La Tour : La critique

Date : 02 / 02 / 2023 à 11h00
Sources :

Unification


LA TOUR

- Date de sortie : 08/02/2023
- Titre original : La Tour
- Durée du film : 1 h 29
- Réalisateur : Guillaume Nicloux
- Scénariste : Guillaume Nicloux
- Interprètes : Angèle Mac, Hatik, Ahmed Abdel Laoui, Kylian Larmonie, Merveille Nsombi, Nicolas Pignon, Igor Kovalsky, Marie Rémond

LA CRITIQUE

Cela fait toujours plaisir de voir un film de genre français sortir en salle. Néanmoins, avec La tour qui est complètement raté, ça le devient beaucoup moins.

Et pourtant, l’œuvre est intrigante, commence bien et a une vraie atmosphère. Mais passé les 15 premières minutes, elle s’étire non seulement énormément en longueur, mais repose sur des éléments tellement improbables qu’il n’est plus possible de rester concentré.

On voit d’ailleurs ici les limitations entre le court et long métrage. Ce qui aurait été formidable en une vingtaine de minutes devient de plus en plus pénible à suivre. La faute notamment à des dialogues parfois indigents, à une direction d’acteurs pas convaincante, à des comédiens pas forcément justes et surtout à un environnement qui, passé la poudre aux yeux d’une ouverture intrigante, ne fait que s’effondrer.

Attention, ci-dessous, il y a quelques spoilers sur les événements racontés.

Le scénario de Guillaume Nicloux présente un immeuble de banlieue qui va se retrouver entouré par une étrange substance noire. Très rapidement, les habitants vont se rendre compte qu’ils ne peuvent plus sortir et vont essayer de s’organiser pour survivre à l’intérieur.

Le réalisateur Guillaume Nicloux a voulu montrer un monde en plein effondrement où un nouvel ordre voit le jour et aller jusqu’au bout de ses idées permettant aux habitants d’essayer de survivre sur plusieurs années. Tout cela sur fond de tensions au sein de l’immeuble, avec ses différents clans qui s’organisent.

Il faut évidemment mettre son principe de crédulité en suspension pour ne pas trop s’attarder sur la raison pour laquelle les habitants ont encore de l’électricité, de l’eau et de l’air. Néanmoins, là où il n’est plus possible d’y croire, c’est d’envisager que dans un lieu fermé ou rien est fait pour que les gens puissent continuer à vivre en autarcie, ces derniers réussissent à y arriver. Car si le principe est similaire à ce que l’on pouvait découvrir dans le très bon Aniara, ici, un immeuble n’est pas un vaisseau spatial et a donc des ressources non seulement limitées, mais impossible à reproduire.

On peut donc regarder avec un très grand détachement la manière dont les différents habitants essayent de trouver de quoi manger et la nouvelle société qui émerge. Néanmoins, les personnages n’ayant pas franchement d’exposition, et la caméra passant de l’un à l’autre, on n’éprouve aucun attachement pour aucune des personnes présentées et rapidement, on se moque complètement de ce qui peut leur arriver.

Sans compter que cette aventure sur du long terme, l’œuvre étant découpée en segments séparés par des ellipses temporelles, désamorce le sentiment horrifique d’un horizon rapidement inexorable et fatal. On assiste donc à une variante de la lutte des classes, à l’émergence d’une nouvelle religion invraisemblable et à des comportements humains régulièrement clichés.

Et ce n’est pas le travail sur les décors ou les costumes qui vont apporter quelque chose de plus, les pièces et les couloirs se dégradant plus ou moins rapidement et les habits étant ceux que l’on trouve en fond de tiroir. Il faut d’ailleurs saluer la capacité de certains à trouver, après de nombreux mois enfermés, la possibilité de faire encore du feu.

Il s’agit du premier film de genre de Guillaume Nicloux. Celui-ci a voulu montrer une situation extrême dans les banlieues en utilisant un film de confinement et en le saupoudrant d’une pointe de fantastique. Néanmoins, l’ensemble ne prend jamais et dans ce domaine, il y a un certain nombre d’œuvres, dont quelques-unes aussi pas très bonnes, qui sont néanmoins plus satisfaisantes.

Je n’ai donc absolument pas apprécié. Mais il faut toutefois signaler que lors du festival où je l’ai vu, quelques spectateurs avaient l’air de l’avoir prisé. Ils y ont sans aucun doute trouvé des choses que je n’y ai pas vues. Aussi, si vous êtes intrigués, peut-être que l’œuvre vous parlera.

La Tour est une vraie déception qui bénéficie d’un scénario aux répliques mal travaillées, à l’interprétation approximative et à la réalisation transparente. On sent que quelques acteurs pourraient s’en sortir mieux s’ils avaient un rôle un peu plus moins caricatural, toutefois le résultat reste longtemps en mémoire, et malheureusement, pas pour de bonnes raisons.

Décevant.

SYNOPSIS

Au cœur d’une cité, les habitants d’une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur...

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Photographie : Christophe Offenstein
- Montage : Guy Lecorne
- Musique : Tim Hecker
- Décors : Olivier Radot
- Producteurs : Sylvie Pialat, Benoît Quainon, Bruno Nahon, Thomas Morvan, Caroline Nataf pour Les Films du Worso, UNITÉ
- Distributeur : Wild Bunch Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

GALERIE PHOTOS

La Tour



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