Another Life : Review de la saison 2

Date : 17 / 10 / 2021 à 13h00
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À l’image de la première saison, la seconde de Another Life, en 10 épisodes de 40 minutes, est une master classe de toutes les idées les plus stupides et invraisemblables que l’on peut trouver dans la science-fiction.

Il faut donc être soulagé de savoir, qu’a priori, il n’y aura pas de troisième saison, la série ayant, semble-t-il, été construite sur 20 épisodes. La deuxième vient ainsi visiblement boucler une saga qui peut servir d’exemple pour montrer tout ce que l’on doit faire pour rendre une œuvre de SF mauvaise.

Et c’est bien dommage, car visuellement, techniquement, au niveau des effets et de la réalisation, la série est très agréable à regarder.

Le vaisseau spatial à une apparence vraiment agréable. De très nombreux effets spéciaux donnent vie à des éléments parfois à la limite du féerique. L’apparence des extraterrestres est globalement intéressante visuellement. Et les explosions ou éléments visuels en mettent de temps en temps plein les yeux. Le travail sur les décors et les costumes est bien fait et la photographie est aussi d’une fort belle facture. Quant à la réalisation, elle est soignée et sait apporter des moments de tension.

Le doublage français est aussi très bon. Quant à la musique, lorsqu’elle n’appuie pas lourdement sur un passage plus émotionnel, elle est plaisante à écouter.

Je préviens qu’à partir de maintenant, il y aura un certain nombre de spoilers sur les épisodes. C’est quelque chose que j’évite vraiment d’habitude, mais il est difficile de passer à côté pour ne pas pointer du doigt toutes les énormités que nous réserve une seconde saison qui n’a pas perdu ses mauvaises habitudes.

La série est américaine et ça se voit. Ici, on ne parle jamais des autres pays. Et ce sont bien les USA et leurs représentants qui vont essayer de sauver le monde, tous seuls dans leur coin en n’informant jamais personne de ce qui se passe, même si évidemment ça concerne le reste du monde au premier plan. D’ailleurs, quand l’un des protagonistes se souvient qu’il existe d’autres pays et explique que ça serait bien de leur donner le moyen de se défendre, un autre lui répond assez sèchement que ce n’est pas la peine. De plus, sur la fin, lors d’un choix crucial à faire, le président américain annonce que les « héros » ont peu de temps pour essayer leur plan, sinon il acceptera les conditions des Achaias. Mais évidemment, là encore, les autres pays n’ont visiblement rien à dire et ne sont peut-être même pas informés de ce qu’il se passe.

Si on se souvient que lors des épisodes précédents, il y avait certaines intrigues amoureuses complexes, les scénaristes ont trouvé le moyen simple d’éviter de tomber encore plus bas en éliminant rapidement un certain nombre de membres de l’équipage, ce qui permet d’introduire de nouveaux personnages qui, heureusement, mais ce n’était pas si difficile, sont un peu moins stupide que les précédents.

Mais qu’on se rassure, l’intelligence artificielle du vaisseau, incarnée par Samuel Anderson, continue de faire un peu n’importe quoi. Ce qui relance l’intrigue régulièrement. Et les spectateurs auront même la chance d’avoir pendant une partie de la seconde saison une seconde intelligence artificielle aussi bizarre que la première.

Alors que la première saison faisait penser à Prometheus pour ses failles scénaristes énormes et les comportements aberrants de ses protagonistes, le second volet fait évidemment penser à Independance Day, ce qui n’est assurément pas un gage de qualité autre que visuel. Il faut évidemment rappeler que la série n’est pas drôle, bien que de l’humour américain s’y glisse et soit aussi lourd que le reste des répliques.

Comme il faut bien remplir les épisodes, à un moment, on apprend que le vaisseau contient, en plus des membres qui popent régulièrement pour remplacer les morts, des colons. Et ce qui tombe bien, c’est que le vaisseau découvre une planète habitable que personne n’avait jamais vu précédemment. Y compris par les Achaias qui sont implantés sur quasiment toutes les planètes viables de l’univers. C’est donc le bon moment de réveiller les 24 colons qui vont pouvoir s’installer dans ce nouvel Eden à juste 87 années-lumière de la Terre. Une idée géniale qui permettrait à l’humanité de continuer à exister ailleurs si la Terre était détruite. Évidemment, les amateurs de véritable science-fiction, les biologistes, les scientifiques, et bien sûr beaucoup d’autres personnes plus ou moins éclairées dans ce domaine, ne peuvent que soupirer devant une colonie pareille qui n’a aucune chance de survie à moyen terme.

Et puis la population locale n’a qu’à bien se tenir, vu que finalement, malgré les protocoles existant pour protéger les extraterrestres locaux, l’humanité doit continuer d’exister. J’avoue ne pas savoir s’il ne s’agit pas d’un soupçon d’ironie de la part des scénaristes que de présenter une situation pareille qui est à l’opposée du cœur du l’intrigue de la série dans laquelle c’est l’humanité qui se trouve confrontée à une espèce plus évoluée. Une situation où ce sont les terriens qui se trouvent menacés par des extraterrestres et pourraient bien disparaître. Car il faut rappeler que la série est particulièrement manichéenne et assez peu subtile dans tout ce qu’elle propose.

