Je tremble, ô Matador : La critique
JE TREMBLE, Ô MATADOR
Date de sortie : 15/06/2022
Titre original : Tengo miedo torero
Durée du film : 1 h 33
Réalisateur : Rodrigo Sepúlveda
Scénariste : Rodrigo Sepúlveda d’après l’œuvre de Pedro Lemebel
Interprètes : Alfredo Castro, Leonardo Ortizgris, Julieta Zylberberg, Amparo Noguera, Luis Gnecco, Sergio Hernandez, Ezequiel Díaz, Paulina Urrutia
LA CRITIQUE
C’est devant un fort beau film social d’une grande délicatesse que l’on se retrouve avec ce Je tremble, ô Matador qui porte si bien son nom.
Le scénario du réalisateur Rodrigo Sepúlveda, qui s’inspire du roman en partie autobiographique de Pedro Lemebel, se déroule en 1986, au Chili, en pleine dictature du général Pinochet. On y découvre un travesti vieillissant qui va s’éprendre d’un jeune révolutionnaire plein de fougue et qui va vouloir le protéger.
Le film de Rodrigo Sepúlveda possède une très grande tendresse et tourne autour de l’interprétation impressionnante d’Alfredo Castro qui crève littéralement l’écran. Celui-ci se coule avec une grande aisance dans la peau d’un personnage délicatement interprété et le rend particulièrement attachant à suivre. Leonardo Ortizgris qui incarne le jeune révolutionnaire est aussi très bon. Les deux comédiens forment un duo vraiment sympathique à suivre.
Les autres comédiens sont tous très crédibles. Quant à la reconstitution du Chili des années 70, elle bénéficie d’un très beau travail sur les décors et de la belle photographie de Sergio Armstrong qui aident à se plonger sans problème dans cette période troublée d’un pays à la botte d’un dictateur.
La mise en scène est très bonne. Elle tourne principalement autour du personnage principal que l’on suit dans ses activités journalières. Ce qui permet d’appréhender un pays en pleine dictature dans laquelle les individus comme lui sont encore plus mis au ban de la société, l’homosexualité étant d’ailleurs très fortement condamnée.
Malgré le drame sous-jacent, l’œuvre n’est jamais misérabiliste. Elle bénéficie de véritables moments de grâce et d’un bonheur fugace qui va droit au cœur. Une certaine poésie plane sur le récit s’achevant sur une fin restant longtemps en mémoire.
Certains passages ont de magnifiques répliques et la diatribe du personnage principal concernant la révolution est d’ailleurs passionnante à écouter et particulièrement pertinente.
Je tremble, ô Matador est un beau film empreint d’une grande humanité présentant un personnage atypique particulièrement touchant. Avec une histoire se déroulant lors d’une période terrible du Chili, une réalisation possédant une véritable poésie et un duo de comédien franchement très bon, le long métrage a une véritable originalité et est passionnant à découvrir.
Juste et émouvant.
SYNOPSIS
Chili, 1986, en pleine dictature de Pinochet. Par amour pour un révolutionnaire idéaliste qu’il vient de rencontrer, un travesti sur le déclin accepte de cacher des documents secrets chez lui. Ils s’engagent tous deux dans une opération clandestine à haut risque.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Sergio Armstrong
Montage : Ana Godoy, Rosario Suárez
Musique : Pedro Aznar
Costumes : Carolina Espina
Décors : Martin Arriagada
Producteur : Jorge López Vidales, Lucas Engel, Florencia Larrea, Gregorio González, Ezequiel Borovinsky, Alejandro Israel, Diego Martínez Ulanosky pour Forastero, Grandave International, Tornado, Caponeto, Zapik Films
Distributeur : Outplay
LIENS
GALERIE PHOTOS
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.