For All Mankind : Critique 4.05 Goldilocks

Date : 13 / 12 / 2023 à 20h00
Sources :

Unification


FOR ALL MANKIND

- Date de diffusion : 08/12/2023
- Plateforme de diffusion : Apple TV+
- Épisode : 4.05 Goldilocks
- Réalisateur : Sylvain White
- Scénariste : Jovan Robinson
- Interprètes : Joel Kinnaman, Toby Kebbell, Krys Marshall, Edi Gathegi, Cynthy Wu, Coral Peña, Tyner Rushing, Svetlana Efremova, Wrenn Schmidt, Daniel Stern, Jodi Balfour, C.S. Lee, Lev Gorn, Robert Bailey Jr.

LA CRITIQUE YR

Les quatre épisodes précédents de FAM ayant pris le temps de poser le nouveau contexte astronautique puis géopolitique de la décennie alter-2000, FAM 04x05 Goldilocks entre dans le sujet emblématique de la quatrième saison, si bien "vendu" sur les belles affiches, à savoir le forage aurifique d’un astéroïde, suspendu dans le ciel martien au-dessus d’un astronaute équipé d’une pioche, prolongeant dans l’espace la fièvre des chercheurs d’or du Far West. FAM 04x01 Glasnost avait déjà préfiguré le concept à travers l’exploitation tragiquement avortée de XF Chronos (et ses minerais divers), mais c’est la découverte de 2003LC (surnommé Goldilocks) avec ses réserves d’iridium qui va donner le la de cette nouvelle étape de la curée spatiale.
Pourtant, derrière l’accélération des événements de portée historique, FAM 04x05 Goldilocks focalisera l’essentiel de son "run" sur les relations interpersonnelles des protagonistes, allant de leurs choix de vie… aux traumas irrésolus (pour le meilleur et pour le pire). Ainsi, entre autres problématiques, le sort tragique de Danny Stevens (quelque six à huit ans avant) sera enfin dévoilé (et mis en scène)...

I

C’est le télescope spatial Thomas Paine — mis en orbite terrestre par la navette Pathfinder et nommé en hommage à l’administrateur de la NASA décédé dans la catastrophe de KAL 007 (cf. FAM 02x07 Don’t Be Cruel) — qui ouvrira cette nouvelle ère (narrative), en transmettant (via un satellite de com et une immersion nano de la caméra) au centre de vol spatial Goddard Greenbelt (dans le Maryland) les premières images de l’astéroïde 2003LC croisant au voisinage de Mars. Les trois poids lourds de la conquête spatiale se partageront alors l’analyse de ce qui se révèlera un nouvel eldorado minéral puis les études de faisabilité de son exploitation. La composition chorale des avis d’experts au sein de toutes ces parties prenantes (NASA, Roscosmos, Helios...) qui semblent se répondre et communier à distance par le fil invisible de l’intelligence est un grand moment d’expressionnisme audiovisuel. Il est possible d’en dire autant du montage qui parallélise brillamment l’effervescence politico-médiatique planétaire qui s’ensuit, portant les split screens (jusqu’à neuf dans un même écran) au rang d’art symboliste.

Il faut bien reconnaître qu’il y a de quoi (sur)réagir, puisque l’iridium est un métal rare et précieux sur Terre — et dont l’URSS détient la quasi-exclusivité des ressources dans FAM — alors… qu’il regorge sur 2003LC alias Goldilocks (ou Boucles d’or en VF) ! Cette abondance à portée de main (grâce à l’implantation martienne de Happy Valley) représenterait non seulement un sacré pactole financier, mais conduirait à un nouveau bon technologique que d’aucuns comparent déjà à l’hélium 3 de la Lune et le développement corolaire de la fusion contrôlée. Si une partie des avis autorisés déplore déjà le nouveau préjudice social qui pourrait en résulter (à l’image de l’obsolescence de tous les métiers en relation avec les énergies fossiles durant la décennie précédente), chaque signataire du M-7 cherche surtout à avoir sa part du gâteau. Ce qui tombe bien car l’épisode pose comme préalable qu’aucune nation ni société privée ne peut seule prendre le contrôle de 2003LC. Dont acte.
Danielle Poole et le personnel de Happy Valley reçoit donc l’ordre de dédier désormais toutes les ressources martiennes à la préparation de la mission de capture de l’astéroïde Goldilocks, sachant que la fenêtre d’opportunité se limite à dix semaines.

