Et une nouvelle s’écrit
Unification : Une page se tourne...
Arcane : Des informations sur la saison 2 qui vont faire (...)
Star Trek - Discovery : Un dernier jour de tournage épuisant pour (...)
Cold Case : CBS veut faire rouvrir les Affaires classées sans (...)
Highlander : Vous n’avez encore rien vu selon Henry (...)
Knok : La critique de la série sur 13ème Rue
The Ballad Of A Small Player : Colin Farrell dans un film de (...)
Hopeless : La critique