Il était une fois les séries : Dream On

Date : 07 / 05 / 2023 à 08h00

Par : Olivier T.

Sources :

Unification

DREAM ON

Type : Sitcom
Titre Original : Dream On
Diffusion USA : HBO (1990-1996)
1ère Diffusion France : Canal Jimmy (1992)
Épisodes : 120 x 25 minutes
Créée par : D. Crane, M. Kauffman
Producteur Exécutif : J. Landis
Production : K.S. Bright
Musique : M. Skloff
Interprètes : Brian Benben, Denny Dillon, Chris Demetral, Wendie Malick, Dorien Wilson, Jeffrey Joseph, Michael McKean, Paul Dooley, Renée Taylor

1992, cette année-là, en France, Les Restos du Cœur sont reconnus d’utilité publique, Pierre Bérégovoy devient premier ministre suite à la démission d’Édith Cresson, Euro Disney est inauguré, une partie de la tribune du Stade Furiani à Bastia s’effondre faisant 18 morts et 2200 blessés, la carte à puce bancaire est inventée, la loi Évin entre en vigueur.

Jean Poiret, Michel Berger, Dick York (Ma Sorcière bien aimée), Benny Hill, nous quittent.

La chaîne Arte commence à diffuser, La Cinq s’éteint, l’émission Le Grand Bluff sur TF1 bat le record d’audience avec 17,5 millions de spectateurs. Les émissions Le Cercle de minuit, Coucou c’est nous, Les Grosses Têtes, Fort Boyard, Frou-Frou, Les marches de la gloire, Mystères, se lancent. Les séries Julie Lescaut, Les Aventures de Tintin, Hélène et les Garçons, Les Razmoquet, Les Cordier juge et flic, sont diffusés pour la première fois.

Au cinéma, Basic Instinct, L’Arme Fatale 3, La Belle et la Bête, Bodyguard, Hook, JFK, Beethoven, Maman j’ai raté l’avion, Blanche-Neige et les 7 nains, Alien 3, Orange Mécanique, Batman le défi, Peter Pan, scotchent les spectateurs à leurs sièges.

À la radio passent The World is Stone (Cindy Lauper), Caroline (M.C. Solaar), Iron lion zion (Bob Marley), The Show must go on (Queen), Je t’aime mélancolie (Mylène Farmer), et surtout Smells like teen spirit (Nirvana). Le clip de Black or White (Michael Jackson) passe toute la journée à la télévision.

Dans le monde, le traité de Maastricht est signé, George Bush et Boris Eltsine s’entendent sur la réduction des armes nucléaires.

Et les téléspectateurs français découvrent la série Dream On sur Canal Jimmy…

Martin Tupper est un enfant de la télé, il a passé toute son enfance devant les vieux films et vie toujours, à l’âge adulte avec ces images dans la tête.
Aujourd’hui, à 40 ans, alors qu’il vient tout juste de divorcer d’avec la mère de son fils, il fait tout pour conquérir le plus de femmes possibles. Il faut dire que son travail est aussi d’éditer des livres érotiques, et que sa nouvelle vie de célibataire sera débridée.

De nombreuses conquêtes féminines, dont les ébats avec Martin sont montrés de façon dénudée. Avec leurs différentes personnalités, il ne sera que faire, leur préférant toujours, au final son ancienne femme dont il entreprendra la reconquête.

Les épisodes sont donc des éternels essais, voués à l’échec qui sont censés le faire grandir (Martin est un grand enfant après tout), mais sans effet puisqu’il reste scotché à son idéal.

Très drôles, inventives, et très loin du politiquement correct, les scènes s’enchaînent dans une justesse d’écriture rarement atteinte.

On y parle de choses très graves (comme la mort) avec un humour caustique qui ne semble pas avoir de limites.

Il faut dire que la série est due à un duo de choc, Marta Kauffman et David Crane à qui l’on devra, plus tard, Friends et Les dessous de Véronica. À la barre (il réalisa le premier épisode et fut producteur de la série), on retrouve John Landis (Les Blues Brothers, Le Loup-garou de Londres, Thriller, Un fauteuil pour deux, Un prince à New York).

Mais il y a encore plus, à savoir, les petits stock-shots d’images des vieux films de la MCA (firme qui produisit beaucoup de navets et suites, mais qui eut le fait d’armes d’attirer Hitchcock à la télévision). Ces extraits illustraient à la perfection la situation de la scène (souvent des répliques cinglantes ou décalées).

Le ton adopté, très peu complaisant envers ses contemporains, est un précurseur de celui de The Larry Sanders Show, qui sera diffusé quelques années plus tard aussi sur HBO. Les jaillissements d’images pour illustrer la situation seront réutilisés en 1997 dans Ally McBeal (les fameuses flèches qui percent le coeur de la jeune avocate, et tout le reste). Les références cinématographiques ont aussi fait leur apparition dans Les Enquêtes de Remington Steele (sous forme de citations, dès 1982) et dans Clair de Lune (sous forme de pastiches, dès 1985).