Malheureusement, le président démocrate Al Gore est tellement préoccupé par sa propre réélection de 2004 (notamment face au républicain Bragg qui serait parait-il catastrophique pour la NASA) qu’il prend l’initiative dans un discours médiatique (au mépris des prompteurs et du consultant lobbyiste Ron Klain) de s’attribuer publiquement la seule paternité de la découverte de 2003LC ! Ce qui non seulement provoque une vague de sarcasmes à travers les médias étatsuniens, mais aussi et surtout l’indignation du président Feodor Korzhenko estimant qu’il s’agit d’une atteinte grave à l’honneur soviétique — l’URSS envisageant même désormais de s’emparer seuls de l’astéroïde.
Non content de devoir déjà rassurer les autres membres du M-7 et composer avec la crainte soviétique d’y perdre son monopole sur l’iridium, le "brave" administrateur de la NASA, Hobson, se retrouve également contraint de "ramper" (durant un échange en visio) devant l’implacable Morozova pour tenter de rattraper la bourde présidentielle. Tout y passe : excuses pour le compte d’Al Gore, promesse de rectificatif public afin de reconnaître le rôle des Russes dans cette découverte, et surtout acceptation de renégocier le partage de 2003LC à l’avantage de l’URSS durant une conférence stratégique qui se tiendra en Russie (avec l’intégralité du M-7)… dans l’épisode suivant FAM 04x06 Leningrad.
Une fois de plus, la soviétique Irina se révèle redoutable tant elle prend systématiquement le dessus sur l’américain Eli. La suite des événements (en Russie) promet d’être piquante...

Voici pour la coquille macro-événementielle. Mais avant de passer au volet intimiste (qui se taille la part du lion dans FAM 04x05 Goldilocks), trois objections méritent d’être excipées :
- S’il est avéré que l’iridium est très présent dans certains corps célestes (comme les astéroïdes en effet), sur Terre, ce n’est pas l’ex-URSS qui en possède le monopole des réserves naturelles, mais... l’Afrique du Sud ! 6% pour la Russie, 2% pour l’Amérique du Nord… et 91% pour l’Afrique du Sud ! Alors certes, FAM se déroule dans une autre timeline, mais celle-ci est supposée diverger de la nôtre à partir d’un point chronologique antérieur de quelques années (ou plus vraisemblablement de quelques décennies) avant 1969… et non depuis l’origine de l’univers (ou du moins depuis la formation tellurique de la Terre). Il serait par ailleurs très improbable que l’humanité de FAM (plus avancée que le nôtre) ignore en 2003 les réserves naturelles en platinoïde de l’Afrique du Sud.
- L’iridium est un métal très prisé pour sa résistance à l’oxydation et aux hautes températures. Il est donc idéal pour la fabrication d’aéronefs et d’astronefs. La découverte de ce gisement spatial serait donc très utile pour l’effort spatial. Pour autant, il est assez abusif de parler de "game changer" et de nouvelle "révolution industrielle" comparables à la découverte de la fusion contrôlée entre les saisons 2 et 3 de FAM.
- Al Gore est tourné en ridicule dans l’épisode, mais plutôt grossièrement. Prolongeant (en quelque sorte) l’idéalisation des mandats de Ronald Reagan (durant les saisons précédente), il s’agit-là de toute évidence d’une palinodie — sommet de l’exercice rhétorique — destinée à faire démentir l’apparente orientation (et complaisance) pro-démocrate (et woke) de la série (l’hagiographie de la républicaine Ellen Wilson car en réalité plus démocrate que les démocrates, l’élection de "l’icône" Gore qui aura bien sûr évité toutes les erreurs et les turpitudes de W…). En somme, nulle obédience n’est épargnée et tout le monde en prend pour son grade tôt ou tard, ce qui est en soi courageux (ne fût-ce que pour faire taire les critiques campistes). Mais de la palinodie à l’alibi, il n’y a qu’un pas. En amenant l’inénarrable Al à se prévaloir d’avoir trouvé tout seul l’astéroïde 2003LC (!!!) — même un Donald Trump n’aurait probablement pas osé ce niveau de provoc’ autocentrée — FAM 04x05 Goldilocks prétend certainement se faire l’écho cross-timelines de l’idée reçue selon laquelle il se serait prévalu dans notre réalité le 9 mars 1999 sur CNN d’avoir inventé Internet. La séquence du Late Show apparaissant dans l’épisode n’est d’ailleurs pas un "deep fake" mais l’extrait d’une émission bien réelle où David Letterman avait alors raillé Al Gore (en lui imputant ironiquement de nombreuses autres "inventions" comme le pouce opposable de l’espèce humaine !). Le hic, c’est que ce faisant, l’épisode relaye et même exacerbe un bashing électoral et médiatique basé sur des propos sortis de leur contexte et déformés, alors qu’en réalité l’infortuné candidat démocrate se contentait d’évoquer ses actions passées (lorsqu’il était député puis sénateur) pour promouvoir et démocratiser Internet aux USA. Or ici, rien n’est supposé être sorti de son contexte. Même si cet homme politique — et prix Nobel de la paix en 2007 — est loin d’être irréprochable (lobbyiste de divers intérêts privés, ayant propagé des inexactitudes ou du moins des exagérations sur la cause climatique notamment dans son célèbre documentaire An Inconvenient Truth en 2006), rien ne permet de penser qu’Al Gore aurait été à ce point irresponsable et autoparodique — gaffeur et incontinent — s’il avait été élu à la magistrature suprême. En outre, sa réaction très digne IRL face à la victoire qui lui fut volée aux présidentielles de 2000 suggère qu’il n’aurait pas été prêt à n’importe quelle bassesse pour se faire réélire, même si un tel écueil n’est évidemment pas totalement exclu à la lumière des pressions électives du monde réel. Que Gore eût perpétré à sa manière des erreurs stratégiques (fatales pour la réputation des USA) semblables à celles de l’administration W Bush Jr après le 9/11... serait-ce le stigmate d’un déterminisme historique cross-timelines (donc intentionnel de la part des scénaristes) ? Il n’empêche que la représentation qui en est assénée ici tient d’une effigie sortie des Guignols de l’info (façon Monsieur Sylvestre), ce qui n’est pas forcément digne des nuances politiques dont la série FAM avait témoigné jusqu’à présent, notamment envers Mikhaïl Gorbatchev, Richard Nixon et Ronald Reagan — des figures pourtant polémiques. Si encore l’objectif avait été de faire de l’humour à la marge (i.e. sans conséquence sur la diégèse) à travers un clin d’œil "savoureux" (?) pour les Américains ayant vécu la campagne présidentielle de 1999-2000... Sauf qu’il s’agit ici d’un élément causal et déterminant pour la suite de la saison. Maintenant, il est certain que les climatosceptiques jubileront... tant Al Gore fait figure "d’escroc notoire" vendu au "business réchauffiste", incarnant presque le "péché originel" du segment. Au bout du compte, derrière la belle vitrine woke démocrate (un peu anachronique) des trois premières saisons, quoique émaillée de quelques envolées dialectiques et de périodiques déclarations d’amour à de grandes figures républicaines, le bais de FAM ne serait-il pas surtout libertarien ?

