First Cow : La critique
First Cow est un bon film présentant une amitié très forte se déroulant aux États-Unis au XIXe siècle.
Le scénario de Jonathan Raymond et du réalisateur Kelly Reichardt présente un cuisinier itinérant qui va se lier d’amitié avec un immigré chinois. Ces derniers vont avoir l’idée de voler du lait de la première vache à se retrouver sur le territoire où ils se trouvent afin de vendre des beignets aux habitants. Mais évidemment, dans des conditions austères, cette activité n’est pas sans risques.
Le film de Kelly Reichardt a une certaine rusticité. Il présente la vie des premiers colons américains sans fioritures. À travers les personnages principaux, on découvre une existence simple et rugueuse dans laquelle un petit gâteau, porteur du souvenir du passé de ces hommes et ces femmes, suffit à illuminer temporairement leur vie.
La mise en scène s’attarde sur les faits et les gestes du quotidien. Cette tranche de vie permet de se rendre compte de la résilience des individus et de leur capacité à rebondir devant l’adversité. Une partie du récit se déroule dans la forêt dans laquelle vivent les deux protagonistes. Cette dernière est un personnage à part entière, parfois pourvoyeuse de ressources et d’abris.
Le long métrage est tourné en 4/3, ce qui renforce l’impression de proximité avec les personnages que l’on suit. Ainsi, la forêt peut se faire étouffante, alors que le gros bourg où habitent quelques personnes semble particulièrement vide.
Il faut d’ailleurs souligner la qualité des décors d’Anthony Gasparro qui donnent vraiment l’impression de se retrouver devant des bicoques construites de bric et de broc dans lesquels les individus survivent. Le contraste avec la maison du notable de la région est d’ailleurs important. Tout comme celui concernant les costumes d’April Napier montrant parfaitement les différences de classe sociale.
La photographie de Christopher Blauvelt est parfois sombre. Un effort a été fait afin de rendre l’ambiance la plus crédible possible. Ainsi, on a vraiment l’impression de se retrouver dans les conditions d’époque où dès que la nuit tombe, les lumières se font rares.
L’amitié est au cœur du récit. Elle est très bien portée par les deux acteurs principaux qui font complètement croire à leur relation. Ces derniers sont bien complémentaires et se reposent parfaitement sur leur compréhension mutuelle et l’espoir en des jours meilleurs qui les unit.
John Magaro est vraiment touchant en cuisinier voulant pratiquer son art et rêvant d’ouvrir un restaurant. Orion Lee est excellent en immigré rêvant de fortune et espérant se faire une place au soleil. Que ce soit dans leurs actes ou leurs non-dits, les comédiens sont très bien associés et forment un duo d’amis fort sympathique. Et Toby Jones est très bon en notable local se croyant supérieur à tous.
First Cow est un bon film permettant de s’immerger dans une période rude vécue par le biais de deux amis. Avec une histoire simple et efficace, une belle réalisation et un travail important fait sur la reconstitution de l’époque, l’œuvre a certes des longueurs, mais devrait ravir les personnes appréciant ce genre de long métrage.
Introspectif et touchant.
SYNOPSIS
Vers 1820, un cuisinier solitaire voyage vers l’Ouest, jusqu’à l’actuel Oregon. Il y rencontre un immigrant chinois également en quête de fortune. Les deux montent un dangereux commerce impliquant de voler le lait de la vache d’un propriétaire terrien : l’unique et première vache du territoire.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2 h 02
Titre original : First Cow
Date de sortie : 20/10/2021
Réalisateur : Kelly Reichardt
Scénariste : Jonathan Raymond, Kelly Reichardt d’après l’œuvre de Jonathan Raymond
Interprètes : John Magaro, Orion Lee, Toby Jones, Ewen Bremner, Scott Shepherd, Gary Farmer, Lily Gladstone, Alia Shawkat
Photographie : Christopher Blauvelt
Montage : Kelly Reichardt
Musique : William Tyler
Costumes : April Napier
Décors : Anthony Gasparro
Producteur : Neil Kopp, Vincent Savino, Anish Savjani pour Film Science
Distributeur : Condor Distribution
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