Honeyland la femme aux abeilles : La critique
Honeyland la femme aux abeilles est un très bon documentaire macédonien mettant en avant une charmeuse d’abeilles.
Les réalisateurs Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov devaient produire une vidéo environnementale et ont découvert Hatidze Muratova lors de leurs repérages. Cette femme, qui vit isolée dans les montagnes désertiques de Macédoine au cœur d’un village quasiment abandonné, est l’une des rares à continuer à s’occuper des abeilles de façon traditionnelle et à vivre de leur miel.
Cette dernière a d’ailleurs pour habitude stricte de ne prélever que la moitié du labeur des insectes et de leur laisser le reste pour qu’ils puissent en vivre et passer l’hiver très dur de la région.
Le documentaire bénéficie de la magnifique photographie de Fejmi Daut et de Samir Ljuma qui a d’ailleurs été primée au Festival de Sundance 2020 par le Prix spécial du jury pour la meilleure photographie d’un film documentaire. Le film a aussi remporté le Grand Prix du Jury du meilleur documentaire étranger et le Prix spécial du jury pour son impact pour le changement. De plus, cela faisait 35 ans qu’un film macédonien n’avait pas été nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger, sans compter qu’il est aussi nommé à celui du meilleur documentaire.
Les réalisateurs ont mis trois ans à tourner des centaines d’heures de rushs qu’ils ne décryptaient parfois que pendant le montage où ils étaient aidés par un traducteur. En effet, le dialecte utilisé par les intervenants est ancien et peu usité aujourd’hui, ce qui fait qu’ils captaient des scènes sans parfois en comprendre leurs teneurs.
Si le film se focalise beaucoup sur Hatidze Muratova, et sa mère en partie aveugle et paralysée, il présente aussi une famille turque, celle d’Hussein, qui s’installe à côté et a une vision de l’élevage beaucoup plus capitaliste qu’elle. C’est d’ailleurs quand ces derniers se mettent à implanter leurs propres ruches et à vraiment exploiter les abeilles que les choses se tendent entre eux.
Avec ces deux familles mitoyennes, c’est aussi une vision du monde qui est montrée, avec d’un côté une personne qui tient à partager les ressources et éviter qu’elles ne soient détruites et de l’autre des individus qui souhaitent faire du profit sans se préoccuper de ce qu’ils laissent derrière. L’une des scènes du film est d’ailleurs emblématique de cet affrontement entre deux volontés représentatives de deux conceptions différentes du monde.
Honeyland la femme aux abeilles est un très bon documentaire se focalisant sur une région désertée de la macédoine et présentant une femme particulièrement attachante vivant frugalement en osmose avec la nature qui l’entoure. Avec une très belle photographie, des personnages de deux familles attachants à découvrir, avec leurs joies et leurs tristesses, l’œuvre est vraiment très agréable à visionner et rend un bel hommage à la résilience humaine.
Touchant et sincère.
SYNOPSIS
Hatidze est une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle, dans les montagnes désertiques de Macédoine. Sans aucune protection et avec passion, elle communie avec les abeilles. Elle prélève uniquement le miel nécessaire pour gagner modestement sa vie. Elle veille à toujours en laisser la moitié à ses abeilles, pour préserver le fragile équilibre entre l’Homme et la nature.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 26
Titre original : Honeyland
Date de sortie : 16/09/2020
Réalisateur : Tamara Kotevska, Ljubomir Stefanov
Scénariste : Ljubomir Stefanov, Tamara Kotevska
Interprètes : Hatidze Muratova, Nazife Muratova, Hussein Sam, Ljutvie Sam
Photographie : Fejmi Daut, Samir Ljuma
Montage : Atanas Georgiev
Musique : Foltin
Producteur : Atanas Georgiev, Ljubomir Stefanov, Marjana Shushlevska, Kornelija Ristovska pour Apolo Media, Trice Films
Distributeur : KMBO
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