Mauvaises filles : La critique
MAUVAISES FILLES
Date de sortie : 23/11/2022
Titre original : Rimini
Durée du film : 1 h 11
Réalisateur : Émerance Dubas
Scénaristes : Émerance Dubas
LA CRITIQUE
En France, des milliers de jeunes filles (quarante mille pour être plus précis) ont été accueillies au sein des maisons de la congrégation de Notre-Dame de Charité du bon Pasteur fondée en 1835. Ces maisons ont joué un rôle majeur après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à la fin des années 70 quand la justice de mineurs est naît en France, car elles y ont accueilli toutes les filles qui n’étaient pas dans la norme : des mauvaises filles.
Pour ces filles-mères, ces filles perdues ne répondant pas aux exigences parentales ou scolaires, victimes de violences familiales ou encore de viols, Bon pasteur semblait être une chance pour elles de pouvoir bénéficier d’un accompagnement vers une meilleure vie. Malheureusement pour elles, est vont être victimes de sévices et d’une maltraitance généralisée qui va demeurer très longtemps taboue au sein de la société française.
Quatre de ces mauvaises filles qui avaient été placée dans ces maisons de correction lors de leur adolescence témoignent devant la caméra d’Émérance Dubas de leur vécu et de faits terrifiants validant l’existence d’un système de violence institutionnalisé. Leurs témoignages sont bouleversants, car ils nous confrontent à des choses terribles dont on n’aurait pas vraiment pu imaginer l’existence surtout venant d’une institution religieuse. Au-delà des dérives de celle-ci, c’est toute l’inhumanité d’une époque qui choque par son incapacité à prendre soin de ses enfants parce qu’elles étaient des filles. Pire encore, comme elles ne rentraient pas dans les cases qu’on attendait d’elles, elles ont été punies d’une manière systématique sans se poser la moindre question des conséquences sur leur développement.
Éveline, Édith, Fabienne, Michèle et Marie-Christine, nos quatre mauvaises filles sont toutes devenues mamans et la réalisatrice a réussi à mettre dans les bonnes conditions pour qu’elles se livrent à nous comme jamais elles ne l’avaient déjà fait avec leurs proches. Ainsi, malgré leurs propos complètement édifiants, il n’y a aucune complaisance de la part de la réalisatrice qui a réussi à trouver le positionnement idéal. Se révèle alors à nous des personnalités qui impressionnent par leur résilience et leur capacité à utiliser l’humour comme catharsis.
On ressort de Mauvaises filles choqués et émus comme rarement, mais également ravi de contribuer à la libération de la parole de victimes méconnues et pourtant forcément présentes dans notre entourage. En espérant que s’intéresser à elles contribuera à ce que les sévices qu’elles ont subis ne puissent plus jamais se perpétrer !
SYNOPSIS
Insoumises, rebelles, incomprises ou simplement mal-aimées. Comme tant d’autres femmes, Édith, Michèle, Éveline et Fabienne ont été placées en maison de correction à l’adolescence.
Aujourd’hui, portée par une incroyable force de vie, chacune raconte son histoire et révèle le sort bouleversant réservé à ces « Mauvaises Filles » jusqu’à la fin des années 1970 en France.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Isabelle Razanet, Gertrude Baillot
Montage : Nina Khada, Jean-Marie Dussardier
Musique : Marek Hunhap
Producteurs : Frédéric Féraud, Les films de l’oeil Sauvage
Distributeur : Arizona Distribution
LIENS
GALERIE PHOTOS
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