Aurora : La critique

Date : 20 / 11 / 2019 à 08h00
Sources :

Unification


Kim Stanley Robinson

Aurora

  • Date de parution : 14 août 2019
  • Editeur : Bragelonne
  • ISBN : 979-1028107246
  • Prix : 25,00 €
  • Nombre de pages : 480
  • Format : 15,3 x 24 cm

Notre voyage depuis la Terre a commencé il y a des générations.
À présent, nous nous approchons de notre destination.
Aurora.

Brillamment conçu et merveilleusement écrit, un roman majeur d’une des voix les plus puissantes de la science-fiction moderne. Aurora raconte l’histoire incroyable de notre premier voyage au-delà du système solaire, pour trouver un nouveau foyer.

Décryptage

En 2704, l’Aurora est en plein décélération, après un très long voyage entamé il y a maintenant 159 ans. L’immense vaisseau, qui a entamé son exil de la Terre vers Tau Ceti, un voyage de presque 12 années lumières, transporte 2122 âmes qui comme Freya, sont nés à bord et prêtes pour une nouvelle vie.

Connu et reconnu pour sa trilogie martienne tricolore (rouge, verte et bleue), Kim Stanley Robinson est un auteur phare de la hard-SF profondément écologiste. Ce sont finalement les thèmes qui ressortent le plus de ses romans, et Aurora n’y fera pas exception. Alarmiste ou tout simplement visionnaire, Kim Stanley Robinson décrit toujours une Terre à bout de souffle que les humains sont obligés de quitter pour se lancer dans une épopée spatiale terriblement longue et effrayante, dans un vaisseau où sont recréés 12 écosystèmes différents avec leurs propres populations humaines. Le vaisseau décrit par l’auteur est une véritable société reconstituée (où le déracinement social est important), une arche de vie qui abrite des générations entières sacrifiées qui sont nées et mortes à bords, pas moins de 7 générations se sont donnés la suite, qui ont fait des enfants qui naitront et mourrons à bord en espérant que certains trouveront enfin refuge sur cette nouvel Eldorado. Le voyage se fait dans la durée, et Robinson (qui porte finalement bien son nom) prend son temps pour nous décrire les étapes les plus cruciales de ce voyage qui s’étale déjà sur plusieurs générations dans un vaisseau autonome ou les familles se succèdent avec morts et naissances, les unes après les autres.

Aurora décrit l’épique voyage entrepris vers les étoiles par ces colons. Le livre décrit un voyage initiatique pour toutes ces personnes sur le vaisseau, qui ont sciemment quitté la Terre vers un autre monde, qui doivent accepter de génération en génération, ce vaisseau comme leur foyer avant d’arriver sur Aurora. Freya, l’héroïne, qui grandit comme tous, en transit, partagera ce voyage initiatique qui la verra passer de l’enfance à l’adolescence et enfin à l’âge adulte. Le roman traite de ces colons qui vont aller s’installer sur une lune d’une des nombreuses planètes de Tau Ceti qui propose un bon niveau d’oxygène sans vie indigène et qui représente donc l’endroit idéal pour répartir d’une page blanche pour ces colons d’un nouveau genre. Le roman traite aussi de manière très intéressante cette intelligence artificielle qui gère toutes les parties du vaisseau et qui maintient en vie les humains à bord. Les défis techniques vont ponctuer la vie à bord (et plus tard aussi), dans un environnement fatal dès la première erreur commise.

Ce récit, émouvant, surprenant, simple d’apparence, très intelligent et original du point de vue de la narration, abouti à un questionnement complexe sur l’obstination humaine, sur les désastres environnementaux qui se produisent tout autour de nous, sur l’espoir, l’amour et le mystère de la conscience elle-même. Aurora est à la fois un roman scientifique, un roman d’aventure et un roman profondément humain, habité de personnages développés avec grand soin qui traversent des épreuves complexes. Il s’agit là certainement du meilleur roman de Robinson depuis la trilogie sur Mars qui pose les questions : est-il plus facile de fuir pour tout recommencer ailleurs que de tenter de régler les problèmes environnementaux de notre planète ? et Comment fera l’homme pour s’acclimater à un écosystème différent du sien ? Mais surement pas pour moi de nous montrer qu’il existe une vie meilleure ailleurs et un espoir malgré ce que l’on est en train de faire subir à la Terre, plus surement de nous faire prendre conscience de ce que nous avons maintenant, de la précarité de notre situation et de la difficulté que représenterait un tel voyage et une nouvelle acclimatation.


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