Il était une fois les séries : Angoisse

Date : 04 / 06 / 2023 à 08h00

Par : Olivier T.

Sources :

Unification

ANGOISSE

Type : Anthologie Fantastique
Titre Original : Thriller
Diffusion UK : ITV (1973-1976)
1ère Diffusion France : A2 (1977)
Épisodes : 43 x 72 minutes
Créée par : Brian Clemens
Production : Brian Clemens
Interprètes : Gary Collins, George Chakiris, Jeremy Brett, Helen Mirren, Patrick O’Neal, Donna Mills, Linda Thorson, Peter Vaughan…

Cette série est la réponse britannique aux séries d’anthologies américaine de Hitchcock et à La Quatrième Dimension, dans les années 50-60.

Elle est créée par un maître du genre, Brian Clemens, scénariste de films de la Hammer comme Dr. Jekyll et Sister Hyde, ou d’autres productions comme Terreur aveugle (See no Evil – 1971), Le Voyage fantastique de Sinbad (The Golden Voyage of Sinbad - 1973), ou Les Yeux de la forêt (The Watcher in the Woods - 1980). Il écrivit et réalisa son seul film, devenu culte, Capitaine Kronos, tueur de vampires en 1974. Il est surtout connu pour ses séries Chapeau melon et bottes de cuir et Les Professionnels, ou pour ses très bons scénarios pour les séries L’Homme invisible (1959), Destination Danger (1960), Amicalement vôtre (1971) ou Perry Mason (1985).

Il aimait s’inspirer des œuvres d’Alfred Hitchcock, et ne s’en cachait nullement. Il écrivit même pendant de longues années dans un bureau où trônait un grand poster du maître. Il s’est aussi largement inspiré de l’auteur Edgar Allan Poe.

Les épisodes de cette série bien que faisant partie d’une anthologie (chaque situation et chaque intervenant sont différents selon l’histoire), comportaient pourtant des points communs.

Ainsi, les épisodes étaient tournés en partie en studio, et en partie en extérieur, à Londres ou dans la campagne environnante, avec des plans souvent fixes. Une star « guest » était toujours présente, et l’angoisse montait lentement jusqu’à la révélation finale, dans les dernières secondes. Souvent, la scène d’introduction engendrait une situation ubuesque, que l’on ne comprenait qu’au cours de l’épisode.

On y retrouve la patte si particulière de l’auteur, qui utilisa même certains des évènements dans la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir. L’absurde, le loufoque faisait jeu égal avec le suspense, voir l’horreur.

Bien que très inégaux, la série connue de très bons épisodes.

Dans La couleur du sang (the colour of blood), une jeune femme doit rencontrer un homme avec un œillet à la boutonnière, mais se trompe, et suit un dangereux tueur en série jusque dans un manoir. Dans la scène d’introduction, inoubliable, l’homme à l’œillet renverse le cadavre d’une jeune femme, on pense donc savoir ce qui adviendra, mais le suspense monte lentement, mais surement, vers un final horrible.

Dans Les Aveugles ont des yeux (The eyes have it), les élèves d’un centre pour aveugles s’aperçoivent petit à petit que quelque chose ne va pas, avec des gens qui ont pénétré dans leur école.

Dans Le bal des monstres (Kiss me and die), un homme retourne sur les lieux de la disparition de son frère deux mois plus tôt et est aussi invité au même bal, dans un vieux manoir tenu par un obsédé d’Edgar Allan Poe.

Dans Un tombeau pour la mariée (a coffin for the bride), un tueur de vieille dame rencontre une jeune femme très attirante, mais qui finalement disparaît, il est alors accusé du seul meurtre qu’il n’a pas commis. On comprend toutefois que l’on s’est fait rouler dans la farine dans les dernières secondes de l’épisode, avec un twist final génial.

Dans Le mur (In the steps of a dead man), un couple pleure la mort de leur fils qui devait bientôt revenir de la guerre, alors qu’un de ses amis se présente et prends sournoisement sa place dans la famille petit à petit. Comme toujours, le final est grandiose et loin d’une happy-end.

Dans L’hystérique (Screamer), une jeune femme se sent suivi depuis qu’elle a entendue parler d’un violeur qui sévirait dans la région. Un soir, elle est retrouvée prostrée et couverte de sang. Elle ne se souvient de rien, mais voit maintenant l’agresseur partout. Malgré le twist devenu un classique depuis, l’épisode est si bien présenté que l’on se laisse facilement mené par le bout du nez tout au long de l’histoire.

Dans Un tueur à chaque tournant (A killer in every corner), un professeur invite trois de ses élèves en psychologie chez lui, mais chaque membre du personnel de sa vaste demeure est en fait un dangereux criminel qu’il désire tester pour savoir s’ils sont aptes à retourner dans la vie normale, sans risque de récidive. L’épisode est un exemple de suspense montant et de scènes de climax angoissantes.

Dans Un appel fatidique (Dial a deadly number), un acteur sans le sou prend le rôle d’un psy à la faveur d’une erreur de numéro. Il jouera au médecin juste pour récupérer les honoraires d’une famille qui semble avoir grand besoin de soin. Les événements s’enchaînent alors, pour ce pauvre homme qui est loin d’imaginer où il a véritablement mis les pieds.