La Diplomate : La critique de la série Netflix

Date : 21 / 04 / 2023 à 11h00
Sources :

Unification


LA DIPLOMATE

- Date de diffusion : 20/04/2023
- Plateforme de diffusion : Netflix
- Épisode : 1.01 à 1.08
- Réalisateur : Liza Johnson
- Scénaristes : Debora Cahn, A. Johnson-Zetterström, P. Noah
- Interprètes : Keri Russell, Rufus Sewell, David Gyasi, Rory Kinnear, Ato Essandoh, Ali Ahn

LA CRITIQUE

En préambule, il faut préciser que la série est essentiellement écrite par Debora Cahn, qui fut les beaux jours de séries comme Homeland et À la Maison Blanche, deux bijoux de l’art du scénario et des dialogues, et cela se ressent grandement dans cette mini-série Netflix.

D’ailleurs, Peter Noah, un autre scénariste de À la Maison Blanche, a aussi participé, essentiellement, en fournissant l’histoire de départ qui sert aussi de thème au premier épisode qu’il a écrit pour la série présidentielle : Les guerres de Genghis Khan (The West Wing S05E13). Un acte de guerre, loin des États-Unis, engendre tout un tas de tractations, jeux de pouvoirs, trahisons, suspicions, exercice de la politique politicienne, faux-semblants...

Dans La Diplomate, un porte-avions britannique, le HMS Courageous, est la cible d’un attentat tuant de nombreux militaires. Les renseignements pensent immédiatement à l’Iran, et voient cela comme un message aux États-Unis.
Afin de calmer le jeu, ils envoient une toute nouvelle ambassadrice qui se trouve être la femme d’une star de la politique, récemment mis au placard pour des paroles trop virulentes pour son poste.

Kate et Hal débarquent donc à Londres, plus précisément à Winfield House, palais presque aussi grand que Buckingham Palace, accoudé à Regent’s Park avec un personnel de service et des mœurs similaires à ceux des gens de maison de la série Downtown Abbey.

Les très guindés anglais jurent à merveille avec ce couple d’américains issus du rang et du terrain, plus que des soirées mondaines et levées de fonds à Washington DC.

De nombreuses scènes, très drôles, y font référence, surtout dans les premiers épisodes. Par exemple, dans l’intimité, la diplomate demande à son mari de vérifier son hygienne corporelle en lui faisant sentir ses dessous-de-bras, ou elle peste contre ses obligations pour le magazine Vogue (s’intéressant plus à sa tenue qu’à son travail).

Rufus Sewell (Le Maître du Haut Château, Victoria, The Father, Old) est comme d’habitude fabuleux, drôle et pince sans rire en façade, en "femme de diplomate", qui doit rester en retrait, tout en usant de ses multiples contacts et expérience, bien plus grande que celle de sa femme, interprétée par une extraordinaire Keri Russell (The Americans, Felicity, Mission Impossible III).

On devine vite que quelque chose abîme ce couple, malgré le soutien du mari et de l’humilité de la femme qui doit composer avec l’image et la réputation extraordinaire de son mari.

Pour les aider, on leur colle le très efficace Stuart, interprété par le toujours excellent Ato Essandoh (Chicago Med, Altered Carbon, The Code) et tout un tas de "petites mains" (secrétaire idiote mais tellement dévouée, agente de la sécurité, gardes du corps dépassés par la vie normale de la diplomate...), jusqu’aux politiciens, secrétaires d’états, ministres, présidents de différents pays.

Vous l’aurez compris, on s’intéresse plus au jeu de marionnettes politiques, qu’aux actions d’espionnage, et bien que souvent rythmée par des péripéties (pas forcemment de l’action, mais bien de révélations de secrets d’état), la série peut se montrer un peu trop bavarde parfois.

Pourtant, cela est bien fait, et l’on retrouve bien des thèmes de la fabuleuse série À la Maison Blanche, en captant trop peu souvent sa magie malheureusement.

Un petit mot sur les lieux de tournages qui sont splendides, et parfaitement reproduis, au moins dans l’ambiance, des lieux de pouvoir de Washington à Londres.

On sent que bien des choses couvent partout, chez tout le monde et la toute nouvelle diplomate, qui ne se laisse pourtant pas marcher sur les pieds, aura fort à faire dans ce méandre de la haute politique dans lequel chacun veut tirer la couverture à lui, sans toujours penser aux conséquences.

Notez la très belle écriture des dialogues tout de même, bien supérieure à ce qui se fait sur Netflix d’habitude (par exemple, le discours du premier ministre britannique à l’enterrement des militaires tués s’inspire des meilleurs dans le genre, avec des effets de syncope comme "Nous ne fléchirons, ni n’échoueront...") couplée à une bonne mise en scène (à ce même moment, la découverte des cercueils petit à petit, alors que le champ de la caméra s’agrandit, pour subjuguer le spectateur par l’ampleur des morts).

Pour résumer, La Diplomate est une bonne série de thriller politique, quelque part entre Homeland, Scandal, À la Maison Blanche et Madam Secretary, souvent très bien écrite, mais qui souffre d’un bavardage parfois répétitif. Les acteurs principaux y sont fabuleux et l’humour (sans jamais verser dans le ridicule) y est apporté avec finesse.

La scène finale (dont je ne veux, ni peux, rien vous dire) nous fait attendre une seconde saison dont les défauts de la première seront sans doute améliorés.

BANDE ANNONCE



Les films et séries TV sont Copyright © Netflix et les ayants droits Tous droits réservés. Les films et séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de Netflix et les ayants droits.



 Charte des commentaires 


Anthracite - Le mystère de la secte des Écrins : Critique de la (...)
Parasyte The Grey : Critique de la série Netflix
Le Salaire de la Peur : La critique
Le problème à 3 corps : Critique de la saison 1
La demoiselle et le dragon : La critique du film Netflix
Captain America - Brave New World : Sam Wilson en leader des (...)
Star Trek Deep Space Nine : Quark nous fait visiter la (...)
The Night Manager : La saison 2 va commencer son tournage et (...)
Yellowstone : Kevin Costner fait sa diva
Spy x Family Code - White : La critique
Le Jour où j’ai rencontré ma mère : La critique
In the Grey : Jake Gyllenhaal & Henry Cavill encore devant la (...)
Grosse Pointe Garden Society : Un pilote NBC avec Melissa Fumero, (...)
100 Films d’horreur à voir avant trépas : La critique du (...)
Cinéma - Bandes annonces : 16 avril 2024