Midnight Runner : La critique
Midnight Runner est un film intéressant se basant sur une histoire vraie dramatique qui avait défrayé la chronique en Suisse au début des années 2000.
L’histoire d’Hannes Baumgartner et de Stefan Staub présente donc un jeune homme, coureur de talent qui travaille comme cuisinier dans la restauration, et qui se met à agresser les femmes la nuit pour leur voler leur sac avant une certaine escalade de la violence.
C’est en le suivant de près que le réalisateur Hannes Baumgartner, dont c’est le premier long métrage, a voulu montrer la manière dont la violence s’est progressivement invitée dans la vie de cet homme apprécié et talentueux. Il focalise donc en permanence la caméra sur lui, et montre la façon dont celui-ci n’arrive pas à gérer l’expression de ses sentiments.
En effet, après une enfance particulièrement difficile est un drame qui l’a beaucoup affecté, le jeune homme se replie sur lui et s’accroche à sa mère adoptive et à sa petite-amie tout en ne pouvant pas s’empêcher d’aller attaquer des femmes en pleine nuit.
Le rythme du film est ponctué par les courses que fait le personnage principal. La mise en scène montre très bien la relation étroite entre cet effort physique et la sensation d’échapper à sa vie qui habite le personnage principal qui le pratique. Le mal-être du protagoniste, l’escalade de la violence sont très bien rendus, tout comme le côté attachant et volontaire d’un homme qui essaye de réussir dans sa vie.
Le comédien qui l’incarne est vraiment très bon. Max Hubacher s’est d’ailleurs longuement entraîné afin de faire croire qu’il était un athlète de haut niveau et cela fonctionne fort bien à l’écran. D’autant qu’une scène impressionnante a été tournée en plein dans une course importante qui se déroule en Suisse. Le comédien est très juste dans son interprétation. Il réussit à montrer la dualité qui occupe son personnage et la façon dont ce dernier va céder à ses pulsions progressivement. Il est aussi très expressif corporellement, ce qui lui permet de faire passer un certain nombre d’émotions, même lorsque son visage paraît figé.
Les scènes de course sont vraiment bien tournées. On a l’impression de se retrouver entraîné dans la foulée du personnage. La cadence de ses pas, ses déambulations au stade, dans la nature ou en pleine ville nocturne prennent parfois une forme envoûtante. Les séquences de cuisine sont aussi très intéressantes, montrant un autre visage d’un protagoniste chez lequel la violence affleure parfois subrepticement.
Midnight Runner est le portrait intéressant d’un agresseur et d’un tueur qui montre la façon dans la violence l’a progressivement submergé et l’impact que cela a eu sur sa vie. Avec un récit bien mené et un très bon acteur, cette plongée au cœur de la psyché d’un homme perturbé est intéressante.
Véridique et dérangeant.
SYNOPSIS
Jonas Widmer est l’un des meilleurs coureurs de fond en Suisse. Sa grande ambition est de courir le marathon aux Jeux Olympiques. En parallèle, il est cuisinier et s’apprête à emménager avec sa petite amie, Simone. Mais cette vie bien normée, Jonas la conduit méticuleusement et au prix d’efforts surhumains pour ne pas céder aux pulsions meurtrières qui l’envahissent. Incapable d’exprimer sa souffrance émotionnelle, la vie de Jonas se transforme progressivement en un parcours d’endurance pour ne pas sombrer.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 32
Titre original : Der Läufer
Date de sortie : 24/06/2020
Réalisateur : Hannes Baumgartner
Scénariste : Hannes Baumgartner, Stefan Staub
Interprètes : Max Hubacher, Annina Euling, Sylvie Rohrer, Christophe Sermet, Saladin Dellers, Luna Wedler
Photographie : Gaetan Varone
Montage : Christof Schertenleib
Costumes : Leonie Zykan
Décors : Demian Wohler
Producteur : Stefan Eichenberger, Ivan Madeo pour Contrast Film
Distributeur : Tamasa Distribution
LIENS
PORTFOLIO
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.