II

Grand sera le choc pour Aleida Rosales et Kelly Baldwin de découvrir que Dev Ayesa — redevenu PDG de Helios Aerospace grâce à elles deux (cf. FAM 04x03 The Bear Hug) — annonce tout de go s’embarquer pour Mars. S’imposant en trombe pour lui demander des comptes en privé, elles découvrent cependant qu’il ne s’agit aucunement d’un coup de Jarnac. Le départ de Dev n’est qu’un coup de tête ou plus exactement une aspiration personnelle profonde, mais aucun des projets (qui valurent le soutien d’Aleida et de Kelly à son OPA) n’a été abandonné.
Bien au contraire, Ayesa promeut Rosales négociatrice attitrée de Helios, lui laissant la responsabilité (et la complète liberté) de défendre les intérêts de la compagnie dans le nouvel ordre mondial — pour ne pas dire interplanétaire — qui va se dessiner à Leningrad. Alors qu’elle ne connait strictement rien aux dossiers (et régimbe même à la perspective de les étudier), elle se retrouvera à devoir collaborer avec Brandt Darby, un technocrate envoyé par gouvernement américain pour coordonner les négociations de FAM 04x06 Leningrad. La délégation de responsabilité décidée ainsi par Ayesa s’inscrit bien dans la toute-puissance fantasque que l’imaginaire collectif prête souvent aux grands patrons (réputés suivre leur intuition ou simplement leur bon vouloir). Il est malgré tout légitime de questionner ici la vraisemblance de confier l’avenir d’une multinationale qui pèse dans la conquête spatiale aussi lourd que les USA ou l’URSS à une complète newbie, à une jeune femme — certes ingénieure brillante — mais sans aucune expérience géostratégique. Une herbivore face à des carnivores (pour reprendre la formule de Sigmar Gabriel et popularisée par Hubert Védrine). Nul doute malgré tout que FAM veillera — comme une mère poule — à ce que son héroïne latino s’acquitte spontanément avec brio de cette tâche (quitte à tweaker un peu la plausibilité).
Il est en outre probable qu’à l’occasion de la rencontre au sommet qui s’annonce en URSS dans FAM 04x06 Leningrad, Aleida rencontre son ex-mentor Margo Madison — qu’elle croit morte et dont elle fut l’infatigable avocate depuis sa disparition (cf. FAM 04x03 The Bear Hug).

