Hijack : La critique des 2 premiers épisodes

 Date de diffusion : 28/06/2023
 Plate-forme de diffusion : Apple TV+
 Épisode : 1.01 et 1.02, Dernier appel, Trois degrés
 Réalisateur : Jim Field Smith
 Scénariste : George Kay
 Interprètes : Idris Elba, Archie Panjabi, Fatima Adoum, Kate Phillips, Ben Miles, Mohammed Elsandel, Max Beesley, Eve Myles, Holly Aird, Neil Maskell, Rochenda Sandall, Aimee Kelly, Justin Salinger, Naser Memarzia, Antonia Salib, Paul Hickey, Marcus Garvey, Jeremy Ang Jones, Kaisa Hammarlund

En matière de série télévisée réalisée en temps réel, Hollywood avait marqué les esprits avec l’immanquable 24 Heures chrono de la Fox. Depuis, l’industrie cinématographique et télévisuelle s’est à nouveau essayé à l’exercice sans vraiment réussir à faire date, telle que l’a faite la série avec l’inusable Kiefer Sutherland. Je me souviens par exemple des 13 minutes de temps réels qu’avaient été intégrés dans La Chute de la Maison Blanche en 2013. Mais depuis, à moins que je ne me trompe, rien de notable avait utilisé ce format...

Mais voilà que dans la petite gué-guerre que se livrent les steamers premiums, nous vient Hijack avec un certain Idris Elba sur Apple TV+. Loin d’être un OVNI dans le paysage panoramique télévisuel de ces dernières années, la série co-créée par George Kay vaut sans aucun doute possible le coup d’oeil.

Plantons le décor. Sam Nelson est un négociateur expert dans le domaine de l’entreprise multi-nationale qu’on appelle lorsqu’une énorme transaction est sur le point d’échouer. La série débute avec Sam qui veut tout simplement rentrer chez lui à Londres pour retrouver sa famille démantèlée. Pour ce faire, le bonhomme prend un avion dont le vol vers la capitale britannique va durer quelques 7 heures. Si Sam comptait sur ce temps pour se la couler douce dans son siège de première classe, il se met le doigt dans l’oeil. Voilà-t-il pas que l’avion s’avère être la cible d’une bande de pirates dont l’objectif reste encore flou pour le moment.

Techniquement, ça commence plutôt bien. La série compte 7 épisodes et le vol Kingdom Airlines 29 de Sam va durer 7 heures. On comprend à peu près très vite que chaque épisode relatera plus ou moins 1 heure de ce qui se passera dans l’avion et ailleurs... Sur le papier, la série correspond donc à ce qu’on attend d’elle, une histoire racontée en temps réel. Passons les formalités d’usage, et allons directement sur le tarmac.

Les 2 premiers épisodes de Hijack commencent donc la série tout doucement, et ce n’est pas plus mal. Le premier nous met dans la position du passager : file d’attente dans un aéroport, formalités de sécurité, montée à bord de l’appareil et découverte d’un échantillon des autres personnes qu’on va devoir supporter pendant le vol. Si la quiétude et le calme règnent dans les quelques minutes qui précèdent le décollage, la caméra du co-créateur Jim Field Smith sait également aller chercher les tensions et l’anxiété chez certains passagers stressés, faisant du coup monter l’anxiété du téléspectateur. On découvre donc des familles envahissantes, des hommes d’affaire pressés, prétentieux et pas très sympathiques. Le contrat passé avec le téléspectateur ayant été signé, les scénaristes ne font pas mystère que quelque chose cloche, bien au contraire : on identifie presqu’immédiatement les prochains fauteurs de troubles.

Les pirates, d’ailleurs, font très vite parler d’eux, sans que l’on sache pour l’instant le but de tout ça. Dans un monde post-11 septembre 2001, il est interessant de se demander comment il est encore possible pour un passager lambda de faire entrer une arme à feu dans la cabine d’un avion. Et même, comment réussir à atteindre le poste de pilotage devenu objet de toutes les protections possibles ? Ces interrogations prennent également encore plus de sens quand des indices montrent clairement que les ramifications de ce plan de détournement vont au-delà de ce qu’on peut croire possible. On se pose plein de questions, surtout quand nous même nous sommes des usagers fréquents de ce mode de transport. Est-il vraiment possible qu’en prenant simplement un avion, nous puissions mettre aussi facilement notre vie en danger ? (en dehors du risque qu’il puisse se crasher, évidemment).

La série repose en très grande partie sur les fortes épaules de Idris Elba. L’acteur britannique qu’on a réellement découvert dans The Wire - et qu’on a appris à aimer dans Luther - est irréprochable en homme qui n’arrive pas à tourner une certaine page et qui, armé de son talent de négociateur, va tenter le tout pour le tout pour rentrer chez lui. Son interprétation est juste et profonde.

Hijack commence donc très bien. Sans l’action tonitruante de 24 Heures chrono, l’histoire semble pour le moment être menée de la bonne manière par le créateur britannique de Lupin. Un suspens qui monte crescendo, des astuces scénaristiques et une réalisation des plus classiques, des épisodes qui se terminent en cliffhanger, et le tour est joué. La suite du vol pourrait bien devenir un peu compliquée. J’attends les prochaines turbulences sur Apple TV+ avec grand intérêt...

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