L’Étrangleur de Boston : La critique du film Disney+

Date : 18 / 03 / 2023 à 11h30
Sources :

Unification


L’ÉTRANGLEUR DE BOSTON

- Date de diffusion : 17/03/2023
- Plateforme de diffusion : Disney+
- Titre original : Boston Strangler
- Durée du film : 1h52
- Réalisateur : Matt Ruskin
- Scénariste : Matt Ruskin
- Interprètes : Keira Knightley, Carrie Coon, Chris Cooper, Alessandro Nivola, Rory Cochrane

LA CRITIQUE

Loretta McLaughlin est une jeune reporter attachée à la rubrique "Arts de vivre" (mode, boutiques, appareils ménagers...) du journal bostonien Record-American, au début des années 60.
Elle comprend vite que plusieurs meurtres de vieilles femmes ont sans doute le même auteur, qui laisse les cadavres avec un nœud décoratif.

Elle s’allie avec Jean Cole, la protégée du boss, une reporter qui a déjà travaillé en sous-marin dans des enquêtes de fond.

Et le film démarre ainsi très rapidement, sans fioriture, sans même que l’on nous présente plus que cela les personnages.

L’œuvre hésite constamment entre raconter l’enquête et présenter la position de la femme à cette époque. Le trait est véritablement très appuyé vers un féminisme assez grossier et absolument à sens unique. Presque tous les hommes sont des salauds ou des "gros cons incompétents". Plus étonnant, même les enfants de Loretta subissent cette vision (alors que la fille est présentée avec tendresse, la seule scène avec le garçon, pourtant tout à fait innocent, est une scène de remontrance). Son mari, plutôt fier au début (le premier homme à être montré plutôt positivement) devient presque violent, donnant raison au véritable sujet du film jusque-là (les hommes, tous les mêmes...)

De la mise en scène, on retiendra d’abord du négatif. L’utilisation trop fréquente du flou en arrière-plan, pour cacher un décor pas toujours parfait, et une laide image verte, celle que l’on redoute le matin devant son miroir, qui nous donne un visage d’outre-tombe. Il fallait sans doute rappeler que l’on était encore loin du flower-power des années 70 à venir, mais le Boston des années 60 n’était certainement pas si monochrome !

Ce qui est bien fait est facile. L’utilisation de files de voitures pour faire plus vrai (les américains vouent un véritable culte à leurs anciens modèles automobiles et en ont restauré une multitude), des petits accessoires (produits par milliers, pour des milliers de films de cette époque, sont à louer dans n’importe quelle boutique d’accessoiriste pour quelques billets).

Pourtant, tout n’est pas à jeter.

Tout d’abord, le duo de reporters, Loretta (jeune femme pleine de volonté qui tient à tout prix à faire ses preuves) et Jean (femme plus âgée et plus expérimentée) est vraiment attachant. Le fait qu’elles fument comme des pompiers ajoutant sans doute à leur féminité telle qu’on la voyait à cette époque.
Keira Knightley en particulier est très convaincante, et se révèle un choix de casting parfait, tellement qu’il est peut-être même trop exploité.
Son attitude grave et son visage, très "films d’époque", font tout de même mouche, c’est certain. On a même droit à une séquence de froncement de nez, sa petite marque de fabrique.

Les scènes de meurtres sont montrées de façon subtile aussi, sans voyeurisme, presque toujours hors champ.

La musique reste discrète, soulignant immanquablement quelques moments de suspense.

Puisque le film nous lance un petit carton "inspiré d’une histoire vraie", on se doit aussi de s’interroger sur la véracité des faits relatés.

Bien entendu, le film n’est pas un documentaire, et s’arrange avec la réalité en simplifiant le déroulé et les personnages. Ceux qui ont existé, ressemblent d’ailleurs bien à leur modèle, à part Loretta, qui n’avait absolument pas le charme de Keira Knightley, vous pouvez me croire.

Les enquêtes reflètent aussi assez bien les différentes théories, et en tire une, au final.
Le dernier tiers du film (de loin le meilleur) l’illustre particulièrement bien. Même si le rebondissement est très classique dans ce genre de film (je ne vous en parlerai pas directement, mais vous avez forcément compris), les dernières 40 minutes sont vraiment plus convaincantes et subtiles.

Notez que l’affaire de l’Étrangleur de Boston a été adaptée dès 1964, dans le film L’Étrangleur (The Strangler - de Burt Topper), alors même que l’affaire n’était pas résolue, puis en 2008 (The Boston Strangler – The Untold Story).
Mais c’est surtout le film de 1968, L’Étrangleur de Boston (The Boston Strangler - de Richard Fleischer), avec une magnifique interprétation de Tony Curtis et Henry Fonda, particulièrement bien documenté (l’enquêteur principal et le procureur en ont été les conseillers) qui marqua les esprits.
Dans ce film de 2023, l’inspecteur Conley est vu rapidement comme conseiller sur le tournage d’un film (c’est une référence, sortie de son contexte, car il est en fait un personnage de fiction, une synthèse de plusieurs détectives ayant réellement travaillé sur l’affaire).

Pour résumer, cette version de L’Étrangleur de Boston est malade d’une intention floue et grossière, sorte de parangon de bien des films actuels, qui veulent du sens, sans voir qu’ils le font tellement mal que cela alourdit l’œuvre, ne nous laissant aucun souvenir précis, sans folie de ce qui fait le 7ème art. Heureusement, Keira Knightley est là pour tout porter sur ses épaules.

SYNOPSIS

Loretta McLaughlin, reporteur au sein du quotidien Record-American, est la première journaliste à établir un lien entre différents meurtres dans le Boston des années 60. À mesure que le tueur en série fait de nouvelles victimes, Loretta tente de poursuivre son enquête aux côtés de sa collègue et amie, Jean Cole, et ce malgré le sexisme inhérent à l’époque. Contre vents et marées, Loretta et Jean poursuivent leurs investigations au péril de leur vie, dans leur quête pour découvrir la vérité.

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