Terminator - Dark Fate : James Cameron a un plan
Fans de Terminator et de James Cameron, cet article est pour vous ! Toujours en train de tourner les suites d’Avatar en Nouvelle-Zélande, le génial réalisateur, scénariste et producteur a accordé un entretien - via Skype - à quelques journalistes. Il leur a fait la primauté de ses toutes dernières déclarations concernant le film - extraordinaire semble-t-il - de Tim Miller, Terminator - Dark Fate, mais aussi de ce qu’il pense faire après, et de tant d’autres sujets passionnants.
Voici une tentative de retranscription de cet entretien que Collider a partagé avec ses lecteurs :
Dites nous tout ce que vous vouliez accomplir en retournant à Terminator après que tant d’autres personnes aient tenté de redémarrer ou de réimaginer la franchise.
J’étais un peu réticent à revenir dans ce monde, mais quand j’ai eu l’occasion de récupérer les droits, j’ai commencé à y penser - y a-t-il encore quelque chose à dire ? Et quand j’ai rencontré David Ellison à Skydance, il m’a dit : "Écoutez, ce que je veux faire, c’est revenir à l’essentiel. Dans un sens, vous pouvez faire la suite de Terminator 2." Et j’ai pensé que ça simplifierait les choses. Le film vient donc de lui, ce n’était pas ma vision [...].
J’ai donc pensé à ce qui se passerait si vous aviez ce Terminator qui est là depuis plus de 20 ans, et qui maximiserait sa capacité à imiter le comportement humain et à devenir aussi humain qu’il pourrait l’être. Cette idée se retrouve dans l’idée du libre arbitre. Nous avons vu le Terminator qui était programmé pour être mauvais ; vu celui qui était programmé pour être bon, pour être un protecteur. Mais dans les deux cas, ni l’un ni l’autre n’a son libre arbitre. Je pense donc que ce film est vraiment une occasion d’explorer ces idées du destin ou de la prédestination contre le libre arbitre et la façon dont nous traitons les êtres humains. Je veux dire que le Terminator n’est en réalité qu’une métaphore, toujours, pour certains aspects du comportement humain et de la psychologie humaine, etc. Ça avait l’air d’être un défi amusant.
Et puis après ça, j’ai réfléchi à comment on fait ? Et pour Linda ? On l’attrape ? Je pense qu’il y a un moment où un film prend son propre chemin, une sorte de confluence des différentes influences des artistes impliqués. David [Ellison], moi, Tim Miller, et tout le monde avions des idées et des choses qu’ils voulaient voir, et nous devions ensuite créer quelque chose qui réponde à toutes ces impulsions artistiques.
De toute évidence, nous assistons à un développement qui est différent de celui qui allait se produire à la fin de Terminator 2. Jusqu’où êtes-vous allé pour établir le nouveau calendrier et comment cela s’est-il produit ?
Une des choses qui était contre nous depuis le début, c’est que nous avons l’avenir tel qu’on l’a annoncé à Sarah, et qu’elle a évidemment changé. Nous devons donc maintenant concilier ce qu’elle savait, ce qu’elle sait de l’avenir de Skynet avec ce qui s’est passé dans l’avenir dont le personnage de Mackenzie Davis est revenu. Donc maintenant, le public doit faire face à deux futurs, ce qui n’a jamais été un défi auquel j’ai dû faire face sur Terminator 1 ou 2.
Il y a donc maintenant deux avenirs possibles. Et finalement, Sarah et Dani finissent par dire : "J’emmerde l’avenir. J’emmerde le destin. On va faire notre propre avenir". Et Sarah a dû s’adapter au fait qu’il y a probablement une sorte d’inévitabilité à voir l’émergence d’une super intelligence artificielle.
Il s’agit d’une collision à laquelle la race humaine est confrontée, essentiellement avec sa propre progéniture [...]. Nous avons donc eu l’idée que Sarah [...] allait avoir le même combat, qu’elle allait le reprendre, et le reprendre, et le reprendre, jusqu’à ce qu’il y ait une résolution. Donc, dans notre grand projet, nous avons trouvé une résolution. [...] Et si nous avons de la chance, si nous gagnons un peu d’argent avec ce film, nous pourrons en faire un deuxième, et peut-être même un troisième, nous avons une direction pour résoudre ce conflit.
Le film atteint donc la fin de la timeline de Sarah. Y a-t-il des aspects de la mythologie que vous n’avez pas eu l’occasion d’explorer auparavant ?
Je ne veux pas dire que c’est moi qui conduisais ça. Je suis venu, j’ai dit : "Écoutez, les gars, je veux vous être utile", et je me suis adressé à Tim Miller, le réalisateur du film, qui m’a précédé sur le projet. "Je veux être une ressource. Vous pouvez bénéficier de ma réflexion sur la question, mais vous allez faire ce que vous voulez. Vous allez suivre votre propre chemin." David Ellison était aussi une voix très passionnée. Donc, je pense qu’en fin de compte, le film reflète les choses sur lesquelles nous étions tous d’accord. C’est aussi simple que ça.
