Superman & Lois : Critique 2.02 The Ties that Bind
SUPERMAN & LOIS
Date de diffusion : 19 janvier 2022
Plateforme de diffusion : Salto
Episode : 2.02
Titre : The Ties that Bind
Réalisateur : David Ramsey
Scénaristes : Kristi Korzec & Michael Narducci
Interprêtes : Tyler Hoechlin, Elizabeth Tulloch, Jordan Elsass, Alex Garfin, Adam Rayner, Emmanuelle Chriqui, Erik Valdez, Inde Navarrette, Wolé Parks, Tayler Buck, Ian Bohen
LA CRITIQUE
On a coutume de dire qu’à Hollywood, sur 10 films produits, les bénéfices d’un seul servent à compenser les pertes des neuf autres. Hélas, sur la chaîne The CW, la qualité d’une seule série ne suffit pas à compenser la dauberie de toutes les autres... Mais voyons plutôt le verre à moitié plein : heureusement pour le CW, il y a Superman & Loïs !
Qu’est-ce qui a bien pu pousser le network à mettre le paquet sur cette série en particulier ? Les auteurs, les réalisateurs, les DoP, les acteurs... il n’y a rien à jeter. Et pourtant, on a toujours le même producteur aux commandes, l’hyperactif Greg Berlanti ; j’aimerais bien savoir ce qui l’a inspiré à développer un tel ovni dans l’Arrowverse. Pas que les autres séries dont il est coupable soient intégralement à jeter : il y a eu du bon dans Arrow et dans The Flash, surtout au début, et quelques épisodes de Supergirl, Legends of Tomorrow et Black Lightning étaient potables (je ne parlerai pas de Batwoman pour rester polie). Mais ce qui est de la BD à la base reste de la BD à l’écran et ce n’est pas très convaincant.
Avec Superman & Lois, Berlanti est passé dans une nouvelle dimension en nous donnant une version beaucoup plus prosaïque - et donc humaine - du super-héros capé. Il a réussi (certainement pas tout seul) le tour de force de sortir le personnage de l’onirique pour lui donner une belle touche de réalisme. Et, au risque de me répéter, c’est ce qui fait la force de cette série.
Dans ce deuxième épisode de cette tant attendue (par moi) saison 2, Superman souffre : chaque fois que des secousses sismiques semblant provenir de la mine de X-kryptonite secouent Smallville, des visions d’apocalypse lui vrillent le cerveau. Une seule personne sur Terre peut l’aider à comprendre ce qui lui arrive : son ignoble demi-frère, Morgan Edge/Tal-Rho, qui se trouve dans une prison de haute-sécurité. Avec un piston de son beaups, Superman fait sortir le félon qui, en l’amenant dans sa forteresse de solitude du désert, va lui permettre de commencer à comprendre ce qui lui arrive - par conscience maternelle interposée.
Pendant ce temps - en bref - à Smallville : le candidat soutenu par Lana laisse tomber la course à la mairie ; Loïs est confrontée à des démons du passé ; il y a de l’eau dans le gaz entre Jordan et Sarah ; le courant passe entre Sarah et Natalie ; Loïs et John Henry essaient de comprendre d’où proviennent les perturbations telluriques.
Comme toujours dans cette série, les auteurs ne jouent pas la carte de la narration centrée sur une crise unique, mais profitent de la richesse de leurs personnages pour leur attribuer leurs propres crises. Et toutes ces crises sont bien humaines : elles ne proviennent pas uniquement de fantasmes BD-esques aberrants. Même le lieutenant Mitch Anderson, qui m’avait tellement irritée la semaine dernière, trouve des arguments d’une logique implacable pour ramener Superman à une forme de raison s’inscrivant dans la rationalité militaro-patriotique à laquelle le super-héros essaye tant d’échapper. Tout ce qui, dans cette fiction, ne fait aucun sens dans la réalité telle que nous la connaissons lorsque nous éteignons nos écrans de télévision ou d’ordinateur, arrive quand même à trouver un ancrage réaliste qui ne nous donne pas l’impression d’être infantilisés.
Hélas, il y a tout de même quelques faiblesses scénaristiques - à moins que ce ne soit la réalisation de David Ramsey (John Diggle dans The flash et Arrow) qui pèche - je pense notamment à la scène dans la forteresse de Tal-Rho. Quelques raccourcis ont été pris qui ne me satisfont pas et c’est surtout à cause de cette scène un peu bâclée - à mon goût - que je ne mettrai que 4 étoiles à cet épisode. Mais c’est un détail.
BANDE ANNONCE - EXTRAITS