Quant à Kelly, Dev a décidé d’accélérer son programme d’astrobiologie robotique... en la conviant sur Mars avec lui. Les six semaines qu’il lui fallait pour former ses équipes, c’est durant le voyage spatial qu’elle s’y emploiera. Autant dire qu’elle se voit confrontée à dilemme existentiel majeur : abandonner un projet scientifique (recherche de vie microbiologique extraterrestre) dans lequel elle s’est investie durant quinze ans... ou bien repartir vers Mars où l’attendent bien des traumas pas forcément résolus (le décès de son "fiancé" Alexei Poletov, la pré-éclampsie nécessitant une évacuation urgente par jonction orbitale avec le Phoenix à l’avant d’un module MSAM...) mais aussi son père Ed (qui a tout fait pour ne pas repartir vers une Terre où sa femme Karen a trouvé la mort) mais en abandonnant pour cela (durant au moins un an) son fils Alex aux mains de sa belle-mère russe (qui ne demande évidemment pas mieux...). S’ensuivront bien des discussions privées intenses au Julio’s Tex-Mex bar (ex Outpost) — aussi bellement écrites que dans FAM 04x02 Have A Nice Sol — où Aleida encouragera Kelly à voler vers Mars en suivant le modèle décisionnel masculin (les rêves ou la carrière au détriment de la famille) et en retour Kelly encouragera Aleida à accepter de devenir négociatrice en suivant le modèle de sa défunte mère Karen (devenue une affairiste aux dents longues en dépit de son absence totale d’expérience). Mais les bien vaines tentatives pour faire comprendre au jeune Alex (malgré des trésors de pédagogie) les raisons d’un voyage (sans lui) sur Mars, suivi du (re)visionnage à haute valeur émotionnelle de l’ultime message vidéo que Karen avait laissé (avant d’être tuée) à sa fille vont conduire à un renversement de perspective (encore une illustration de la pensée latérale d’Edward de Bono). Ce ne sera pas "thé ou café", mais les deux. L’électrochoc déclencheur sera probablement la crise lacrymale dans laquelle Kelly sera happée après avoir entendu sa mère d’outre-tombe (il faut dire que son superbe monologue était paroxystiquement tire-larme comme si Karen savait alors ce qui allait lui arriver et faisait ses "adieux" à sa fille).
Toujours est-il que Baldwin viendra trouver Ayesa avec une idée nouvelle, révolutionnaire sans en avoir encore conscience : la volonté d’emmener son fils avec elle sur Mars, certes pour ne pas être séparée de lui, mais officiellement à l’appui d’une étude médicale suggérant que le handicap dont Alex souffre (une faiblesse du cœur et une capacité pulmonaire réduite) n’en serait plus un dans l’environnement martien (faible gravité et densité d’oxygène accrue sur Happy Valley) !

Une proposition qui trouvera un écho profond et intime chez Dev, même s’il saura le masquer en tournant hermétiquement le dos à son interlocutrice, ne décollant pas son visage d’une vitre pluvieuse. Il faut dire que peu avant dans FAM 04x05 Goldilocks, ce génie de la science (et du business) dévoila aux spectateurs une part secrète de sa vie, à savoir sa relation douloureuse avec sa mère, Malaika. La troisième saison (cf. FAM 03x02 Game Changer et FAM 03x08 The Sands Of Ares) avait déjà révélé que le père Ayesa fut une des victimes anonymes du programme spatial étendu de la NASA : immigré kényan devenu ingénieur aérospatial à Kirkland Aerospace (fabricant des composants pour le lanceur Saturn V), il fut injustement licencié (puis marginalisé) suite à la catastrophe d’Apollo 23 en août 1974 — une explosion au décollage ayant notamment emporté le mythique directeur de vol d’Apollo 11, Gene Kranz (cf. FAM 01x06 Home Again). Il apparaît maintenant que suite à cette tragédie, Malaika quitta son mari, réprouvant ses rêves d’espace et son ambition. Dev resta alors solidaire de son père, bien décidé à prendre sa relève... et tenant rigueur à sa mère de son abandon. Impliquée dans des actions sociales et caritatives, celle-ci resta sur ses positions malgré les succès universitaires, scientifiques, médiatiques, et commerciaux de son fils... dont elle refusa toujours fièrement l’aide et l’argent. Et c’est justement au Kenyan Community Center que Dev lui rendra visite pour lui dire au revoir, lui annonçant son départ définitif pour Mars, animé par la volonté de bâtir un nouveau monde, un monde meilleur. Mais ce qui constitue une (belle) surprise pour le spectateur (avide de SF)... ne suscite que l’incompréhension de Malaika ! Ce n’est décidément pas en cette ultime occasion que le fils se réconciliera avec la mère.

Cette masse d’interactions forme un ballet 100% soap, avec ses extensions de pathos. Chaque protagoniste n’est animé que par des préoccupations strictement personnelles et familiales, puisant leurs racines dans les passés et les inconscients respectifs de chacun. Mais si l’on fait abstraction de quelques schémas possiblement un peu délavés, ce soap authentique n’en est pas moins le meilleur du genre puisqu’il conduit ici (malgré lui) à des accomplissements qui dépassent largement les horizons égocentriques des individus.
Ainsi, le choix de Dev Ayesa de s’établir définitivement sur Mars représente un tournant symbolique fort sur la route vers le cosmos, car point de départ d’une colonie de peuplement et d’un idéal utopique, comme en substance dans The Martian Chronicles de Ray Bradbury (1950). Tout comme la décision de Kelly Baldwin d’embarquer son fils Alex avec elle, car même si elle est motivée par des raisons affectives et égocentriques, ses arguments objectifs jettent les bases d’un "terraforming biologique", précurseur (en quelque sorte) des Belters de The Expanse.

