Star Wars - Andor : Critique 1.07 - L’Annonce

 Date de diffusion : 19/10/2022
 Plateforme de diffusion : Disney+
 Épisode : L’Annonce
 Réalisateur : Benjamin Caron
 Créateurs : Tony Gilroy, Dan Gilroy, Stephen Schiff, Beau Willimon
 Scénariste : Stephen Schiff
 Musique : Nicolas Britell
 Interprètes : Diego Luna, Genevieve O’Reilly, Stella Skarsgard, Adria Arjona, Fiona Shaw, Denise Gough, Kyle Soller

Après un tel sentiment de complétion qu’a apporté l’Oeil la semaine dernière, il faut rebondir et conserver l’entrain pour cette deuxième partie de saison d’Andor. Plus que deux membres vivant du commando suicide, un Empire qui se doit de réagir et les têtes pensantes de la rébellion devant passer à l’étape suivante, le programme reste néanmoins tout de même plutôt alléchant dans L’Annonce, le septième épisode.

Quatre récits prenants

L’action s’ouvre sur Syril Karn, une nouvelle fois sermonnée par sa mère, s’apprêtant à aller à son entretien d’embauche trouvé par son oncle, dont on ignore encore tout, pour réintégrer à un poste subalterne les effectifs de l’Empire. Du côté des dirigeants impériaux, c’est le branle-bas de combats.

L’Amiral Wulf Yularen – vu dans Clone Wars, Rebels, l’un des plus emblématiques de la saga – réunit ses troupes et n’y va pas par quatre chemins : L’Empire Galactique va se rappeler aux bons souvenirs de tous ! Fini de rire, l’heure est à la réponse forte et disproportionnée. Peine alourdie, fin de la tolérance envers les planètes dissidentes, tous les moyens à disposition pour militariser et tuer dans l’œuf ce début de résistance.

Cassian décide de retourner sur Ferrix pour chercher sa mère adoptive, Maarva, pour l’emmener sur une planète luxuriante et prendre des nouvelles de Bix. Ses deux visites se soldent par deux échecs. La matriarche souhaite rester sur place et se battre, l’ancien amour de notre héros éponyme n’a plus confiance en lui. Il constate d’ailleurs que les storm troopers sont présents partout.

Du côté des leaders de la lutte, Mon Motmah et Luthen Rael ne sont pas en accord avec l’ampleur de l’opération sur Aldhani, mais comme le dit si bien l’antiquaire « on ne peut rester cacher très longtemps ». Il est temps que chacun prenne ses responsabilités dans son implication quant à ce combat.

Cet entrelacement narratif fonctionne fichtrement bien. On s’inquiète pour Andor, s’excite presque du réveil de l’Empire, comprend toute la complexité de la résistance. La série maintient son ambiance pesante, renforçant l’implication du spectateur en laissant l’incertitude et l’inquiétude prendre le dessus pour tous.

Toujours signifiant

L’intrigue concernant Syril, même si elle est en filigrane, sert de fenêtre sur le quotidien des lambdas sur Coruscant. Même s’il ne fait pas de doutes qu’il aura un rôle plus important à l’avenir, son parcours donne une idée du fonctionnement sur cette ville planète semblant déshumaniser tant. Le plan servant de présentation du service des standards, même s’il est à l’horizontal, donne le vertige. La caméra décide encore de ne pas se contenter de montrer mais d’être signifiante.

Alors que l’on assiste aux luttes internes au sein des officiers, Benjamin Caron va faire des choix de cadres malins permettant de comprendre comment le rapport de force bascule entre Dedra Meero et Blevin. Filmés sur la même valeur, avec leurs bureaux devant eux en légère contre-plongée, avec un angle à plat durant les champs contre champs pour illustrer leur même niveau d’argumentation et de hiérarchie, avec dans le même temps le Major Partagaz dominant les deux. Lorsque l’on comprend que c’est Meero qui obtiendra gain de cause, fin du ping pong entre les trois, plan fixe pou montrer toute l’émotion de cette dernière, suivi par un plan désaxé sur Blevin montrant sa déception. Voilà comment, avec peu d’effets de réalisations bien pensés, on peut apporter du propos à l’image.

De la même manière, la discussion entre Motmah et l’un de ses amis d’enfance est un exemple de bonne mise-en-scène. Sous l’œil inquisiteur de Perrin Fertha, les deux vont feindre une simple histoire d’anecdotes entre vieilles branches. Le fait que Fertha est toujours placé proche d’eux, souvent montré, apporte une réelle tension, d’autant qu’on a vu précédemment ce que l’Empire est capable lorsqu’il lâche les chevaux et donc ce qui pourrait arriver à la sénatrice et ses proches si elle était découverte, au milieu de cette foule mondaine. Les acteurs jouant parfaitement cette tension mêlée de complicité.

En parlant du pouvoir central, le flashback de Cassian est tout bonnement percutant par ce qu’il ne montre pas.

Un épisode moins pétaradant et sublime que la semaine dernière mais toujours d’excellente facture. On commencerait presque à y prendre goût à ne pas être déçu par une série Star Wars !

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