Euphoria : Review des premiers épisodes de la saison 1

Date : 16 / 06 / 2019 à 12h00
Sources :

Unification


HBO a fait très fort avec Euphoria. Alors que Skins, la série anglaise devenue culte se voulait être une représentation de la jeunesse de certains Millenials, Euphoria en est la digne héritière. L’héritière que les amateurs de série attendaient depuis maintenant près de 10 ans, qui découvrent ici un regard sans concession sur la génération Z.

Autant le dire tout de suite, Euphoria est une série comportant un nombre de scènes Not safe for Work assez important. On aura rarement vu autant de pénis aussi différents (gros, riquiqui, mou ou turgescent) dans une œuvre non-pornographique. HBO qui s’est fait une certaine réputation en ne lésinant pas sur la présence de scènes à caractère sexuel pour renforcer le réalisme de ses séries, a voulu repousser les limites de ce qu’on a l’habitude de voir. Ne vous attendez cependant pas à des scènes de sexe pleinement excitantes : quand il n’est pas de l’ordre de l’aggression pure et simple, le sexe est rapide, bestial, souvent très brutal et fortement influencé par l’imagerie pornographique, ce qui ne laisse pas vraiment le temps à la naissance d’un désir véritablement poussé chez le spectateur.

Un autre aspect pour le moins marqué d’Euphoria est la mise en scène des séquences de trip de l’héroïne principale Rue, une jeune toxicomane jouée par une très surprenante Zendaya. Le vertige infini lié aux effets de la drogue est mis en scène comme cela a rarement été fait auparavant. Le côté mortifère de l’addiction n’est pour autant pas éludé et il faut avouer que c’est une véritable baffe esthétique que l’on se prend à la figure.

Nous découvrons dans Euphoria des jeunes qui accordent une importance monstrueuse aux réseaux sociaux, outils qui leur permettent de communiquer, de faire des rencontres et surtout d’évaluer leur image par rapport aux autres, sous leur vraie identité ou même de façon anonyme. Malheureusement, ces mêmes réseaux sociaux vont aussi encourager des comportements abusifs ou malsains pouvant amener à des retours de bâton destructeurs.

Dans sa façon de briser des tabous et les représentations de nombreuses idées reçues, Euphoria ne fait preuve d’aucun ménagement. En n’hésitant à aucun moment à aller jusqu’au bout dans ce qu’elle veut montrer aux téléspectateurs, Euphoria parvient à choquer et ne plaira sans doute pas à tout le monde. Au-delà de sa grande réussite esthétique, Euphoria veut raconter une histoire qui ne porte aucun jugement sur les protagonistes dont elle montre sans aucun fard leurs déviances les plus inavouables.

La série est très inclusive et cherche à montrer les jeunes dans leurs diversité aussi bien au niveau du physique que de leur sexualité. Le casting impressionne par sa justesse, mais on a surtout envie de saluer son courage pour oser représenter sans tabous des protagonistes très loin des standards qu’on a l’habitude de voir à la télévision ou au cinéma. De Barbie Ferreira dans le rôle d’une adolescente qui découvre que ses rondeurs peuvent provoquer du désir chez les hommes, à Hunter Schafer, une transsexuelle qui semble donner beaucoup d’elle-même pour transmettre la souffrance émotionnelle de son personnage, chacun apporte une contribution qui permet à Euphoria d’atteindre un degré de réalisme rarement atteint.

Si la série est plutôt sombre et montre le visage d’une jeunesse désabusée auquel on peut avoir du mal à comprendre le mal-être, elle est quand même parcourue par des moments plus lumineux qui viennent contrebalancer tous les moments douloureux vécus par certains protagonistes. Tout l’enjeu de la série sera donc de découvrir quel sens ces derniers vont donner à leur vie et quels seront les impacts de leur choix sur leur entourage ou eux-mêmes.

Le dénouement du quatrième épisode ouvre sur un champ des possibles suffisamment vaste pour qu’on ne puisse imaginer une seule seconde être déçu par la suite. Si l’on devait juger une œuvre sur sa capacité à ne pas laisser indifférent celui qui la regarde, alors ces premiers épisodes d’Euphoria semblent être les fondations d’un possible chef d’œuvre à savourer de toute urgence. Sans aucun doute possible, les effets de cette bombe télévisuelle ne manqueront pas de se faire sentir et d’être discutés dans les semaines et mois à venir !

EPISODE

- Episodes : 1.01 - 1.02 - 1.03 - 1.04
- Titres  : Pilote - Stuntin’ Like My Daddy - Made You Look - Shook One Pt. II
- Date de première diffusion : 17/06/2019 (0CS)
- Réalisateurs : Augustine Frizzell (1.01) - Sam Levinson (1.01 - 1.02 - 1.03 - 1.04)
- Scénaristes : Sam Levinson

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