PIFFF 2022 : Jour 3

Ce troisième jour de festivités a permis d’évoquer des sujets assez sombres. Il n’y a que le premier film qui ait été le plus coloré et "léger" de ceux qui ont été présentés.

Les spectateurs étaient de nouveau bien présents au cours des différentes projections qui ont toutes été beaucoup applaudies.

la qualité du programme se confirme et on prend toujours beaucoup de plaisir à se rendre dans ce si beau cinéma, et à parler avec enthousiasme avec plein de spectateurs différents dans la queue suivante de ce que l’on vient de voir.

La coupure d’électricité, qui a impacté fortement la ville de Paris, n’a, heureusement pas touché le cinéma et il n’y a eu aucune interruption de projection.

Marionnettes, tueur en série, seniors et polar noir sont les mots-clés du jour.

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Su Huan-jen adore lire, au point de s’endetter pour honorer sa passion. Il n’a d’autre choix que d’exercer la médecine intensivement pour honorer son dû. Ce faisant, il se retrouve au centre d’intrigues mais ça tombe bien : il est aussi un combattant hors pair.

Avis : Le film de Huang Wen-Chang est une véritable expérience à voir sur grand écran. Il s’agit de la dernière création du Studio Pili qui est une institution à Taïwan depuis des décennies. On se retrouve devant un film de marionnettes, le budaixi, dont l’histoire intègre de très nombreux combats et des arts martiaux impressionnants. C’est grâce au distributeur Spectrum Films que le long métrage est visible. Celui-ci va d’ailleurs sortir un coffret collector avec cette œuvre et le premier film sorti il y a 20 ans.

Il faut faire abstraction au manque de mouvement du visage des marionnettes, n’ayant principalement que les clignements d’œil qui l´anime. Mais très rapidement, on se fait entraîner dans cette surprenante histoire. Les décors et les costumes sont de toute beauté et les combats sont absolument extraordinaires. Aussi, si vous êtes curieux, vous pouvez aller voir la reprise du film au Max Linder Panorama où vous procurer un coffret qui semble être de toute beauté.

Tout juste sorti de prison, un jeune homme ressent immédiatement le besoin de tuer. Il se retient de passer à l’acte jusqu’à ce que ses pérégrinations le mènent dans une demeure isolée. Ses occupants vont vivre un enfer, commenté froidement par leur bourreau.

Avis : Schizophrenia avait marqué les esprits à l’époque de sa sortie et est devenu l’un des films cultes du réalisateur français Gaspar Noé. Si la violence intrinsèque est, malheureusement, dépassée aujourd’hui, le film de Gerald Kargl est toujours aussi spectaculaire. Le spectateur est plongé dans la psyché d’un tueur en série qui sort de prison et n’a qu’une envie, recommencer à tuer. on va ainsi le suivre de près dans les exactions qu’il va faire. Mais c’est vraiment la manière de filmer qui marque les esprits. En effet, le personnage, remarquablement incarné par Erwin Leder, est toujours vu soit du sol, soit du plafond. Les angles des caméras sont absolument incroyables, ce qui rend le récit bien particulier. Sans compter que la musique de Klaus Schulze est aussi très plaisante et apporte un dynamisme parfois décalé aux horreurs qui sont montrées.

La canicule étouffe Madrid chaque jour un peu plus. Après le suicide de sa femme, le vieux Manuel est recueilli par son fils et sa compagne pas franchement rassurée. Manuel, comme tout le troisième âge madrilène, semble perdre la boule.

Avis : Après Old People sorti directement sur une plate-forme, ce sont encore les personnes âgées qui se retrouvent au centre d’un film horrifique. En effet, suite à une canicule qui se prolonge en Espagne, ces derniers vont se mettre à se comporter de plus en plus bizarrement. Le long métrage de Raul Cerezo et de Fernando Gónzález Gómez monte crescendo et propose quelques séquences marquantes. Le final pourra, ou non, surprendre les amateurs de genre. Toutefois le réalisateur indique qu’il n’est pas spécialement prévu d’en faire une suite.

Vous pouvez d’ailleurs découvrir la présentation du film par son co-réalisateur Raul Cerezo ci-dessous ainsi que la session de questions avec le public qui a suivi la projection. Évitez de regarder la vidéo si vous ne voulez pas être spoilé.

Présentation du film et session de questions-réponses avec le public du Réalisateur et Scénariste Raúl Cerezo

Depuis la mort de sa femme, Santoshi n’est plus que l’ombre de lui-même. Après avoir dit à sa fille qu’il partait sur les traces d’un tueur en série pour toucher la récompense, il disparaît. Le mystère ne fait que commencer.

Avis : C’est de nouveau un polar très noir qui vient clore cette journée. Le film de Shinzô Katayama est vraiment extrêmement sombre et permet de suivre une adolescente essayant de retrouver son père disparu. L’œuvre réserve de nombreuses surprises. Elle est porté par de très grands acteurs et bénéficie d’une mise en scène absolument formidable. L’intrigue se dévoile progressivement et permet de comprendre par petites touches l’ensemble d’un tableau remarquablement travaillé. Les rebondissements relancent sans arrêt l’attention et la compréhension de ce qu’il s’est passé est vraiment un grand moment. C’est vraiment un film à conseiller absolument aux amateurs de thriller et il faut espérer qu’il puisse sortir en salle.

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