Cette idée de l’endo-Terminator, avec ce fluide par-dessus, l’idée qu’il y aurait ce genre d’état fusionné et qu’ils pourraient aussi se battre indépendamment, nous en sommes arrivés là dans les premiers jours de travail. Nous l’aimions tous. Nous en avions une image forte. Et ces moments de divergence où nous nous disputions sans fin [...] se terminaient souvent par des instants où on finissait par se dire "Vous savez quoi ? Ne le faisons pas". Le public ne veut pas investir dans une histoire où les règles changent constamment parce qu’on continue de bifurquer ou d’aller dans des chronologies différentes.
Alors nous nous sommes dit : "Restons simples. Ayons une unité de temps, sinon de lieu. Jouons tout ça dans 24 ou 36 heures. Tenons l’histoire tendue, concentrons-la sur le caractère. Gardons ça dans un sens, petit, pas grandiose, pas épique". The Terminator était épique dans son contexte, mais ce n’était pas épique dans ce que vous avez vu se dérouler. [...]
Nous avons écrit l’histoire dès le départ pour que le film soit classé R. Cela affectera-t-il la performance du film ? Bien sûr. Nous laisserons de l’argent sur la table à cause de cela, surtout en Amérique du Nord. Mais on sentait tous que c’était la bonne chose à faire.
Vous vous êtes présenté comme une ressource, y a-t-il des choses que vous avez conçues pour les aider à comprendre que la technologie pourrait évoluer comme un tremplin pour créer leur propre histoire ?
J’ai proposé que le T-800 âgé d’Arnold devienne maintenant plus humain en ce sens qu’il évalue les conséquences morales des choses qu’il a faites, qu’on lui a ordonné de faire à ses débuts, et qu’il développe vraiment une conscience. Pour moi, c’est la plus intéressante des 3 incarnations du T-800 dans lesquelles j’ai été impliqué. Parce qu’il s’agit peut-être d’une intelligence artificielle, mais c’est une intelligence, et il finit par découvrir ce que nous, en tant que race humaine, avons découvert depuis des milliers d’années, à savoir la morale, l’éthique.
J’ai beaucoup parlé à des scientifiques de l’intelligence artificielle et ainsi de suite. "Est-il possible d’avoir une super intelligence artificielle, équivalente ou supérieure, à une intelligence humaine sans émotion ?" Et ils ont répondu : "Non, il faut de l’émotion. L’émotion est ce qui permet aux êtres conscients d’interagir les uns avec les autres et d’avoir un sens de soi et du but et tout ça." Je me suis alors dit et s’il [le terminator] avait découvert cette idée que sans but nous ne sommes rien et qu’il commence à se fixer sur ce qu’il a fait à Sarah, et que sa vie n’avait finalement que pour but de détruire toute manifestation d’intelligence artificielle du futur [...].
Pouvez-vous nous parler du fait que le nouveau Terminator est un modèle totalement différent de ceux que nous avons déjà vus. Cela signifie-t-il qu’il n’y aura plus de T-800 à l’avenir ? Est-ce la dernière fois que nous voyons Arnold en Terminator ?
C’est un point intéressant. Je pense qu’on pourrait faire valoir qu’il y avait probablement une étagère remplie de T-800 basés sur Arnold dans la version Skynet du futur, et qu’une partie ou la totalité d’entre eux ont été dispersés dans le temps.
Nous savons déjà qu’il y avait ceux que nous voyons dans l’histoire. D’autres ont été envoyés ? Je pense que l’avenir [tel que nous le connaissons] de Skynet n’existe plus [...]. Dans cette version du futur, "Légion" ne construirait certainement pas de T-800 basé sur Arnold parce que c’est une voie de développement technologique différente. Mais je n’exclurais pas de revoir Arnold dans un film de Terminator. Si on se fait beaucoup d’argent avec ce film et que le public dit qu’il aime Arnold, je pense qu’il peut revenir. Je suis scénariste. Je peux penser à des scénarios. Mais, nous n’avons pas de plan dans ce sens pour l’instant...
Quand avez-vous réellement vu un extrait du film, et quel genre de conseil avez-vous donné à Tim pour le montage final du long métrage ?
Eh bien, j’ai vu un montage brut au début de l’année et il s’est pas mal transformé par la suite. David Ellison, Tim et moi avons travaillé ensemble pour essayer de trouver le meilleur film qui pourrait en ressortir. Je sentais qu’il y avait beaucoup de choses qui n’étaient pas nécessaires. [...]
