Quibi : Ça va si mal que ça pour la petite plate-forme de streaming ?
Selon le très sérieux média américain The Wall Street Journal, Jeffrey Katzenberg, le fondateur de Quibi, envisagerait toutes les possibilités pour l’avenir de sa plate-forme de streaming dédiée aux smartphones et tablettes. Le fondateur serait en train d’explorer des options stratégiques pour son streamer, dont une vente éventuelle, alors que ce dernier lutte pour percer dans un paysage concurrentiel de streaming.
Après 2 levées de fonds, Quibi a été lancée en avril dernier (le 6) - avec un budget total de 1,750 milliard de dollars - dans les conditions que l’on connaît tous, en plein confinement. Son objectif était d’apporter une programmation haut de gamme, de type Netflix, aux téléphones portables, car les gens devaient être coincés dans les bouchons ou les transports en commun pour aller travailler. Au lieu de ça, ils étaient chez eux en mode confinement devant leurs écrans géants.
Mais la vente n’est pas la seule option envisagée. Une nouvelle levée de fonds et une fusion avec une SPAC - entendez "Special Purpose Acquisition Company", une société sans activité opérationnelle - sont également sur la table.
Un porte-parole de Quibi dément : "Quibi a lancé avec succès une nouvelle entreprise et a été le pionnier d’une nouvelle forme de narration et d’une plateforme de pointe. Meg et Jeffrey s’engagent à continuer à développer l’entreprise de manière à offrir la meilleure expérience possible aux clients, la meilleure valeur aux actionnaires et les meilleures opportunités aux employés".
Néanmoins, lors d’une apparition au SeriesFest de Denver de juin dernier, Katzenberg a décrit la COVID-19 comme un "mur de briques" que la compagnie a percuté. Il a fait valoir que la lenteur de la mise en ligne a fourni une période "presque bêta" donnant à la start-up une chance de se regrouper.
Le succès commercial de Quibi n’est pas vraiment au rendez-vous. Au cours de ses deux premiers mois d’existence, l’application Quibi a été téléchargée 4,5 millions de fois, et le streamer n’a compté que 1,6 millions d’abonnés qui payent entre 4,99 et 7,99$ par mois. Les plus critiques envers la petite plate-forme évoquent TikTok et Snapchat qui, de leur côté, ont su se développer de manière significative au cours des derniers mois de 2020. Côté contenus, la plate-forme a été lancée avec bon nombre de séries scénarisées et non scénarisées, et des films chapitrés, et a connu la consécration aux derniers Emmy Awards avec #FreeRayshawn qui a permis à Laurence Fishburne et Jasmine Cephas Jones d’être récompensés pour leur rôle.
Autre bâton mis dans les roues de la structure, la bataille juridique avec Eko, la société qui aurait en fait mis au point la technologie "Turnstyle" qui permet de regarder les contenus de Quibi tant dans la position horizontale (effets cinématographiques) que verticale (effets immersifs). Plusieurs cadres supérieurs ont également quitté l’entreprise au début de l’année et le ralentissement économique aurait obligé l’entreprise à mettre en place des mesures d’austérité.
Mais Quibi est maintenant une marque qui est connue du public. La publicité s’est intensifiée ces derniers mois pour "Quick bite", tant au Super Bowl, qu’aux Oscar, ou aux derniers Emmy 2020 avec Most Dangerous Game.
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