Japan Expo 2019 : La rencontre avec Yoshiki

Date : 19 / 07 / 2019 à 08h30
Sources :

Unification


Invité de dernière minute lors du 20ème anniversaire de Japan Expo, la grande star internationale Yoshiki, musicien et compositeur de talent, est venu donner un showcase plein d’émotions et s’exprimer sur sa vie, et le film qu’il est en train de tourner.

Unification a eu la chance de pouvoir assister à sa très intéressante conférence de presse dont vous pouvez retrouver la retranscription, et la vidéo, ci-dessous.

Vous pouvez aussi découvrir le portfolio du shocase qu’il a donné à Japan expo le vendredi 5 juillet 2019, ainsi que dans la partie vidéo, l’un des morceaux qu’il a interprété.

L’artiste est un homme vraiment incroyable, d’une grande élégance, et d’un courage remarquable pour lutter contre son propre corps qui l’oblige à s’aliter et à subir des opérations importantes pour pouvoir continuer sa carrière de musicien.

Vous en saurez donc beaucoup plus sur le film qui lui est consacré qu’il est en train de tourner, sur ses prochains titres et sur des anecdotes concernant sa vie.

Vous êtes venus nous présenter votre film il y a deux ans We Are X, et hier vous nous avez parlé de beaucoup de choses concernant votre vie et votre musique. Est-ce que le nouveau film que vous êtes en train de tourner sera plus profond et sombre ? Et pourquoi est-ce que vous êtes venus en parler à Paris ?

Je voulais annoncer cela à Paris, car c’est un endroit particulier dans mon cœur. Et j’aime beaucoup Paris. En ce qui concerne le film We Are X, c’est vrai qu’il était très profond et qu’il allait loin. Mais c’était sur le groupe. Et pas vraiment sur la personnalité de chacun des membres du groupe. Alors que ce nouveau film va vraiment être sur moi, sur ma vie. Parce que j’ai encore des choses avec lesquelles je lutte quotidiennement. J’ai encore envie de parler de ce que je vis au quotidien, qui me hante et qui me travaille. Sans vraiment rentrer dans les détails, je ne peux pas parler du nom du studio qui va le faire, mais j’ai été approché par eux. J’ai une opportunité qui s’est présentée. Cela va être quelque chose qui va être très intense, je pense.
Quelle est votre approche pour ce nouveau film ? Comment est-ce que vous appréhendez cette histoire avec ce niveau de détails concernant par exemple la mort de votre père, votre maladie ?

Après We Are X, j’ai été opéré. On m’a inséré un disque artificiel dans le cou. Et plusieurs docteurs m’ont dit qu’il fallait que je fasse un choix. Soit j’arrêtais de faire de la batterie, soit je continuais, mais c’était au risque de me retrouver paralysé ou de perdre la vie. J’en étais à ce point-là. C’était aussi grave que cela. Les médecins m’ont dit : "Non vous devez arrêter." J’ai décidé de continuer, parce que j’ai beaucoup de choses à dire, à donner et à montrer au monde, pour lui dire que j’existe. Et ce film est sur cette histoire qui me semble intéressante à raconter.

Je pense que cela va être pour moi un film intéressant. Déjà, cela va parler des choses quotidiennes et pas que de ma vie et de ma carrière. Comme vous le savez, je voyage beaucoup dans le monde entier. Je passe presque un quart de ma vie dans un avion. J’habite New York. Je suis allé à Los Angeles, au Japon, à Shanghai, Taipei, New York, Londres, Miami et Paris. Je suis un peu partout tout le temps. Et je fais aussi beaucoup d’interviews, notamment dans l’avion. Je pense que cela peut être aussi un aspect intéressant à montrer.

Vous êtes un véritable modèle pour beaucoup de gens, parce que vous avez beaucoup de courage et de résilience. Avez-vous des contacts avec des personnes qui souffrent aussi dans le monde ? Avez-vous des messages à leur apporter ? Est-ce que vous contribuez à des associations ?

Oui. Je suis assez impliqué. J’ai une fondation. Je participe à des œuvres caritatives. En fait, aider les autres, cela m’aide en même temps. C’est quelque chose qui m’apporte également quelque chose. Cela fait partie de ma vie. Quand on est artiste, on met toujours son existence en question. Au quotidien, on se pose toujours les questions : "Pourquoi suis-je là ? Pourquoi suis-je sur cette terre ?" C’est cet aspect également de ma vie que je veux montrer dans ce film.

Mais je veux également parler de l’environnement. C’est quelque chose qui me tient à cœur. D’ailleurs, pendant ce voyage, j’ai rencontré des gens très intéressants qui me parlaient de problèmes environnementaux. Je suis un artiste, pas un scientifique, mais j’estime qu’en tant qu’artiste, on touche des gens, et on a donc une certaine responsabilité pour faire passer des messages importants. C’est ce que j’essaie de faire. C’est ma vie. Mais je reste un être humain. Au final, aider les autres, cela m’aide aussi à continuer.

