Westworld : Review 3.05 Genre

Date : 14 / 04 / 2020 à 13h45
Sources :

Unification


Dans cette 5ème heure, intitulé Genre, le divertissement " mainstream " est de très haute volée. Ici, Westworld se libère de ses chaînes de show cérébral, psychorigide et robotique pour offrir une magnifique respiration à une intrigue très dense depuis 4 épisodes. Il ravit tout particulièrement ceux qui ont besoin d’un show dynamique chargé d’émotions qu’elles soient d’ordre esthétiques ou musicales.

Car Genre est d’abord une ode à la musique et à son apport considérable dans l’industrie cinématographique et télévisuelle. Comme le démontre John Williams avec le Jaws de Spielberg, la fameuse " soundtrack " génère l’émotion dans l’œuvre, donne un sens à l’image et oriente même le genre de l’œuvre. Et clairement, la couleur émotionnelle d’une même scène peut varier selon que l’on écoute Love Story d’Henri Mancini, La chevauchée des Walkyries de Wagner, le Space Oddity de David Bowie ou le Nightclubbing d’Iggy Pop. La musique est aussi associée à des archétypes, des stéréotypes et des genres particuliers. Encore une fois, Westworld se nourrit avec maestria des décennies d’histoire du cinéma.

Genre offre donc des moments esthétiquement très inspirés, émotionnellement authentiques et parfois instantanément culte.

Bien évidemment cela n’est rendu possible qu’avec la sensibilité et l’immense talent de directrice de la photographie de la réalisatrice Anna Foerster. Elle parvient notamment à capter la performance hallucinée d’Aaron Paul, grand atout de la saison, et fil conducteur émotionnel de l’épisode.

Avec ces considérations,  Genre est le moment récréatif de la saga, celui où l’écriture et l’inspiration se libère pour apporter de l’inattendu à ce qui était attendu, déjouer les prédictions et mettre en image un chaos ordonné.

Il est attendu que Dolores prenne le contrôle du système pour semer le chaos dans la société humaine. Néanmoins, la résonance du message de l’épisode avec la réalité contemporaine actuelle est absolument inattendue et magnifiquement pertinente.

Quand un agent du chaos fait irruption dans les sociétés humaines, le chaos qu’il sème n’est jamais ce que l’on imagine, celui qui était prévu dans les manuels de défense. Le chaos est tantôt ordonné, impartial et impitoyable.

Dans les moments où l’humanité se retrouve menacée et son ordre mondial intrinsèquement désordonné, les notions de " liberté " et de " contrôle " viennent s’entrechoquer frontalement.

A l’instar de The Walking Dead, Westworld, via cet épisode, contribue à apporter des éléments de réponses à deux questions fondamentales en temps de crise et de chaos :

  • A quel degré le besoin de maintien de l’ordre public et la nécessité du contrôle de l’individu deviennent figure totalitaire ?
  • A quel moment l’excès de liberté issu de l’absence de contrôle devient inhumain et liberticide voire générateur d’excès de servitude ?

Dans ce 5ème épisode, la réponse repose sur un socle salvateur et très humaniste : Entre l’ordre et le chaos réside fondamentalement la liberté humaine. Chaque individu devrait disposer du libre arbitre de choisir son destin et ses propres chaines de servitude.

Dans Games of Thrones, Littlefinger indiquait que le chaos était une échelle. Dans Westworld, Dolores complète le propos en affirmant que le chaos est une liberté. Et pour renforcer encore plus le ton très nietzschéen de la série, il est clairement souligné que l’accession à la vérité des choses, le " connaître " mène à l’ordonnancement, la schématisation voire la planification d’un chaos déjà existant qui n’aspirait qu’à être révélé. Le chaos est aussi une vérité révélée.

En définitif, Genre est un des meilleurs épisodes de la saga Westworld, alors même qu’il est celui qui s’en éloigne le plus. C’est simple, c’est beau, c’est dense et divertissant. D’une certaine façon, il est l’équivalent de l’épisode 6, This Extraordinary Being de l’anthologie Watchmen, diffusée sur HBO quelques mois auparavant.

En tout cas, cela témoigne bien que le show se renouvelle pour développer une identité singulière et originale parce que sui generis.

ÉPISODE

- Episode : 3.05
- Titre : Genre
- Date de première diffusion : 12 avril (HBO) - 13 avril 2020 (OCS)
- Réalisateur : Anna Foerster
- Scénariste : Karrie Crouse & Jonathan Nolan

BANDE ANNONCE



Les séries TV sont Copyright © leurs ayants droits Tous droits réservés. Les séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de leurs ayants droits.



 Charte des commentaires 


The Walking Dead - The Ones Who Live : Critique 1.02 (...)
The Walking Dead - The Ones Who Live : Critique 1.01 (...)
The Walking Dead - Daryl Dixon : Critique 1.06 Retour à la maison (...)
The Walking Dead - Daryl Dixon : Critique 1.05 Deux Amours
The Walking Dead - Daryl Dixon : Critique 1.04 La Dame de (...)
Star Trek - Section 31 : Une première image et une info (...)
Les Chroniques de Spiderwick : Une nouvelle bande annonce de la (...)
Invincible : Critique 2.07 Je n’ai pas l’intention de (...)
The Walking Dead - The Ones Who Live : La critique des deux (...)
The Good Daughter : Jessica Biel héroïne d’une nouvelle (...)
24 heures à New-York [VOD] : La critique
Nine Perfect Strangers : Le retour de Nicole Kidman et (...)
Dr. Odyssey : Joshua Jackson prêt à jouer au docteur avec Ryan (...)
Batman & Robin : La critique de Dynamic Duo Tome (...)
Netflix - Bandes annonces : 28 mars 2024