III

Sur Mars, Miles Dale peut mesurer les effets de ses copieux "revenus" complémentaires sur le moral et la reconquête de son épouse. En effet, Amanda est comblée d’avoir pu s’acheter une maison individuelle (avec cheminée) grâce à son mari, et elle le gratifie d’une visite vidéo du propriétaire... mais aussi d’une perspective de chambre commune ! Il faut dire que plusieurs mois se sont écoulés depuis la fin de FAM 04x04 House Divided (d’après un échange entre Ed et Danielle relatif à l’expulsion de Svetlana Zakharova), et Miles a eu le temps de s’enrichir à la voile et à la vapeur (à la fois comme premier "wiseguy" d’Ilya Breshov et par un export parallèle des précieuses obsidiennes rouges). Davantage que la vénalité comme fin en soi, mais pas moins matérialiste, la motivation première de Dale est probablement la reconstruction de son mariage, moyennant un niveau de revenus suffisant pour dissuader sa femme d’aller voir ailleurs. Il est donc parvenu à ses fins, et de toute évidence, la tension sentimentale ou sexuelle avec Samantha dans le Rover 7 (cf. FAM 04x04 House Divided) fut une tentation restée sans lendemain (merci Rick Waters).
Et pourtant, même pour un adepte de la conjugalité, les relations à distance (y compris maritales) demeurent toujours fragiles, et Massey ne manque assurément pas d’appâts. Du coup, Miles ne parvient pas à être émotionnellement indifférent au gringue déployé par le très gouailleur Luka Gurino et à son flirt avec Samantha (d’autant plus qu’Ilya enfonce le clou en considérant ce nouveau venu bien indigne d’elle). Bref, le triangle amoureux (inévitable dans tout soap qui se respecte) se tient en embuscade, même s’il faut bien reconnaître que FAM 04x05 Goldilocks a su rester très sobre (et fin) sur ce plan. D’autant plus que l’épisode s’est surtout employé à mettre à l’honneur la profondeur du personnage de Samantha, plus surprenante à chaque numéro. Déjà boussole morale du prolétariat, empathe exemplaire, SJW, astronaute polymathe n’ayant rien à envier aux cadors étoilés, elle révèle ici n’être aucunement une mercenaire. Contrairement à la plupart des "lower decks", elle s’est engagé par vocation, par désir d’explorer le cosmos (quitte à y sacrifier son mariage). En somme, c’est une "croyante", une idéaliste. Quelle ne fut donc pas son bonheur de découvrir qu’elle fait partie des rares sélectionnés pour participer à la mission spatiale de "capture" de l’astéroïde Goldilocks (car oui, en dépit de sa démographie très contenue, il y a visiblement des concours d’entrée sur Happy Valley...). Son rêve de toujours est en passe de se réaliser... et pourtant, pourtant, Massey est abattue, dépitée ! Car tel est le vrai prix de la lucidité. Samantha a su mesurer l’impuissance de l’humanité dans l’ether, après tout elle fut aux premières loges durant l’accident de FAM 04x01 Glasnost, et elle y a même perdu (dans l’indifférence générale) quelqu’un à qui elle tenait (Tom Parker)... Comment concilier pareille contradiction entre la soif de dépassement et la raison raisonnable ? Un des meilleurs moments de FAM 04x05 Goldilocks.

En attendant, les préoccupations de Miles restent davantage triviales... Il est notamment choqué de découvrir qu’Ilya joue double-jeu envers Lee Jung-Gil — n’ayant pas du tout l’intention de faire venir sa femme (ni même essayer) — dans le but de conserver la clientèle nord-coréenne le plus longtemps possible. Mais le plus choquant est-il qu’un "prestataire" aussi expérimenté mène sciemment en bateau un puissant client (comme s’il ignorait que la violence des conséquences était indexée sur la durée de l’illusion) ou que le principe même de faire venir un·e clandestin·e sur Mars semble assez plausible pour être sérieusement envisagé (moyennant des risques). La quatrième saison de FAM est peut-être en avance sur la chronologie de l’interlope martien, mais faire venir la femme d’un militaire au nez et à la barbe des autorités est une toute autre paire de manche que le troc de verroterie...
D’une duplicité l’autre. En déballant des articles de contrebandes, Ilya découvre dans un article de presse une pub pour d’authentiques "pierres de Mars". Il ne met pas longtemps à comprendre que son refus prophylactique n’a pas été respecté et que son protégé trafique en solo. Au passage, n’est-ce d’ailleurs pas une conclusion un peu trop rapide vu le nombre d’autres explications possible ? (autres trafiquants sur Happy Valley, contrefaçons...). Quoi qu’il en soit, Breshov estime-t-il avoir été doublé, trahi... et compte-t-il faire payer cette déloyauté comme dans tous les classiques mafieux, de la trilogie Godfather de Francis Ford Coppola (1972-1990) à Goodfellas de Martin Scorsese (1990) ? Toujours est-il que le "parrain" local change dès lors d’attitude envers Dale, ses sourires et ses invitations à boire deviennent soudain hypocrites et suspects, au point de faire penser à la 48ème Devise de l’Acquisition. Et dire que Dev Ayesa rêvait d’un monde meilleur...