Est-ce que votre prochain film va être votre héritage ?

Vous parlez de laisser ma marque. Je ne vois pas vraiment cela comme ça. Pour moi, le film est vraiment consacré à ma vie. Parce que j’estime qu’aujourd’hui, je n’ai pas encore fait quelque chose d’aussi extraordinaire encore. Je travaille très dur à cela. J’essaye de laisser ma marque sur la planète et sur les gens, bien sûr. Je suis musicien et je travaille dur pour cela, pour laisser quelque chose derrière moi. Outre mes œuvres caritatives, dont je parlais tout à l’heure, je suis aussi impliqué dans la mode. J’ai également mon propre vin. Je fais énormément d’activités. Tout cela, c’est ce qui forme un peu moi. Et j’ai cette volonté aussi de casser les barrières, pour simplifier l’Est et l’Ouest, l’Occident et l’Orient. Et j’espère pouvoir les casser. Je suis sûr de pouvoir y arriver un jour.

Est-ce que le film We Are X n’a pas été une expérience très difficile pour vous ?

Oui, en effet, le film We Are X a été très difficile à tourner, plus que de le voir. Le tourner a été une expérience qui m’a apporté beaucoup de douleur, de souffrance, mais qui a aussi été très thérapeutique. Cela m’a beaucoup aidé. Parce que revoir les scènes, l’enterrement de Hide, le dernier concert, j’ai très souvent pleuré pendant le tournage. Mais cela m’a fait réaliser que ce n’était pas des larmes négatives. C’était des larmes qui évacuaient toute la souffrance que j’avais, et que j’accueillais volontiers. Et puis après l’opération dont je parlais tout à l’heure, j’ai dû affronter ce choix de faire ce nouveau film ou pas. Donc le film précédent m’a beaucoup aidé à tenir.

Et justement pour la musique de ce film, pour We Are X, on était limité aux musiques du groupe X Japan. Je compose énormément. Par exemple, pour les 10 ans de l’anniversaire du règne de l’empereur, j’ai composé un concerto pour piano. J’ai aussi fait une musique pour les Golden Globes Awards, et en 2005, un morceau pour l’exposition universelle. J’ai beaucoup de morceaux que, malheureusement, on n’a pas pu utiliser dans le film précédent. Et hier, à Japan Expo, c’est la première fois que j’ai joué Red Rhapsody en entier. Donc j’espère que ce nouveau film va me permettre d’utiliser plus de choses que j’ai écrites en dehors de We Are X. C’est le but.

Il semble que vous êtes de retour vers votre background de musique classique. Est-ce que cela va être montré dans le film ?

J’adore la musique classique depuis tout petit. En fait, j’ai commencé à faire du piano à quatre ans. La musique classique, cela a toujours été pour moi une partie de ma vie. Mais il n’y a pas que cela. Bien sûr, j’aime le rock, cela paraît évident. Je travaille sur beaucoup de projets qui ne sont pas encore annoncés. Je peux parler de quelques-uns. Par exemple, je suis le directeur musical du prochain film de la série des XXX avec Vin Diesel. Je travaille aussi sur une série d’animation, Spycies qui va sortir en octobre en Chine. Je produis également différents artistes. Je prépare aussi quelque chose avec Marilyn Manson, et cela s’annonce sympathique. Et je suis aussi sur des bandes originales de différentes œuvres. Donc le classique, c’est effectivement une grande partie de ma vie, mais je travaille aussi sur autre chose.

Comment avez-vous composé Red Swan, le générique de la série L’attaque de Titans ? Comment est-ce que vous avez travaillé dessus, car le titre est vraiment fantastique ?

L’équipe de production de L’attaque des titans m’a approché pour que je fasse le générique. Et je leur ai demandé ce qu’ils attendaient exactement, et ils ne savaient pas trop. Donc je me suis dit, je vais commencer à écrire le morceau et on verra après. Donc j’ai commencé à en parler autour de moi. Et un soir, j’ai dîné avec un de mes bons amis qui a trouvé cela intéressant. Bien sûr, j’en avais parlé à Toshi, mais il ne pouvait pas le faire, car son planning n’allait pas. Donc, en fait, j’ai fait une démo de 60 ou 90 secondes qu’ils ont vraiment beaucoup aimé. Et ils m’ont dit : « Bon, c’est parti ! ».

Et en fait, cette histoire m’a fait penser à ce qui s’est passé un peu avec le hip-hop. Les collaborations entre les talents du hip-hop ont vraiment aidé à faire grandir la scène, notamment de ce genre de musique. Et c’est quelque chose qui, pour moi, manque un peu dans le rock d’aujourd’hui. Il n’y a pas assez de collaboration. Parce que ce sont des choses qui sont bonnes, en fait, pour les groupes, pour pouvoir faire avancer les choses.

