See : La review des trois premiers épisodes

Date : 04 / 11 / 2019 à 14h30
Sources :

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Troisième critique d’une série Apple TV+ après All For Mankind et The Morning Show, pour se lancer dans le domaine maintenant très concurrentiel des diffuseurs de contenus en streaming, Apple se devait de proposer une série à grand spectacle pouvant attirer un public de plus en plus friand de sensations quasi-cinématographiques. Pour donner de la crédibilité à son projet quoi de mieux que de faire appel à Steven Knight en tant que créateur et scénariste de la série, tout auréolé qu’il est par le succès mérité de Peaky Blinders. Ajoutez à cela Francis Lawrence, un metteur en scène ayant fait ses preuves dans le genre post-apocalyptique (avec Hunger Games) pour réaliser les trois premiers les épisodes et il ne manque plus qu’un acteur de plus en plus bankable en la personne de Jason Momoa pour que la fête soit plus folle... Ou pas !

See se déroule dans un futur très lointain où l’humanité a été quasiment décimé et a perdu le sens de la vue. L’intrigue est centrée sur la tribu des Alkenny, dirigé par le fier Baba Voss. Alors que sa femme va accoucher de deux jumeaux, leur village est attaqué par l’armée d’une reine tyrannique qui semble vouloir les récupérer. Il est nécessaire pour apprécier See de se laisser aller à une suspension d’incrédulité maximale. En effet, l’ensemble du casting a beau jouer aux mieux les aveugles, on peut quand même s’étonner qu’ils arrivent à se déplacer et se battre de manière aussi assurée. N’imaginez cependant pas qu’un travail d’écriture très important n’a pas a été fait pour crédibiliser l’univers : il est ainsi régulièrement suggéré que les autres sens se sont affûtés et toutes sortes d’astuces, comme des cordes reliant les différentes huttes, ont été mises en place pour faciliter les déplacements des protagonistes.

Ceci étant dit, nous avons donc le droit à des scènes d’actions très spectaculaires notamment lors d’une époustouflante bataille et plus tard lors d’un affrontement entre Baba Voss et de vilains esclavagistes. Les chorégraphies sont particulièrement soignées et d’une brutalité assez surprenante. Les égorgements pleuvent, le sang gicle à tout-va et beaucoup d’innocents meurent dans des conditions particulièrement sordides. Cela permet de renforcer les enjeux dramatiques et de rendre l’ambiance post-apocalyptique plus viscérale. Ajoutez à cela deux scènes au contenu sexuel assez cru, bien que mises en scène de façon suggérée, et on se dit qu’Apple nous avait bien menti quand par la voix de directeur général, on apprenait qu’elle allait surtout proposer des séries grand public.

Que ce soit pour les décors naturels ou ceux reconstituant les vestiges de la civilisation urbaine que nous connaissons, tout est à la fois remarquablement crédible, joli à l’œil et parfois même grandiose. Un certain cachet cinématographique est bel et bien là pour renforcer notre immersion dans le récit. Un récit prenant et qui vise à faire de l’intrigue principale une allégorie de la condition humaine et de sa capacité à semer la destruction quand il avait la vue. Devenu beaucoup plus humble et plus fragile maintenant qu’il est privé du sens qu’il utilisait le plus, cela ne l’a pas rendu pour autant plus vertueux. Ainsi, les plus faibles sont toujours autant à la merci de ceux qui auront décidé de mettre leur force au service des puissants ou de leur propre cupidité. Comme attendue, la quête initiatique menée par les jumeaux de Baba Voss pourrait permettre de changer le destin du monde. Pour l’accomplir, il leur faudra affronter des ennemis prêts à commettre les pires exactions pour arriver à ses fins. Vous l’aurez compris, la série ne s’embarrasse pas de nuances, et même si le personnage joué par Momoa a un attrait pour la violence dû à des origines familiales pour la moins douteuse, nous sommes dans du manichéisme post-apocalyptique classique. Cela n’enlève en rien le plaisir qu’on peut avoir à regarder ces trois premiers épisodes d’autant qu’ils se concluent sur un cliffhanger qui donne fortement envie de découvrir la suite !

See n’est peut-être pas la série de l’année, mais elle est suffisamment efficace pour engager Apple dans la lutte sans merci qui se profile entre les différentes plateformes de streaming. Nul doute qu’il faudra à la marque davantage de séries du même acabit pour se faire la même réputation que Netflix, un leader qui a eu le temps de se constituer un catalogue au contenu prolifique.

ÉPISODE

- Episode : 1.01- 1.02 - 1.03
- Titre : Dieu Flamme - Une bouteille à la mer - Sang Frais
- Date de première diffusion : 1er novembre 2019 (Apple TV+)
- Réalisateur : Francis Lawrence (1.01 - 1.02 - 1.03)
- Scénariste : Steven Knight

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