Davantage encore que la vraisemblance incertaine d’un transit aussi massif de contrebande clandestine via les navettes Terre-Mars (dans notre réalité contemporaine chaque kg compte dans les mises en orbite, mais dans l’uchronie de FAM, les nouvelles motorisations disruptives ont peut-être changé la donne…), c’est la non-détection des mouvements financiers résultants (par les douanes ou le fisc) qui laisse le plus perplexe. Puisque Happy Valley bat (sa propre) monnaie, cette cité est économiquement une extra-territorialité, au mieux une zone franche pour toutes les nations qui participent, et plutôt aisée à surveiller (vu la faible démographie et son découplage géographique). Dès lors, l’apparition sur le marché de "pierres de Mars" prétendument authentiques ou encore les sommes considérables versées sur le compte bancaire de Miles (et/ou d’Amanda) sans rapport avec son salaire... auraient dû attirer l’attention de l’IRS (au minimum).
Pour éviter à la quatrième saison une incohérence, l’explication la plus vraisemblance serait alors une tolérance délibérée des autorités ! Car si les Nord-Coréens sont au courant, difficile d’imaginer que le renseignement des Soviétiques et celui des Américains ne le soit pas. Les sociétés peuvent s’autoriser quelques "soupapes dionysiaques" dans les confins sans que cela ne soit forcément assimilable à de la démission ou à de la corruption.

Que ce soit dans le bar clandestin d’Ilya ou dans les alcôves privées, la colonie de Happy Valley confirme être un formidable laboratoire pour s’immerger dans les "lower decks" de la conquête spatiale. Car qui dit classe populaire, dit caisse de résonance de la marche du monde, mais aussi en la circonstance peuple frontalier (voire liminal), donc pouls battant de toute actu en prise avec l’espace ! La moindre inflexion s’y voit commentée et décortiquée à l’infini... Autant dire que la découverte de l’astéroïde 2003LC et ses potentialités corollaires constituent une boîte de Pétri, effervescente et plurielle, complétant à merveille la vitrine alter-médiatique que FAM compose avec tant de soin...

Toutefois, un bémol (de plus). FAM 02x01 Every Little Thing avait accordé (à très juste titre) une place cardinale à la dangerosité des radiations (notamment solaires) à la surface de la Lune. Or manifestement, rien de tel à la surface de Mars. Certes, son atmosphère offre une protection non nulle, mais elle n’est pas suffisante. Et quid des super-navettes spatiales assurant des transits permanents (de plusieurs semaines) entre la Terre et Mars ? Il n’est malgré tout pas invraisemblable que les combinaisons et les habitats modulaires aient été adaptés en deux décennies. Cependant, cette question vitale aurait gagnée à être abordée explicitement on screen...
De même, malgré la place accordée par la quatrième saison à la vie quotidienne sur Mars, nulle mention (dans les dialogues ou à l’écran) de la décalcification des os et de l’atrophie des muscles (résultant d’un tiers de la gravité terrestre) qui seules peuvent être compensées (à notre niveau de connaissance du moins) par une activité physique accrue. Sur Terre, se lever et marcher un peu chaque jour peut suffire, mais sur Mars, il en faut davantage...
Néanmoins, ces deux observations ne s’appliquent pas spécifiquement à FAM 04x05 Goldilocks mais à la quatrième saison dans son ensemble...

IV

C’est à travers une série de flashbacks hantant la conscience de Danielle que le spectateur sera plongé dans le couloir de la mort de Danny Stevens. Sa condamnation par Danielle huit ans plus tôt à l’exil et à l’isolement dans la capsule nord-coréenne à 89 km de la base se sera transformée progressivement... en peine capitale, d’abord symbolique puis bien réelle. Sa lente agonie est un moment fort de l’épisode, macabre et fataliste comme peut l’être une tragédie antique, quoique largement prévisible dès les premières secondes du flashback (et en réalité depuis le début de la quatrième saison). In fine, par son suicide presque poétique, contemplant pour l’éternité le soleil martien avec pour seule compagnie une photo de sa famille, il réalisera le projet du "kamikaze" nord-coréen Lee Jung-Gil dans FAM 03x10 Stranger In A Strange Land. Amor fati.

