Pretty Deadly : La critique du tome 1

Date : 01 / 10 / 2015 à 08h50

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Pretty Deadly
Tome 1 : L’écorcheuse

Scénario : Kelly Sue DeConnick
Dessin : Emma Rios
Editeur : Glénat
Collection : Comics
Genres : Fantastique
Date de sortie : 9 juin 2015
Nombre de pages : 144
ISBN : 9782344008638
Format : 185 x 283 mm
Prix : 15.95 €

Oyez le chant de Ginny Face de Mort : “Toi qui exiges réparation, invoque son nom, entonne sa chanson, Sonne le glas qu’elle entendra depuis les enfers. Ginny chevauche le vent pour toi, mon enfant... Le vent souffle pour la Mort !”

Ginny est la fille de la Mort, au visage marqué des stigmates de son père. Elle chevauche son destrier de fumée à travers un Ouest sauvage et sans concessions où magie et poudre ne font pas forcément bon ménage. Dans la cruauté d’une Amérique qui se cherche et se construit dans le sang et la violence, Ginny traque les pêcheurs, les coupables. Mais au terme de sa quête de vengeance, saura-t-elle aller jusqu’au bout pour affronter son propre destin ?

Découvrez les premières planches

Décryptage :
Foxy et Sissi sont 2 troubadours qui vont de ville en ville pour présenter leur spectacle qui raconte l’histoire de Ginny, la fille de la mort. A la fin de l’une de leurs représentations, Sissi passe faire l’aumône parmi les spectateurs et subtilise à un homme appelé Johnny, d’importants documents qui vont mettre à leurs trousses une bande de dangereux pistoleros menés par Big Alice, une femme sans pitié. C’est sans compter sur l’intervention de Ginny et d’un déluge.

C’est donc ici une histoire inhabituelle que nous présente ce duo féminin qui œuvre sur cette BD, qui se déroule dans un univers à la Tour Sombre de Stephen King, mélange entre le fantastique et le western. Mais la douceur n’est pas de mise ici non plus dans ce monde cruel et c’est la violence qui règne en maître. Et elle est bien là cette violence sans concession, très graphique. L’ambiance western où se côtoient la violence et les grands espaces de l’ouest américain n’est qu’un levier à cette histoire fantastique où la fille de la mort évolue parmi les vivants pour rendre sa justice, à la recherche de réponses.

Forcément cet univers onirique est décontenançant au départ et les dessins d’inspiration manga peuvent aussi perturber le lecteur novice. La mise en page des dessins est elle aussi plutôt originale et la mise en couleur participe à cette ambiance glauque qui règne sur l’histoire et ce, de manière très différente selon les tableaux présentés. La profusion d’informations, la confusion dans les scènes de combats peuvent aussi être un frein pour le lecteur et provoque finalement une gène. Mais c’est uniquement parce qu’il s’agit là d’un univers et d’une histoire plutôt surprenants et assez inhabituels.

C’est évident qu’on est bien loin des choses convenues dans ce format là, et même si Glénat propose des choses différentes, on est là encore plus dans l’inédit et dans l’étrange mais on est en pleine série mélangeant les genres, western et fantastique avec brio, il y a forcément un public pour ce type d’aventures décalées où la poésie croise l’horreur. Il faut lui donner sa chance, apprendre à la connaitre, plonger dedans et laisser ses à priori de côté pour profiter pleinement de cette histoire triste (histoire dans l’histoire, conte, songe ou rêve) de rédemption.