Utopiales 2022 : Le samedi 29 octobre

Date : 30 / 10 / 2022 à 08h30
Sources :

Unification


Les Utopiales se sont ouvertes sur une nouvelle leçon remarquable du président Roland Lehoucq. Il n’était malheureusement pas possible d’y assister et d’être aussi présente à la conférence de la déléguée artistique, Jeanne-A Debats, qui s’exprimait sur la thématique du vampire.

Mais cette journée était avant tout consacrée à l’immense Rintarõ, l’un des grands réalisateurs de l’animation japonaise qui a participé à sa création, sa transformation et à ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

Un article spécifique sera consacré à la conférence de presse qu’il a donné et qui était particulièrement passionnante, le grand maître étant chaleureux, généreux et prolixe en de très nombreuses anecdotes.

Une présentation lui était dédiée dans le grand espace central de la Cité des congrès de Nantes. Alors que celui-ci se voyait remettre la médaille de la ville gravée à son nom.

Il avait aussi une carte blanche, dont il a présenté deux des 3 films qu’il a retenus, le dernier étant projeté dimanche. De plus, il a montré son film Galaxy Express 999. Et il a donné, devant un public absolument conquis, une véritable Master Class de 45 minutes avant le lancement de la nuit cinéma qui lui était consacré.


Cette première journée était donc d’une grande densité, particulièrement émotionnelle et franchement réussie. Sans compter que la compétition des longs et des courts métrages a aussi été lancée.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur la conférence de Roland Lehoucq et sur les longs métrages que j’ai visionné, avec en fin d’article un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron, dont de magnifiques portraits, sur les tables rondes de la journée.

IA

- SITE OFFICIEL

La leçon du président : les stations spatiales

L’astrophysicien Roland Lehoucq s’est exprimé sur les stations spatiales. Comme chaque année, il a mélangé avec brio réalité, données scientifiques et éléments issus à la fois de la littérature et des films.

Cela donne un portrait envoûtant de un siècle de réflexion sur la création de différents types de stations, l’apparence qu’elles peuvent prendre et comment elles peuvent fonctionner.

Amusant et ludique, on apprend énormément de choses dans cette excellente conférence. Sans compter qu’en découvrant des dessins d’immenses stations qui sont des utopies de nouveaux paradis, et en les mettant en vis-à-vis de la technique à déployer pour créer quelque chose de similaire, c’est aussi une certaine réflexion sur notre propre planète qui est menée.

En effet, notre planète le seul endroit actuel où l’humanité peut vivre. Et malgré l’attrait de l’espace et des étoiles, les ressources à employer pour créer une station abritant un nombre réduit de personnes sont peut-être plus pertinentes à déployer pour trouver des solutions au problème de notre Terre, afin de lutter contre la dégradation que notre espèce lui fait subir.

Roland Lehoucq donne régulièrement des conférences et se déplace parfois dans différentes villes pour le faire. N’hésitez donc pas, si vous voyez son nom sur un programme, à aller l’écouter et vous émerveiller devant son immense capacité à mélanger le réel et la fiction et à rendre un sujet compliqué très simple à comprendre.

SHIN ULTRAMAN

De Shinji Higuchi - Japon - 2022 - 112’

Alors que la menace de gigantesques monstres non identifiés connus sous le nom d’"espèces de classe S" s’aggrave au Japon et que le gouvernement met en place un plan urgent de défense, un géant argenté apparaît au-delà de l’atmosphère terrestre.

Avis : Après Shin Godzilla de Evangelion le réalisateur Shinji Higuchi s’attaque à une nouvelle immense personnalité de la culture populaire japonaise, Ultraman. Après un début épique montrant de nombreux kaijus, le long métrage offre une réflexion intéressante sur l’humanité. Si le récit est parfois un peu trop bavard, il bénéficie d’une interprétation solide, de très beaux effets spéciaux et d’une mise en scène vraiment intéressante. C’est en tout cas, une œuvre qui peut aussi bien réjouir les fans du super-héros japonais que séduire un nouveau public qui n’en n’avait jamais entendu parlé.

GALAXY EXPRESS 999

De Rintarõ - Japon - 1979 - 129’
Les aventures d’un petit garçon qui voyage de planète en planète à bord d’un train, le Galaxy Express 999, dans le but de venger la mort de sa mère.

Avis : C’est une magnifique copie de Galaxy Express 999 que l’on a pu avoir l’occasion de découvrir sur un grand écran. Le film, sorti en 1979, est toujours passionnant à regarder. Malgré une l’animation moins détaillée que celle produite dans d’autres pays à l’époque, le récit est tellement passionnant que l’on ne voit pas le manque de moyens de ce dernier. De plus, la superbe musique qui accompagne les péripéties d’un jeune garçon et de l’étrange femme qui l’a pris sous sa protection renforce vraiment l’immersion dans ce monde surprenant où un immense train à l’apparence vieillotte traverse l’espace de planète en planète.

