Star Wars Underworld : L’Empire contre attaque sous stéroïdes

Date : 23 / 01 / 2012 à 00h20

Par : Christophe Dasse

Sources :

Source : Collider

"L’Empire contre attaque sous stéroïdes" : c’est de cette manière que Rick McCallum décrit Star Wars Underworld la nouvelle série live basée sur l’univers imaginé par George Lucas.

Lorsque vous parlez de la série, vous mentionnez le fait que chaque épisode coûtera 5 millions de $. Je pense que vous devez pas mal bosser sur ce budget mais avez-vous réussi à le descendre ou est-il encore trop élevé pour que la série voit le jour ?

On en est loin et je vais vous donner un exemple pour relativiser : quand on a fait l’Episode 3, qui est le film de Star Wars le plus gros en terme de construction de décors, d’effets spéciaux, on l’a fait pour 100 millions de $. Et c’est sans précédent, même il y a 5 ans parce que si le film avait été fait par un autre studio, ou n’importe où ailleurs aux USA, il aurait coûté 2 fois plus cher. Alors imaginez un épisode d’une série avec plus d’animations digitales, plus d’effets spéciaux et plus complexes en terme de décors qu’un film de 2 heures qui nous a pris 2 ans à faire. Et là on doit faire ça chaque semaine pour seulement 5 millions de $. C’est notre challenge et ce n’est pas un challenge que l’on va pouvoir surmonter dans l’année à venir ou les 2 ans à venir. Je pense que ça risque d’être plus long en terme de temps.

Lucas a créé tellement de personnages digitaux extraordinaires qui sont à l’image pour 30 ou 40 minutes qu’il faut comprendre que ce genre de procédé comme Gollum ou Jar Jar coûte deux fois plus cher que d’avoir Tom Cruise sur un film. Vous avez 120 personnes qui travaillent pendant 2 ans sur 40 minutes de captures et si vous ajoutez le tout, ça vous donne un personnage à 20 ou 30 millions de $. C’est notre problème actuel. Comment descendre les prix ? Comment pousser les gens vers un niveau supérieur ?

Pareil pour tout ce qui est matte paintings digitaux. Comment passer de 2 à 3 semaines de temps de travail à 2 ou 3 jours ? Sur un budget de télévision, pour un écran de télé, la résolution n’a pas besoin d’être en haute définition mais tout cela est un challenge pour nous. Comment créer tous les décors digitalement ? Parce qu’on ne peut pas tout construire. On pourrait le faire si on le faisait dans un format traditionnel avec un décor et tous les personnages mais George ne veut pas travailler comme ça. On aura entre 40 et 50 décors différents par épisode, on change de décor toutes les deux minutes. On peut pas les construire pour faire ça toutes les semaines, c’est virtuellement impossible. On doit donc trouver un logiciel de décors virtuels et un environnement qui nous permettra de faire ça sur fond vert et ensuite de transformer ces arrières-plans très très rapidement. On s’en approche mais c’est loin d’être parfait et cela reste très cher.

Une des bonnes choses avec Red Tails c’est qu’on a rencontré tout un groupe de gens autour du monde qui n’ont jamais eu les ressources ou les outils que peuvent posséder les sociétés d’effets spéciaux américaines et ils doivent se débrouiller avec ce qu’ils ont. De ce fait, on a beaucoup appris d’eux. On y arrivera mais je ne pense pas que ce sera dans les 2 ans à venir.

Les fans attendent quelque chose qui sera un peu plus adulte qui montre comme vous l’avez dit les bas-fonds de Star Wars. Est-ce que ce sera plus sombre ou seulement comme les films ?

Non ce sera beaucoup plus sombre. Ce sera une serie beaucoup plus adulte. D’un point de vue de la thématique, d’un point de vue des personnages et de ce qu’ils vont traverser, si on arrive à faire ce qu’on veut et que George veut vraiment continuer, ce sera la partie la plus géniale de la franchise. C’est comme L’Empire contre Attaque sous stéroïdes. Au départ ça devait même être quelque chose comme Deadwood dans l’espace même si on a dû édulcorer un peu au niveau des dialogues. Mais on aurait des relations complexes entre les personnages, des problèmes de pouvoir et de corruption. L’avidité, la vanité, la fierté, l’ego se manifestent à un niveau qui équivaudront le niveau de notre société actuelle mais comme je l’ai dit... sous stéroïdes.

Vous avez parlé de 50 scripts. Quand vous avez écrit ça, c’était plutôt dans l’optique de saisons à 13 épisodes ou 22 ou 24 ?

Le succès des séries de HBO réside dans 2 choses : des épisodes de 50 minutes au lieu de 40, ce qui permet de développer plus les personnages. Et ensuite ils ont des saisons de 13 épisodes parce que c’est tout ce que vous pouvez faire pour que ça marche très très bien. Parce que lorsque la chaine vous "oblige" à faire 22 ou 24 épisodes, c’est très compliqué de garder ce niveau de qualité surtout pour de la fantasy ou de la science fiction à cause, entre autre, des effets spéciaux. Avec une série policière procédurière, vous pouvez le faire mais là sur des genres aussi particuliers, ce n’est pas possible. Pas si vous voulez être unique, audacieux, avant-gardiste, provocateur et extraordinairement original. C’est trop compliqué parce que tout le monde subit trop de pressions. 13 est un bon chiffre pour nous parce qu’on a besoin de 15 à 18 jours pour les effets spéciaux. Quand vous tournez 30 semaines par an, vous avez besoin de laisser respirer les gens, avoir un temps un peu pour eux, être avec leurs familles, parce que là c’est un engagement total. 16 à 17 heures par jours. C’est un truc très important pour tout le monde, c’est comme refaire Les Aventures du jeune Indiana Jones. Notre but est de voyager à travers le monde, que ça ressemble à quelque chose de cinématographique pour un prix dérisoire avec des réalisateurs de renom.