Je suis moi-même scénariste, alors j’ai donné des notes à la fois générales et très précises. J’ai continué dans ce processus jusqu’à il y a environ deux mois et demi lorsque nous avons verrouillé le montage. Je ne suis jamais allé sur le plateau. Je n’ai pas encore rencontré physiquement les nouveaux acteurs. Mais j’ai été très impliqué dans l’écriture et dans le montage du film. Pour moi, le montage est vraiment une extension de l’écriture. C’est la dernière ébauche, si vous voulez bien. Le plateau est le domaine du réalisateur. Il y avait un capitaine dans le navire. C’est juste ma philosophie en tant que producteur. Je veux être un atout. Je veux être une ressource.
Je faisais aussi le travail de capture sur Avatar, donc je ne pouvais vraiment pas me rendre à Budapest parce que je travaillais six ou sept jours par semaine de toute façon. C’est donc le film de Tim, et David Ellison et moi avons travaillé ensemble comme partenaires de production pour en faire la meilleure version du film de Tim qui puisse exister.
Y a-t-il eu une partie du film pour laquelle vous vous êtes disputés à plusieurs reprises à cause d’opinions différentes ?
Je dirais beaucoup. Et le sang de ces batailles créatives est encore en train d’être effacé des murs. C’est un film qui a été forgé dans le feu. Mais c’est le processus créatif. Mon travail avec Robert sur Alita était très différent. Robert aimait le scénario, il aimait tout, il disait : "Je veux juste faire ce film. Je veux faire le film tel que tu le vois." Et je lui répondais : "Non, tu dois en faire ton film." L’expérience avec Tim était inverse. Tim voulait en faire son film. Et je me dis : "Oui, mais je connais un peu ce monde."
Mais, heureusement, James cameron a un plan. Et ce plan, même s’il est encore vague, emmène vers 2 suites.
"J’ai l’impression que l’une de mes principales motivations sur ce film ou en revenant à la franchise, était d’explorer la relation humaine avec l’intelligence artificielle. Je ne pense pas qu’on ait fait ça dans Dark Fate. Nous avons préparé le terrain ou que nous avons mis la table pour cette exploration, et que cette exploration aurait lieu dans un deuxième film et un troisième film. Et nous savons exactement où nous allons mener cette idée."
"Ce que nous voulions dans le premier film, c’est l’idée que ça va continuer à arriver. Les noms changeront, mais le conflit de base continuera jusqu’à ce qu’il soit résolu d’une façon ou d’une autre. [...] Si elles [les suites] sont faites par les mêmes personnes, avec les mêmes intentions et la même philosophie, alors il peut y avoir une sorte d’arc narratif à travers plusieurs films."
"Cela dit, je pense que Dark Fate est une très bonne histoire à elle seule. Mais, nous avons beaucoup réfléchi à ce que l’avenir nous réserve, et nous savons où va notre scénario parce que nous en avons eu d’autres - je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans le générique du film vous avez aussi Chic Eglee [The Walking Dead, American Gods] et Josh Friedman [Avatar 2] parce que nous avons passé 3 films en revue avant de nous intéresser à Dark Fate. Il y a donc vraiment une ligne d’intrigue qui s’étend jusqu’à un troisième film. [...] Donc oui, il y a beaucoup de bonnes idées qui existent déjà à ce sujet."
Enfin, concernant l’aspect vieilli du T-800, James Cameron donne, à quelques mots près, la même explication qui avait été donné pour Terminator Genisys :
"Bien sûr. Absolument. Tout est dans le premier film : sueur, mauvaise haleine, tout. C’est un cyborg. La partie "org" ça veut dire biologique. Il y a de la chair à l’extérieur. [...] Il est organique à l’extérieur. Il doit manger pour soutenir la partie organique de son corps. Ce n’est peut-être que 30 % de son poids, mais il a de la chair humaine."
"La science derrière tout ça, c’est des conneries, mais c’est une idée cool, non ? Dans le premier film, il a en fait une sorte de gangrène et ses blessures sont en train de pourrir. Quand le type frappe à la porte et dit : "Hé, mon gars, c’est quoi qui pue comme ça, un rat crevé ?""
"C’est comme s’il pourrissait. [...] Donc, les systèmes biologiques sont sujets à l’âge, à moins que vous ne les modifiiez génétiquement, [...]. Donc sa forme extérieure vieillit. Sa forme intérieure, son endosquelette, peut courir pendant... Je pense qu’il dit 120 ans dans le deuxième film. Donc la chair mourra et finira par tomber [...]. Un peu plus difficile de se fondre dans la masse à ce moment-là."
Le film Terminator - Dark Fate est en salles depuis quelques jours, il rassemble Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton et Edward Furlong, qui reprennent leur rôle respectif du T-800, Sarah et John Connor. Ils ont été rejoints par MacKenzie Davis, Gabriel Luna, Natalia Reyes et Tom Hopper.
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