Bien sûr, je voudrais aussi dire auprès de mes fans, que si je fais ce genre de choses, ce n’est pas pour être égoïste et faire les choses de mon côté, mais c’est que j’ai envie de faire quelque chose pour le marché du rock. Pour le monde musical du rock qui, au final, a peut-être besoin de ce genre de stimulant. Car quand on regarde les classements aux États-Unis, il y a très peu de morceaux de rock. Pour ma part, je voudrais bien faire changer tout cela. Donc plus de collaboration, je pense que c’est le futur du rock.

Est-ce que vous allez composer un nouveau morceau, dont on n’a jamais entendu parler, pour votre prochain film ?

Comme je le disais tout à l’heure, hier, j’ai joué Red Rhapsody, qui pourrait être la chanson principale du film. Je ne sais pas encore. En fait, j’ai plein de surprises. Je suis sur beaucoup de projets. Je compose beaucoup dans l’avion. C’est un endroit qui me permet vraiment de me concentrer. J’ai quelque chose qui me vient à l’esprit, et je l’écris directement. Pour X Japan, c’est vrai qu’on a travaillé 10 ans sur le dernier album, mais c’est fait. Je cherche le bon timing pour le sortir. C’est assez difficile à trouver. Beaucoup de choses me sont arrivées, certaines positives, certaines négatives. Mais finalement, même les négatives m’ont apporté quelque chose de positif.

Je pense que tout est dans la façon dont vous voyez les choses. L’approche que vous avez des choses qui vous arrivent. Tout arrive pour une raison. Par exemple, pour mon opération, je me suis demandé "Pourquoi ça m’arrive à moi ?". Et puis en fait, je me suis dit que cela devait avoir une raison. Donc j’ai envie de voir et de rendre les choses les plus positives possibles. Parce que je pense que la souffrance que j’ai, que beaucoup d’artistes ont, permet de créer de très belles mélodies.

En fait, la France, c’est le premier pays dans lequel je suis allé avec X Japan, il y a très longtemps. Elle a donc une place spéciale dans mon cœur. J’ai découvert que j’avais beaucoup de gens qui aimaient ce que je faisais. Donc la vie est pleine de surprises, clairement. Par exemple, aujourd’hui, je suis en face de vous à répondre à vos questions. Et je suis très honoré d’être là. Et c’est vraiment un plaisir.

Par exemple, pour penser à une approche positive, après mon opération du cou, j’ai été approché par un magazine, Vogue, pour en faire la couverture. J’ai fait beaucoup de couvertures, plus de 500 dans ma vie, mais pas celle de Vogue Japon. Et en fait, je me sentais encore sous le coup de l’opération et je continuais de saigner un peu. Et du coup, je me suis dit : "C’est cela ! C’est peut-être ce sang qui m’a donné l’opportunité de faire cette couverture !". Au final, j’ai envie de voir le côté positif. C’est peut-être cette souffrance liée à cette opération qui m’a apporté cette couverture.

Vous avez dit hier, lors de votre prestation, que vous comptiez revenir prochainement en France pour faire un immense concert avec X Japan. Est-ce que vous avez des informations plus précises à nous donner ?

Il faut déjà que l’on décide de la date de sortie de notre nouvel album. C’est assez difficile à décider. Bien sûr, il y aura une tournée qui ira avec. Je ne peux pas donner encore des informations aujourd’hui, mais j’espère pouvoir être capable de vous donner plus d’informations dès que possible.

Est-ce que vous avez un message pour vos fans français ?

Je veux remercier tous mes fans, tous ceux qui suivent ce que je fais. Je crois que cela fait la cinq ou sixième fois que je viens à Japan Expo. C’est toujours un plaisir de revenir, de revoir les fans. Par exemple hier, j’ai eu l’opportunité, et la chance, de pouvoir parler avec quelques-uns d’entre-eux qui me disaient que ce que je faisais les aidait au quotidien à vivre et à continuer. Et moi, je me disais que cela marchait dans les deux sens. Leur support et l’amour qu’ils ont pour ce que je fais est également une grande aide pour moi. C’est un échange assez intense. Et donc, tant que je serai en vie, j’essaierai de créer les œuvres les plus belles possibles. Et j’ai hâte de revenir encore une fois en France pour vous retrouver tous.

VIDÉOS

Rencontre avec Yoshiki :


Extrait du showcase de Yoshiki :


GALERIE PHOTOS

Conférence de presse :

Conférence de presse de Yoshiki à Japan Expo 2019


Showcase Yoshiki :

Japan Expo 2019 : Yoshiki



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