Aussi poignant (mais prévisible) qu’il soit, l’autodafé de Danny vient commodément décharger Danielle (et même Ed) de la réalisation de leur décision de l’abandonner sans vivres dans sa capsule coréenne isolée. Ce ressort possède un faux air de ST TOS 01x13 The Galileo Seven (qui n’assumait pas davantage son propos)...
FAM 04x05 Goldilocks joue d’ailleurs la carte d’une certaine ambiguïté : dans le flashback, pendant l’attente des secours terriens, les derniers survivants de Mars semblent s’effondrer d’inanition (Lee Jung-Gil n’est pas loin de vaciller...) ; Ed décide alors d’accompagner Danny pour lui annoncer stoïquement que c’est son ultime ravitaillement... à la façon de l’annonce d’une condamnation à mort dans la solitude du désert martien. Et pourtant, ils seront neuf à survivre selon FAM 04x01 Glasnost. L’organisme humain peut subsister sans nourriture (mais pas sans eau) durant plusieurs semaines, et justement le début de la troisième saison avait montré que la résistance physique de Danny était peu commune. Il en ressort un sentiment de deux poids deux mesures. Si les protagonistes estimaient au fond d’eux (par rétribution) que la vie de Stevens avait moins de valeur (car coupable de la catastrophe ayant touché la base), le flashback aurait gagné à être plus explicite. À l’inverse, si la vie du prisonnier comptait autant que celles des autres astronautes aux yeux de Poole (par simple humanisme par-delà les torts individuels), comment a-t-elle pu ne pas anticiper le suicide à venir (elle qui se prévaut pesamment d’être une si bonne psychologue contrairement à Baldwin) ? Pis, plutôt que de renoncer à demeurer aussi inflexible dans l’application de sa "sentence", elle a tenté de se donner bonne conscience en plaçant une Bible entre les mains du repentant dépressif, soit le comble de la tartufferie bigote, tant anachronique qu’à contremploi. Danny méritait évidemment d’être jugé pour son irresponsabilité (quoique pas pour meurtres), mais était-ce vraiment la priorité dans ce contexte survivaliste ? Poole n’était pas juge et Stevens ne représentait plus une menace pour la communauté ! Pour mémoire, ce dernier mesurait plus que quiconque son immense faute étant donné qu’il l’avait de lui-même avouée à Ed alors que rien (sauf sa conscience) ne l’y obligeait (le seul témoin direct étant mort). Alors être restés sourds aux suppliques d’un Danny désespéré, barbu, exsangue (au début du flashbacks), puis avoir persisté à l’isoler comme un pestiféré jusqu’au bout (c’est-à-dire jusqu’à ce que mort s’ensuive d’une façon ou d’une autre) ne résultait en la circonstance d’aucune forme de pragmatisme, c’était une décision symbolique ou exutoire, donc strictement vengeresse-sans-l’avouer (genre « faisons payer à cette ordure de Danny » ou plus chrétiennement « faisons expier à Danny son juste châtiment »). Tout ce beau monde se souvenait-il seulement que le fils Stevens leur a sauvé la peau à tous dans FAM 03x01 Polaris (grâce à sa résistance physique supérieure et à sa volonté de fer), et que sans lui, ils ne seraient pas là à le condamner à mort (par omission ou non) ?

La confrontation finale entre Danielle et Ed est la conséquence directe de ce traumatisme partagé mais de torts étagés… comme le suggère d’ailleurs sans ambages le montage qui en fait aussi le coup de théâtre de l’épisode. Par les sanctions outrées qu’il se prend brutalement en pleine poire, l’amiral Baldwin se retrouve pour la première fois pleinement comptable de ses mauvais choix passés (notamment avoir décidé de faire venir Danny sur Mars contre l’avis de Danielle) mais aussi présents (dissimuler la perte de contrôle de sa main droite ce qui est irresponsable selon la déontologie de sa profession, et rouvrir de façon contreproductive de vieille blessures).
Que Palmer James ait en amont dénoncé (à contrecœur et la mort dans l’âme) la déficience physique de son supérieur (aux commandes du vaisseau orbital Ranger 2) au nom même de l’exemplarité formatrice (pour l’enfant qu’il fut) des propos publics tenu par le même Edward plus de trente ans avant (dans FAM 01x02 He Built The Saturn V)... renvoie au cruel passage du temps et à la difficulté (voire à l’incapacité) des vieilles gloires d’hier (ayant inspiré des générations entières) à passer la main. La sénescence est effectivement un naufrage, et Joel Kinnaman en offre une composition référentielle..
Pour autant, Poole abuse de son pouvoir — FAM persistant (peut-être involontairement ?) à en faire la gouverneure toute puissante de Mars. Car autant il était pleinement légitime de suspendre Baldwin de vol (en attendant une visite médicale), autant le démettre unilatéralement de ses fonctions de XO (commandant en second) s’apparente à un règlement de comptes très personnel malgré — ou plutôt en raison — de leur vieille fraternité d’armes (aussi paradoxal que ça soit). Danielle n’a manifestement pas encaissé qu’Ed l’accuse explicitement d’avoir envoyé Danny à la mort et la soupçonne même d’être capable de recommencer (« Tu vas m’exiler dans la capsule coréenne avec une Bible dans la main ? ». Par contre, la réciproque ne pose visiblement aucun problème à la commandante... puisque Poole n’a aucun complexe à remettre en question les trente ans d’héroïsme du vétéran iconique (dans un esprit presque révisionniste) !
Par contraste avec la réconciliation fraternelle encourageante entre les deux protagonistes en début d’épisode sur l’autel d’une cause commune supérieure (la "capture" de l’astéroïde 2003LC), FAM 04x05 Goldilocks génère dans ses dernières minutes un grand moment d’iniquité et un puissant malaise, quoique pas forcément irréaliste (du moins en fonction des intentions réelles des auteurs). De toute évidence, Danielle se refuse d’avoir envers Ed la complaisance (et la charité) que ce dernier eut jadis envers Gordo, illustrant à la fois le légalisme "by the book" (anti-clanique) de la génération post-pionnière et... l’expression d’un pouvoir sans contrepouvoir. Dans tous les cas, l’épisode fait honneur à la grande continuité interne de la série (une signature RDM) — les premières saisons n’ayant pas été enterrées par toutes les ellipses décennales.

