La cour des miracles : La critique
LA COUR DES MIRACLES
Date de sortie : 28/09/2022
Titre original : La cour des miracles
Durée du film : 1 h 34
Réalisateur : Carine May, Hakim Zouhani
Scénariste : Carine May
Interprètes : Rachida Brakni, Anaïde Rozam, Disiz, Mourad Boudaoud, Gilbert Melki, Sebastien Chassagne, Léonie Simaga, Raphaël Quenard
LA CRITIQUE
Les films se déroulant dans le milieu scolaire sont nombreux et constituent même un genre à part entière globalement très agréable à regarder. Tous ne sont pas d’une qualité irréprochable, mais chacun propose souvent un point de vue intéressant cherchant à mettre le spectateur face à une réalité qu’il croyait suffisamment connaître. En effet, ceux n’ayant pas (ou plus) d’enfants scolarisés ou des proches travaillant pour l’Éducation nationale n’imaginent pas vraiment toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les équipes enseignantes pour accompagner nos enfants et leur transmettre dans de bonnes conditions leur savoir.
Très récemment, l’ensemble des français découvrait les difficultés de recrutement parmi les titulaires et l’embauche à marche forcée de contractuels pas forcément prêt à affronter une classe remplie d ’élèves. En parallèle, l’évolution de la carte scolaire, a poussé ces dernières années de nombreux parents à mettre en place des stratégies pour mettre leur enfant dans ce qu’il pensait être le meilleur établissement. Ce sont donc ces deux faits qui sont au cœur de La cour des miracles, une comédie douce-amère pleine tendresse qui par ses nombreuses qualités mérite largement de trouver son public.
Le traitement de l’intrigue est remarquablement bien amené. Même si le fil conducteur est cousu de fil blanc, l’enchaînement des différents actes se laisse suivre de bout en bout jusqu’à un dénouement émouvant qui ose aller dans une direction assez inattendue. Le casting est épatant et explique pour beaucoup tout le plaisir qu’on a suivre l’équipe enseignante confrontée à la concurrence d’une école flambant neuve. Citons notamment Rachida Brakni, étonnante de crédibilité en directrice d’école, Anaïde Rozam, très touchante en jeune provinciale voulant ouvrir ses élèves et ses collègues à la nature, et enfin Sébastien Chassagne comme d’habitude épatant, cette fois-ci dans le rôle d’un professeur nonchalant. Tous contribuent à rendre le film chaleureux et crédible à la fois.
Surtout que le film regorge de scènes qu’on pourra qualifier de surréalistes alors qu’elles mettent en fait le doigt sur des comportements et des faits bien réels, mais que notre bon sens ne peut imaginer comme possible. On pense à l’inspecteur qui cherche à tout prix à ne pas faire de vague alors qu’il a bien connaissance d’une situation injuste, aux parents prêts à tout pour ce qu’ils pensent être le mieux pour leur enfant quitte à mettre de côté certaines valeurs morales ou enfin aux profs totalement abandonnés par leur hiérarchie et prêts à commettre des actes désespérés voire illégaux pour défendre leurs idéaux et un système à bout de souffle.
On ressort aussi enchanté que désabusé de la projection de La cour des miracles, parce que le drame qui se joue devant nos yeux, à savoir la mort à petit feu de l’égalité des chances et de la mixité sociale au profit d’un individualisme forcené choque, même si l’humour est là pour faire passer la pilule. En tout cas, compte de l’actualité récente, on ne pourra pas accuser le film d’être trop orienté ou d’exagérer la gravité de la situation. À chacun maintenant de tirer ses propres conclusions et de voir ce qu’il peut faire à son niveau pour changer les choses !
SYNOPSIS
Jacques Prévert, école primaire en Seine-Saint-Denis, est menacée par l’arrivée d’un nouvel établissement scolaire bobo-écolo flambant neuf. Zahia la directrice de l’école, en quête de mixité sociale, s’associe à Marion, jeune instit pleine d’idées, pour créer la première « école verte » de banlieue et attirer les nouveaux habitants. Mais pour ça, il va falloir composer avec une équipe pédagogique disons… hétéroclite, et pas vraiment tournée vers la nature.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Josep María Civit
Montage : Dani Arregui
Musique : Alfred Tapscott
Costumes : Mercè Paloma
Décors : Lluís Danés
Producteur : Raimon Masllorens pour Brutal Media, Filmax Entertainment, Generalitat de Catalunya - Institut Català de les Indústries Culturals, Televisió de Catalunya
Distributeur : Destiny Films
LIENS
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