Le jeu de la dame : Review de la série Netflix

Date : 22 / 10 / 2020 à 13h30
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Le jeu de la dame est une excellente série de 7 épisodes de 1 heure adaptant le roman de Walter Tevis. Le gambit dame, qui est la traduction littérale du titre anglais The Queen’s Gambit, est l’une des plus anciennes ouvertures aux échecs.

Le scénario de Scott Frank et d’Allan Scott présente une orpheline qui, dans les années 60 aux États-Unis, va se révéler être un génie des échecs. Elle n’aura de cesse que d’élever son niveau afin d’affronter le grand champion du monde qui est russe, ce qui rajoute en sous-texte un enjeu politique en pleine guerre froide.

La réalisation de Scott Frank est vraiment brillante. Ce dernier réussit à filmer les très nombreuses parties d’échec comme des balais particulièrement haletants dans lesquels, même si on n’a aucune connaissance dans le domaine des échecs, on ne peut que se retrouver happé par le jeu.

L’œuvre est intense de bout en bout et on ne voit jamais passer les épisodes que l’on enchaîne les uns derrière les autres, tant ils sont passionnants et que l’on a envie de savoir ce que va devenir cette jeune femme. D’autant que celle-ci est en proie à une addiction à l’alcool et à des petites pilules vertes contre lequel elle lutte. Alors que son état de droguée lui apporte parfois des éclairs de génie dans l’art des échecs.

L’interprétation est vraiment très bonne. C’est celle d’Anya Taylor-Joy qui est absolument prodigieuse. La comédienne est incroyable dans son rôle et captivante à chacune de ses apparitions. Les gros plans sur son visage lors des parties d’échecs sont envoûtants et cette dernière nous perfore directement de ses yeux intenses. Chloe Pirrie est très bonne dans le rôle de sa mère adoptive. Les deux actrices ont une étrange alchimie qui fonctionne parfaitement entre elles, à l’image de leur vie en partie brisée par le destin. Il faut aussi saluer la très belle prestation d’Isla Johnston dans le rôle du personnage principal enfant.

Harry Melling est très bon en joueur d’échecs de haut niveau. Thomas Brodie-Sangster est formidable en champion américain à l’ego surdimensionné. Et Marcin Dorocinski est impeccable en grand-maître russe dominant les échecs mondiaux. Les autres protagonistes sont tous formidables et permettent de se retrouver en plein cœur d’un univers dédié à un jeu à la fois presque confidentiel aux États-Unis et adoré en Russie.

Le travail sur les beaux décors de Uli Hanisch et les magnifiques costumes de Gabriele Binder, associé à un grand soin apporté aux détails et aux accessoires, donne vraiment l’impression de se retrouver transposé dans les années 60. D’autant que des beaux effets spéciaux aident à découvrir les grandes capitales mondiales transposées quelques décennies en arrière, avec une circulation automobile quasiment inexistante.

Quant aux effets spéciaux focalisés sur la façon dont la jeune femme visualise ses parties d’échecs, ils sont de toute beauté et représentent de façon magnifique la psyché souvent à la limite de la folie de ce génie du jeu. Certains passages sont vraiment spectaculaires et voir la transposition de ce qu’il se passe dans la tête du personnage principal d’une telle façon est tout simplement incroyable.

La musique de Carlos Rafael Rivera est aussi vraiment bonne et participe beaucoup à l’impact qu’ont les scènes de jeux. Ces dernières sont d’ailleurs tellement bien montées, que quelle qu’en soit l’issue, on est suspendu aux prochains gestes des personnages où à la manière dont ils racontent la partie.

Le jeu de la dame est une excellente mini-série qui présente un incroyable portrait de femme à la destinée impressionnante. En se concentrant sur ce personnage atypique, passionné par un jeu duquel étaient généralement exclues les femmes au siècle précédent, dans une période ne les prenant pas forcément au sérieux, c’est l’histoire de l’impact des échecs au niveau international, et de la société américaine des années 60 qui est contée.

Avec une réalisation brillante, une histoire captivante, un travail magnifique sur la reconstitution des années 60 et une actrice époustouflante, l’œuvre est splendide, sort réellement de l’ordinaire et est merveilleuse à découvrir. D’autant que certains de ses passages sont tellement palpitants, que l’on a une très grande envie de la revoir à nouveau très rapidement. Et évidemment, la série donne une très grande envie de se mettre à jouer aux échecs et pourrait créer quelques vocations.

Envoûtant et spectaculaire.

ÉPISODE

- Episode : 1.01 à 1.06
- Titre : Ouvertures, Échanges, Pions doublés, Milieu de jeu, Fourchette, Ajournement, Finale
- Date de première diffusion : 23 octobre 2020 (Netflix)
- Créateur : Scott Frank, Allan Scott
- Réalisateur : Scott Frank
- Scénariste : Scott Frank, Allan Scott d’après l’oeuvre de Walter Tevis
- Avec : Anya Taylor-Joy, Marielle Heller, Thomas Brodie-Sangster, Moses Ingram, Harry Melling, Bill Camp, Chloe Pirrie, Janina Elkin, Jacob Fortune-Lloyd, Marcin Dorocinski, Patrick Kennedy, Matthew Dennis Lewis, Russell Dennis Lewis, Rebecca Root, Christiane Seidel, Millie Brady, Akemnji Ndifornyen, Eloise Webb, Isla Johnston

RÉSUMÉ

En pleine Guerre froide, le parcours de huit à vingt-deux ans d’une jeune orpheline prodige des échecs, Beth Harmon. Tout en luttant contre une addiction, elle va tout mettre en place pour devenir la plus grande joueuse d’échecs du monde.

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