Toutefois, les menaces à peine voilées de Baldwin annoncent des représailles voire des tragédies dans les épisodes suivants... Or n’est-ce pas une façon un peu factice de créer du drama (façon Dallas), tout en induisant une conflictualité maximale pour le seul voyeurisme du show (genre The 100) ? Ed serait-il même appelé par la grâce du script à occuper dans la quatrième saison la place de l’imprévisible et dangereux Danny de la troisième, comme s’il en fallait toujours un ?
Du coup, en matière de construction diégétique sur la durée, c’est à se demander si les showrunners n’ont pas fait indignement crever Danny (sous couvert "d’appel dostoïevskien") rien que pour fabriquer ensuite de l’antagonisme entre Ed et Danielle (et les obliger à s’affronter dans une arène narrative).

Conclusion

Avec sa maestria coutumière, FAM 04x05 Goldilocks compose un ballet politique multimodal de haute tenue, mêlant indissociablement les paroles et les actions des protagonistes à une tapisserie de documenteurs médiatiques, de "deep fakes" convaincants (ici d’Al Gore), de débats publics et privés sans complaisance… tantôt au premier plan tantôt en toile de fond. Les histoires personnelles — quand bien même trop soapy pour la première fois depuis le début de la saison — se resserrent et confluent pour écrire la grande Histoire. Beaucoup de nœuds psychologiques s’éclairent, se résolvent, ou se métamorphosent. Le pathos s’invite hélas aussi à la partie, mais la justesse reste presque sans faille, jusqu’à privilégier souvent les regards aux mots.
FAM 04x05 Goldilocks, c’est aussi le privilège de retrouver Casey W. Johnson (dans le rôle de Danny Stevens) et Shantel VanSanten (dans le rôle de Karen Baldwin), quand bien même depuis le royaume des ombres à travers le temps (respectivement via des flashbacks tragiques et un enregistrement vidéo poignant).

Par la nécessité d’une collaboration internationale équitable (définie tel un postulat ou imposé par le contexte), 2003LC apparaît comme un pratique et merveilleux McGuffin tombé du ciel — littéralement — pour unifier l’humanité (autour d’un objectif commun) et lui permettre une nouvelle fois d’accélérer son progrès technologique (en direction d’une SF davantage futuriste). FAM renoue ainsi avec son idéalisme (ou son conte de fées). C’est beau. Mais la construction est un poil artificielle ou forcée... par le chemin (de traverse) suivi.

Les effets spéciaux en jettent toujours autant, et la quatrième saison aura eu la malice de ne dévoiler visuellement Happy Valley et ses environs que par petites étapes incrémentielles. Ainsi, il aura fallu attendre le cinquième épisode pour contempler le site complet (sans brume ni poussière résiduelle avec une grande profondeur aérienne de champ), composé en réalité d’au moins neufs zones annexes (en plus de la bourgade principale) dont une "antenna array".

Malgré tout, FAM 04x05 Goldilocks est loin d’atteindre la force et la perfection de FAM 04x03 The Bear Hug. Il s’avère en fait "écartelé" peu ou prou comme FAM 04x04 House Divided (quoique autour d’axes distincts), avec de nombreuses inspirations de forme comme de fond (ballet vertigineux d’une actualité alternative, ruée vers l’iridium d’un astéroïde susceptible d’unir l’humanité, qualité des dialogues impliquant Kelly/Aleida/Samantha, trépas lyrique mais évitable de Danny, perspectives nouvelles dont une immigration définitive sur Mars...) mais aussi trop de facilités (positionnement politique ambivalent voire tendancieux, écriture-prétexte voire artificialité, conflictualité forcée, pathos dispensable, petites incohérences potentielles...).

Par la place soudainement prépondérante du micro derrière la marche forcée du macro, FAM 04x05 Goldilocks renoue avec l’ordinaire soapesque des précédentes saisons... alors que les trois premiers épisodes de la quatrième saison avait eu l’heur de s’en affranchir. Cet épisode aux Boucles d’or s’inscrit en fait dans la droite ligne des mitans de saisons (2 et 3 surtout) de FAM : "ni trop chaud ni trop froid" comme en astrobiologie la zone d’habitabilité cosmique autour d’une étoile. Donc vital (c’est-à-dire nécessaire) pour la construction, mais un peu tiède (ou ventre mou) pour la narration.

NOTE ÉPISODE

BANDE ANNONCE



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