Servant : Review 2.04 2:00

Après le choc faisant suite à la décision de Dorothy d’’obliger Tobe à kidnapper Leanne, il faut avouer que notre empressement pour découvrir cet épisode était maximal. Notre excitation était bien entendu renforcée par le nom du réalisateur de ce cinquième épisode, à savoir M. Night Shyamalan, qui a en quelque sorte posé les bases de l’univers en ayant réalisé le pilote.

Avec cet épisode, nous avons la confirmation que Dorothy a pris les rênes du pouvoir. Elle est définitivement prête à tout pour savoir où est "son" bébé et nous allons découvrir que si des barrières éthiques et morales avaient déjà été franchies, elles vont continuer d’être poussées bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer.

Même si le personnage de Dorothy a sans doute basculé depuis belle lurette dans une certaine folie, on en vient quand même à se rappeler qu’une mère serait sans doute prête à tout pour retrouver son enfant si elle avait le responsable de sa disparition sous la main.Oui, c’est une pensée très subversive, mais tout dans cet épisode pousse le téléspectateur à l’avoir.

Du coup, on a d’un côté son alcoolique de frère qui cautionne totalement son attitude jusqu’au-boutiste et qui cherche même à justifier ce basculement dans le sordide en rappelant l’attitude ambiguë de Leanne et son entourage. D’un autre côté, Sean cherche quand même à canaliser sa femme en entrant dans un double jeu qui lui permet de garder un minimum d’humanité.

Au milieu de tout cela, se trouve bien entendu Leanne dont le statut n’est toujours pas clair : si elle est ici une victime indiscutable, on ne sait toujours pas à quel point elle est coupable de tout ce qui arrive aux Turner. Est-elle un ange rédempteur ou un vampire psychique se nourrissant coûte que coûte des névroses de ses victimes ? La question reste plus que jamais en suspens et nous ne sommes pas prêts d’avoir la réponse tant beaucoup de péripéties scénaristiques reposeront encore longtemps sur tous les mystères qui l’entourent.

Le téléspectateur étant là pour avoir sa dose d’horreur hebdomadaire promise par la série, cet épisode ne faillit pas à la règle en faisant cette fois-ci fait monter la pression de manière progressive. Ainsi, l’horaire évoqué dans le titre est ritualisé pour en faire un moment d’angoisse maximal où tout semble possible.

On ressort de cet épisode quelque peu sonné par le climax de l’épisode au cours duquel la folie de Dorothy semble atteindre son paroxysme. En outre, alors qu’un personnage semble récompensé par ses bonnes actions, le timing et ce que cela lui a permis de faire, laisse à penser qu’il s’est peut-être fait manipuler.

Au final, avec cet épisode porté par la mise en scène toujours aussi inspirée de M. Night Shyamalan, Servant continue de nous surprendre tout en faisant évoluer sa mythologie. On peut toutefois se demander jusqu’où elle osera aller dans ses excès et si tous les mystères qu’elle pose épisode après épisode finiront par avoir une explication.