Star Wars - The Mandalorian : Critique 3.01 L’Apostat

 Date de diffusion : 01/03/2023
 Plateforme de diffusion : Disney+
 Épisodes : Chapitre 17 - L’Apostat
 Réalisateur : Rick Famuyiwa
 Création : Jon Favreau
 Scénariste : Jon Favreau, Noah Kloor, Dave Filoni
 Interprètes : Pedro Pascal, Carl Weathers, Katee Sackhoff

Cela doit être particulier, pour un téléspectateur ayant suivi avec assiduité les deux premières saisons de The Mandalorian, de revoir Grogu en compagnie de notre héros casqué, sans aucune explication.
Dans son orgie de nouveaux programmes depuis la deuxième saison de Mando, Disney a eu la brillante idée de glisser deux épisodes de ce show à l’intérieur de The Book of Boba Fett !

Cette accumulation frénétique peut également avoir deux effets négatifs dans l’appréhension que va avoir le téléspectateur pour ce troisième chapitre. Car pour une série qui vaut réellement le détour, Andor, il n’y en a aucune au niveau des attentes et de la légende que représente Star Wars. Le constat est cruel mais simple, jouer sur la nostalgie ne fonctionne plus.

À l’époque de sa sortie, les premières aventures de Din Djarin, apporter un espoir : celui d’un retour aux sources, d’une imagerie originelle respectée, d’une construction narrative nous faisant découvrir de nouveaux personnages, saupoudré d’actions bien léchées, bien loin de l’exagération filmique de la Postlogie Mickey.

Pour le moment la seule création qui se détache et donc une œuvre totalement originale. Est-ce que cette troisième saison va pouvoir rivaliser – pour notre plus grand bonheur – avec les aventures de Cassian ? Où sera-t-elle dans la droite lignée de la médiocrité d’Obi-Wan et Boba ?

Ce Chapitre 17 va donc recontextualiser la situation de notre duo. Pour résumer succinctement, Din doit retrouver son honneur, il a la responsabilité de Grogu, il doit se rendre sur Mandalore. Une introduction des plus basiques rappelant la chimie entre Baby Yoda et Mando. On retrouve la même patte esthétique à base de cette tonalité grisâtre, le travail sonore est toujours aussi soigné, les compositions musicales une nouvelle fois au-dessus de la moyenne. Tout est donc en place pour un retour sous les meilleurs hospices. Néanmoins, passer ces retrouvailles, il y a comme un manque d’originalité qui se fait sentir.

Si vous n’êtes pas familier avec les jeux-vidéos que l’on nomme RPG, Role Playing Game, plus communément appelé jeux de rôles, vous ne vous êtes peut-être pas rendu compte d’une certaine facilité d’écriture dans la construction de cet épisode. La structure narrative va tout bonnement se résumer à un grand classique de ces jeux en monde ouvert moderne. À savoir : avoir une quête principale mais entre-temps des quêtes secondaires apparaissent, nous empêchant d’avancer et rallongeant artificiellement la durée de vie de son expérience vidéoludique.

Ici, l’objectif est simple pour nos protagonistes, aller sur Mandalore. Mais comme faire tenir huit épisodes avec cette quête de rédemption peut paraître un petit peu léger, Jon Favreau décide de rajouter deux objectifs inintéressants, reconstruire le robot tireur d’élite et retrouver les Mandaloriens perdus. Ce à quoi vient s’additionner l’ajout d’un nouvel ennemi pour ajouter un enjeu à tout cela.

Attention tout de même à ne pas noircir le tableau. Le grand spectacle est toujours au rendez-vous, avec une scène de bataille spatiale particulièrement inventive. L’attachement aux personnages est toujours présent, mais il ne faudrait pas oublier que ce qui a également fait le succès des deux premières saisons était basé sur une certaine idée de la découverte et de l’inédit. Même s’il fut relié tardivement à la trilogie, il n’en reste pas moins que Mando est un personnage original. Et surtout son scénario dénotait des productions Disney. Il serait particulièrement dommageable de perdre cette particularité et ses idées novatrices, en se reposant uniquement sur l’affection qu’ont les spectateurs pour ce duo atypique.

Une introduction somme toute correcte mais en trompe l’œil, de là à dire avec un cache-œil, divertissante mais qui ne convainc pas totalement.

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