Lucifer : Review saison 5 première partie
Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi, dans de très nombreuses séries, les deux héros que les fans souhaitent voir en couple (’shipping’) finissent rarement ensemble, ou bien juste dans le dernier épisode ? La réponse vous sautera aux yeux dans cette première partie de la saison 5 de Lucifer : parce qu’une fois que l’histoire d’amour aboutit, elle casse complètement la dynamique narrative.
Ce qui est intéressant, c’est le jeu de la séduction. Il permet aux auteurs de mettre leurs personnages dans des situations tendues au plan relationnel, et c’est ça qui est bon : les préliminaires, en quelque sorte. Une fois qu’ils se sont avoué leur amour, et qu’ils ont assouvi leur désir mutuel, ils n’ont plus d’enjeu personnel et toute la narration s’en ressent. Et dans le cas de ces huit premiers épisodes de la S5, même le jeu des acteurs s’en ressent.
C’est mou, c’est mielleux, c’est bourré de clichés, bref, c’est tout sauf ce à quoi je m’attendais. Et ils ont signé pour une saison 6 ! Ils vont nous servir quoi ? La version ’ils s’aimèrent longtemps et eurent beaucoup de petits diablotins’ ?
À la fin de la saison 4, Lucifer (Tom Ellis) doit retourner en Enfer pour mettre le holà à la révolte des démons qui veulent zigouiller Charlie, le fils de la psychothérapeute Linda (Rachael Harris) et de l’ange Amenadiel (D.B. Woodside). Au début de la saison 5, son frère jumeau Michael (Tom Ellis, aussi, évidemment) profite de son absence pour venir faire un petit tour sur Terre et embrouiller Decker (Lauren German) dans l’espoir de nuire à son frérot. Decker, qui se meurt d’amour pour son beau diable, tombe dans les bras de l’imposteur. Mais (spoiler alert !) n’oublions pas que Decker est un bon flic et elle va rapidement découvrir le pot-aux-roses.
L’occasion pour Tom Ellis de nous montrer son talent d’acteur et faire une prestation digne de l’Actors Studio : Michael a l’épaule droite plus haute que l’épaule gauche (étonnant pour un ange, sensément un être parfait) et le regard perfide. Et c’est complètement ridicule ! Un très mauvais point pour les scénaristes (ou pour Tom Ellis ?) sur ce coup là ! Et puis Michael ment (chose impossible pour Lucifer), et son ’mojo’, ce n’est pas de faire avouer aux gens leurs désirs, mais leurs peurs. Si on n’avait pas pu aussi facilement établir une différence entre Michael et Lucifer, l’intrigue aurait été plus subtile, plus captivante, plus explosive. Mais là c’est loupé : on tombe dans le cheap, le facile, le banal.
Les épisodes n’ont plus autant de saveur, les meurtres sont juste un prétexte pour développer les arches narratives (pas forcément intéressantes) des personnages principaux. Lucifer et Decker se cherchent comme deux ados in love, Dan Spinoza (Kevin Alejandro) cherche la rédemption dans les clichés ’new age’, Mazikeen (Lesley-Ann Brandt) cherche sa maman pour lui reprocher de ne pas lui avoir donné une âme, Linda cherche à transformer son rejeton en génie, Amenadiel cherche à se rendre utile, et Ella (Aimee Garcia) cherche le grand amour. Ça suinte tellement la mièvrerie que c’en est parfois insupportable.
Il faudra attendre 2021 pour voir la suite de ce très médiocre début de saison 5, et j’espère que les auteurs se seront ressaisis. Pour l’instant, je reste diablement sur ma faim.
EPISODE
Episodes : 5.01 à 5.08
Titres : Really Sad Devil Guy, Lucifer ! Lucifer ! Lucifer !, ¡Diablo !, It Never Ends Well for the Chicken, Detective Amenadiel, BlueBallz, Our Mojo, Spoiler Alert
Date de première diffusion : 21 août 2020 (Netflix)
Réalisateurs : Eagle Egilsson, Sherwin Shilati, Claudia Yarmy, Viet Nguyen, Sam Hill, Richard Speight, Jr., Nathan Hope, Kevin Alejandro.
Scénaristes : Jason Ning, Ildy Modrovich, Mike Costa, Aiyana White, Joe Henderson, Jen Graham Imada, Julia Fontana, Chris Rafferty.
BANDE ANNONCE - EXTRAITS
Les films et séries TV sont Copyright © Netflix et les ayants droits Tous droits réservés. Les films et séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de Netflix et les ayants droits.