Les humains ont une technique bien avancée. Vu qu’ils sont capables d’aller aussi loin dans l’espace sans trop de problèmes. Et qu’étonnamment, ils sont une certaine menace pour les Achaias. Mais ça n’empêche pas l’équipage du vaisseau de réussir à pirater un aéronef extraterrestre, ou d’utiliser différentes technologies alien sans aucun problème. Parce qu’en plus, en 20 épisodes, ils rencontrent un certain nombre d’espèces intelligentes, parfois plus évoluées qu’eux. Mais qu’on se rassure, les humains sont toujours les plus forts.

La physique en prend d’ailleurs un grand coup. Et cela montre que clairement les scénaristes n’ont pas de grandes connaissances dans ce domaine. Mais bon, quand un personnage sort une réplique incompréhensible et l’applique d’une façon étonnante, tout le monde ne peut que s’extasier devant les effets aussi impressionnants d’une telle découverte.

Quant au vaisseau, c’est un véritable couteau suisse. Il est capable de faire plein de choses pour lesquelles il n’était pas du tout prévu à l’origine. On peut reparamétrer un certain nombre d’éléments avec une aisance qui laisse songeur. L’équipage est capable d’appliquer sur lui des technologies dont il n’avait même pas conscience de l’existence une semaine auparavant. Et on peut même pratiquement réparer une voile solaire avec un peu de scotch.

Les Achaias qui sont tellement puissants sont parfois bien naïfs et stupides. Néanmoins, ça colle bien aux décisions des personnages principaux qui réussissent à concevoir des plans invraisemblables qui marchent d’une façon encore plus invraisemblable.

Au niveau de l’interprétation, Katee Sackhoff est omniprésente. Et ce n’est finalement pas plus mal, tant les autres protagonistes sont souvent peu intéressants, au mieux. C’est même dommage de ne pas voir qu’elle, cela aurait pu nous éviter des dialogues affligeants, et ça n’aurait pas changé grand-chose à l’intrigue finalement. D’ailleurs, l’un des nouveaux personnages, qui est finalement l’un des moins pires, annonce à son réveil qu’il est étonné qu’on ait réveillé des protagonistes aussi passables pour une mission aussi vitale. Car il faut le rappeler, le but de cette mission à l’autre bout de l’espace est bien la sauvegarde de l’humanité.

Alors que lors de la première saison, il n’y avait eu que l’épisode neuf pour voir quelque chose de plus palpitant. Dans cette nouvelle série, c’est partir du sixième épisode que les choses deviennent plus intéressantes. Une raison liée à une séparation de l’équipage qui permet de se concentrer sur des personnages un peu moins stupides que les autres. Bien que dans les aventures plutôt plaisantes que l’on découvre, il ne faut pas trop s’arrêter sur le scénario qui est finalement aussi invraisemblable et sans aucune explication valable que le reste de la série. En tout cas, on s’y ennuie beaucoup moins et on y prend même un certain plaisir.

La deuxième saison de Another Life est édifiante et n’est clairement pas recommandée aux amateurs de science-fiction littéraire qui auront bien du mal à absorber ce mélange indigeste semblant provenir de la mauvaise SF des années 50. Avec une histoire qui a le mérite de poursuivre sur sa lignée, une réalisation propre, une interprétation souvent médiocre liée, en dehors de Katee Sackhoff, à des personnages vraiment caricaturaux, la série tient plus du navet que du nanars ou de la pépite.

Aussi, pour ne pas pénaliser les qualités visuelles de l’œuvre, je sépare la note de mon ressenti avec celle technique, ce que je n’avais pas fait lors de la première saison, lui préférant une moyenne.

Et sinon, si vous voulez de la vraie belle science-fiction dans l’espace, allez découvrir sur Netflix le très bon Away, qui malheureusement, n’a pas eu droit à une seconde saison.

Note technique :

Note autre que technique :

ÉPISODE

- Episode : 2.01 à 2.10
- Titre : Continuer la lutte, Un écran de fumée, Mon pire ennemi, Qui veut peut, Une Terre meilleure, Un cadeau des dieux, Je ne t’abandonnerai pas, Faits comme des rats, Choses à venir et choses passées, Le Jour J
- Date de première diffusion : 14 octobre 2021 (Netflix)
- Créateur : Aaron Martin
- Réalisateur : Metin Hüseyin, Kellie Cyrus, Kevin Dowling, Shannon Kohli, Avi Youabian
- Scénariste : Alejandro Alcoba, Romeo Candido, JP Larocque, Aaron Martin, Lauren Gosnell, Maggie Gilmour, Julia Holdway, Alex Levine, Lucie Pagé, Sean Reycraft
- Avec : Katee Sackhoff, Justin Chatwin, Samuel Anderson, Elizabeth Faith Ludlow, A.J. Rivera, Alexander Eling, JayR Tinaco, Helen King, Lina Renna, Shannon Chan-Kent

RÉSUMÉ

Après avoir assisté à la destruction d’une planète, Niko et son équipe doivent négocier avec les extraterrestres responsables de ce massacre.

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