La vie devant soi : Review du film Netflix

Date : 17 / 11 / 2020 à 11h30
Sources :

Unification


On ne peut pas remplacer Simone Signoret, même si on s’appelle Sophia Loren. C’est bien là tout le problème de voir un remake lorsque l’on a adoré le film original : il est très difficile d’être impartial et de regarder la nouvelle mouture sans faire de comparaison. Et la déception est grande, du moins en ce qui me concerne.

Dans ce film où toute la narration s’appuie sur la relation entre un petit garçon et une vieille dame, il était essentiel que l’on puisse s’attacher à l’un comme à l’autre. Et si le jeune Ibrahima Gueye est absolument formidable dans le rôle du gamin intelligent, débrouillard et rebelle, Sofia Loren, elle, n’est pas très crédible dans le rôle de la matrone au passé traumatisant. Sa prestation manquait d’émotion, son jeu était figé et sonnait souvent faux. Comme Simone Signoret dans la version de Moshé Mizrahi, elle aurait dû porter le film, et ce n’est hélas pas le cas. Ce sont surtout le gamin - qui crève l’écran - et les seconds rôles qui donnent tout son intérêt à la version de Netflix.

Le déroulé narratif est simple : tout sépare les deux protagonistes, mais à force de se fréquenter, ils finissent par s’apprécier. Mais pour une raison que je ne comprends pas, les scénaristes n’ont pas réussi à capturer la progression émotionnelle de la relation entre Momo et Madame Rosa. Ils sont restés dans la superficialité, et c’est à nous de décoder les raisons pour lesquelles Momo finit par aimer cette vieille femme revêche. Simone Signoret avait tellement bien fait passer cette tendresse qui se noue progressivement entre l’enfant et sa gardienne, alors que Sofia Loren fait presque décoration, juste un nom célèbre pour vendre le film. Quel dommage !

Heureusement, il y a les seconds rôles : Le Dr Cohen (Renato Carpentieri) le tuteur de Momo qui a bien compris qu’obliger le garçon et la vieille dame à vivre ensemble leur sera bénéfique ; le patron de la droguerie, Hamil (Babak Karimi) qui offre un travail à Momo et lui enseigne la patience et la tolérance ; la voisine du dessous, Lola (Abril Zamora) une prostituée transexuelle qui n’est qu’amour et joie de vivre. Leur jeu est vraiment convaincant et c’est un plaisir de regarder ces personnages évoluer.

On sent quelques tentatives du scénario pour faire passer des messages, comme ce moment où Madame Rosa et Momo assistent à une descente de police dans un immeuble de migrants. Sauf que ça n’apporte rien ni à l’histoire, ni à la problématique des personnages. Il y a aussi l’arrivée de Hamil dans la vie de Momo : on s’intéresse soudainement au fait que Momo est musulman, et Madame Rosa le présente au commerçant dans l’espoir que celui-ci réconcilie l’enfant et sa culture. Ah bon, et comment ? En lui faisant réparer des tapis ? Des clichés pour le plaisir de faire de la démagogie dans une actualité tendue. Complètement loupé.

Côté visuel et technique, c’est très bien fait, comme tous les films de... mais je me répète. Je ne peux hélas pas vous parler de la musique de Gabriel Yared, je ne me suis même pas rendu compte qu’elle était là... Au delà de ses faiblesses, un assez joli film, surtout si vous n’avez pas vu celui de 1978.


SYNOPSIS

Madame Rosa est une ancienne prostituée rescapée d’Auschwitz qui gagne maigrement sa vie en s’occupant d’enfants de migrantes prostituées. Alors qu’elle fait ses courses, Momo, 12 ans, un orphelin sénégalais, lui vole son sac. Le tuteur de Momo, le Dr. Cohen, demande à Madame Rosa de s’occuper de lui pendant quelques semaines. Elle accepte à contrecoeur et uniquement pour l’argent, et Momo n’est pas plus enchanté qu’elle de la situation. Mais tous deux ont un grand coeur ; leur relation au départ tendue va évoluer vers un respect mutuel, ouvrant les portes à l’amour.

BANDE ANNONCE - EXTRAITS


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 34
- Titre original : La vita davanti a sé
- Date de sortie : 13/11/2020
- Réalisateur : Edoardo Ponti
- Scénaristes : Ugo Chiti, Edoardo Ponti, d’après le roman d’Émile Ajar/Romain Gary
- Interprètes : Sophia Loren, Ibrahima Gueye, Renato Carpentieri, Iosif Diego Pirvu, Massimiliano Rossi, Abril Zamora, Babak Karimi, Simone Surico
- Photographie : Angus Hudson
- Montage : Jacopo Quadri
- Musique : Gabriel Yared
- Costumes : Ursula Patzak
- Décors : Maurizio Sabatini
- Producteurs : Carlo Degli Esposti, Regina K. Scully, Nicola Serra, Lynda Weinman
- Distributeur : Netflix France


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