Et pour les amateurs de Albator, celui-ci, ainsi qu’Esméralda, apparaissent régulièrement pour sortir le duo de situations parfois inextricables.


ADIEU GALAXY EXPRESS

De Rintarõ - Japon - 1981 - 135’

Trois ans se sont écoulés. Tetsurô est rentré sur la Terre, désormais contrôlée par la reine Prométhium. Maetel lui demande de le rejoindre pour retrouver le Galaxy Express 999.

Avis : Adieu Galaxy Express fait partie de la trilogie des films consacrée au Galaxy Express 999. Il est aussi très bien restauré et les deux films vont sortir prochainement sur support physique en France.

Le réalisateur Rintarõ choisi de trancher complètement avec le premier film qui est une sorte de road movie à travers l’espace. Ici, la guerre entre les humains et ceux qui ont été cybernétisés et qui ont une vie éternelle fait rage. L’œuvre est donc traversée par de très nombreux affrontements, des morts qui s’accumulent et un final particulièrement marquant.

L’animation, notamment celle de l’arrière-plan, manque aussi de moyens. Toutefois, les événements narrés sont captivants et le destin des deux personnages principaux que l’on apprécie depuis le premier opus est vraiment sympathique à découvrir. Quant à Albator et à Esméralda, ils font de nouvelles apparitions particulièrement remarquables.

METROPOLIS

De Rintarõ - Japon - 2001 - 112’

À Metropolis, les humains cohabitent avec les robots. Dans une atmosphère baignée de jazz, cette cité futuriste est le théâtre d’une enquête menée par un inspecteur et son jeune neveu au sujet d’un trafic d’organes lié à l’homme le plus puissant de la ville.

Avis : Metropolis est considéré, à raison, comme l’un des chefs-d’œuvres de Rintarõ. Le film tranche beaucoup par rapport à ce que l’on avait l’habitude de voir au début des années 2000 dans l’animation. Le long métrage propose des plans absolument étourdissements, ayant une très grande imagination, et surtout bénéficiant d’une bande originale magnifique.

Cette très belle restauration permet de mettre en valeur l’adaptation du deuxième manga créé par Osamu Tezuka, le dieu du manga japonais qui en a créé tous les codes.

Bien que portant le même nom que le film de Fritz Lang, et se déroulant dans une ville à multi niveau où des tensions existent entre les robots, les ouvriers humains et les détenteurs du pouvoir, le récit s’éloigne vraiment de cette histoire.

Le spectateur se retrouve embarqué dans une surprenante enquête, alors qu’une jeune robot est amenée à changer le monde dans lequel elle évolue.

Le film ébloui par sa maestria, propose des plans splendides et une galerie de personnages incroyables. Aussi, si vous avez l’occasion de le voir, ne passez pas à côté de cette œuvre marquante de l’animation japonaise qui l’a révolutionnée il n’y a pas si longtemps que cela.

MANIE MANIE

De Rintarõ - Japon - 1987 - 50’

Cet omnibus propose trois histoires (Labyrinthe, le Coureur et Stoppez le travail !), inspirées des nouvelles de l’auteur de science-fiction Taku Mayumura et réalisées par trois ténors de l’animation japonaise.

Avis : Manie Manie était le dernier film projeté lors de la nuit qui était dédié à Rintarõ. Il s’agit d’une anthologie de trois courts métrages, dont deux segments sont réalisés par Yoshiaki Kawajiri et par Katsuhiro Ōtomo. On se retrouve devant trois œuvres très différentes, bénéficiant d’une animation incroyable et entraînant le spectateur aussi bien dans un étrange jeu du chat et de la souris, une course de voituree débridée ou un lieu de construction d’une nouvelle zone résidentielle perdue en plein milieu d’un marais.

GALERIE PHOTOS DES TABLES RONDES

Utopiales 2022 : Samedi 29 octobre 2022


Crédit Photos Emmanuelle Tesseron et quelques photos Isabelle Arnaud

© Marc-Antoine Mathieu


Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Japan Party et le salon fantastique 2024 : Deux fois plus de (...)
Kinotayo 2023 : Le bilan
PIFFF 2023 : Mardi 12 décembre
PIFFF 2023 : Lundi 11 décembre
PIFFF 2023 : Le weekend
La Dernière Chose qu’il m’a dite : Une seconde saison (...)
Uncoupled : Showtime fait à son tour marche arrière
Le vieil homme et l’enfant : La critique
Sidonie au Japon : la critique
NCIS - Origins : La préquelle complète son casting
Japan Party et le salon fantastique 2024 : Deux fois plus de (...)
Dawn of Green Arrow & Black Canary : La critique du tome (...)
L’Anneau Unique : La critique des Ruines du Royaume (...)
Jeux Vidéos - Bandes Annonces : 29 mars 2024
Star Trek - Section 31 : Une première image et une info (...)