Leila : Review de la série

Date : 21 / 06 / 2019 à 12h30
Sources :

Unification


Leila est une très bonne série de science-fiction dystopique indienne qui présente un univers futuriste pas si éloigné du nôtre qui fait froid au dos.

Une femme est enlevée et séparée de sa fille Leila. Elle se retrouve dans un centre de purification duquel elle essaye de s’échapper pour retrouver son enfant. Le scénario, basé sur le roman éponyme de Prayaag Akbar, présente un monde dans lequel l’eau est devenue extrêmement précieuse et les catégories sociales des castes infranchissables. Les femmes se mariant avec une personne hors de leur condition se retrouvent dans des centres de réhabilitation et leurs enfants, au sang-mêlé, leur sont enlevés.

Il est à noter que la série ne fait jamais appel à la musique ou à la danse, ce que le spectateur moins connaisseur attribue souvent systématiquement aux œuvres indiennes. De plus, le comportement des personnages ne respecte pas les mêmes codes que ceux occidentaux, ce qui entraîne, selon son ressenti, soit une agréable sensation de dépaysement, soit un décalage lié à une utilisation différente des codes que l’on a l’habitude de voir dans des séries télévisées occidentales.

L’univers décrit est assez glaçant. La place de la femme est complètement soumise. Ces dernières ont pour devoir d’obéir à tous les ordres qu’un homme peut leur donner. C’est dans cet univers très sombre, et en pleine déliquescence, qu’une nouvelle société, Aryavarta, voit le jour en Inde. Elle surnage en écrasant ceux n’ayant pas un pur-sang et traitant les personnes considérées comme inférieures comme des esclaves ou des sous-individus. C’est en son cœur que se passe l’histoire mêlant science-fiction, thriller et conte initiatique.

Le scénario n’est pas sans rappeler The Handmaid’s Tale : la servante écarlate avec ses thématiques portant sur un régime autoritaire, la place de la femme et la maternité. Mais la série indienne a nettement moins de budget. Et si esthétiquement, elle est plus sombre, elle n’en reste pas moins de qualité.

Le rôle principal est particulièrement bien interprété par Huma Qureshi qui est très touchante en femme tenace ne renonçant pas à son objectif de retrouver sa famille malgré toutes les vicissitudes qu’elle subit. Les acteurs qui l’entourent incarnent fort bien les divers portraits rencontrés de cette société délétère. Le second rôle récurrent se démarque tout autant, avec Rahul Khanna, très bon en surveillant ambigu.

On retrouve à la réalisation, entre autres, l’indo-canadienne Deepa Mehta qui a dû faire face à des menaces de morts lancées par des extrémistes religieux lors de la sortie de son premier volet de sa trilogie des éléments Fire en 1996. Cette dernière sait particulièrement bien mettre en valeur son personnage féminin et permet de la suivre avec beaucoup d’intérêt dans toutes ses pérégrinations.

L’ambiance est très sombre. Le travail sur l’image désature ce qui est montrée à l’écran et lui donner une tonalité tirant sur le gris verdâtre. Seuls les espaces extrêmement riches et luxueux ont des couleurs plus pimpantes au milieu d’un environnement propre et rutilant. L’héroïne traverse de nombreux lieux qui permettent de montrer la diversité du pays d’Aryavarta. On découvre aussi bien différents centres de réhabilitation et de travail, que les ghettos sordides qui s’accumulent au pied du mur d’une cité aux bâtiments aériens, ou encore les endroits classieux dans lesquels travaille l’héroïne.

La lutte des classes est bien montrée et à travers le voyage initiatique d’une femme aisée se retrouvant à la place de subalternes qui étaient ses employés, se dessine le changement de perception que les personnes peuvent avoir vis-à-vis des autres, et qui est lié à l’éducation et à l’embrigadement.

Leila est une série à visionner sans hésiter. On y découvre un monde terrible, dont malheureusement certains des éléments montrés ne sont plus si éloigné de ce que l’on peut voir actuellement dans certains endroits du monde. Il n’est donc pas si surprenant que chacun des épisodes débutent sur un texte annonçant que tous les éléments sont fictifs. On suit donc avec plaisir les aventures captivantes de cette femme décidée à tout pour retrouver son enfant.

Espérons qu’une seconde saison soit annoncée sur Netflix, afin de poursuivre la découverte d’un univers réfrigérant et fascinant.

Touchant et horrifiant.

ÉPISODE

- Episode : 1.01 à 1.06
- Date de la diffusion : 14 juin 2019 (Netflix)
- Réalisateur : Shanker Raman, Deepa Mehta, Pawan Kumar d’après l’œuvre de Prayaag Akbar
- Scénariste : Prayaag Akbar, Patrick Graham, Asad Hussain, Urmi Juvekar, Suhani Kanwar, Deepa Mehta, Yashwant Mundhra

RÉSUMÉ

Dans un avenir imaginaire où différentes communautés vivent séparées, une femme recherche la fille qu’elle a perdue lors de son arrestation des années auparavant.

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