Game of Thrones : Review 8.01 Winterfell

Date : 16 / 04 / 2019 à 14h30
Sources :

Unification


Il a fallu deux longues années de patience, pour poser les yeux sur les premières minutes des derniers instants d’une série littéraire et télévisuelle d’ores et déjà monumentale.

Dès l’ouverture de cet épisode sobrement intitulé Winterfell, le ton est donné avec un générique complètement revisité, au moins sur 3 points essentiels. D’une part, le générique retranscrit les évènements majeurs des saisons précédentes : les noces pourpres, la naissance des dragons ou la chute du Mur. D’autre part, comme symbole d’un compte à rebours, le générique, incarnant une mécanique d’horloge, s’inverse pour mieux mettre en lumière l’itinéraire macabre des marcheurs Blancs. Enfin, il restreint considérablement les lieux qui seront visités jusque dans leurs profondeurs : Atres-lès-confins, Winterfell et Port-Réal.

Passé le générique, les premiers instants laissent une impression de " déjà-vu ". En effet, elles font directement écho à un lointain souvenir où les Stark de Winterfell accueillaient avec les honneurs un Roi et sa Reine, un jeune Prince Barathéon, un Lannister " Nain " ou un Limier. C’était une autre vie où l’arrivée de l’hiver n’était que promesse et devise récitée. Et une décade après, l’hiver est désormais prégnant et la froideur des retrouvailles à Winterfell dévoilent les épreuves, les efforts et les sacrifices consenties par le Nord. Et surtout, cette atmosphère froide mais presque familière ne peut que souligner les " absences " de plusieurs membres de la famille Stark.

Faisant fi du nombre limité d’épisodes, les showrunners prennent le temps de revenir à l’esprit de la toute première saison : froide, intimiste, à taille humaine et bien loin du ton blockbuster de la saison 7. D’une certaine manière, l’équipe créative offre aux personnages – mais surtout aux spectateurs – les derniers instants de calme et de quiétude avant la longue et mortelle nuit de l’Hiver. Si ce temps de répit est propice à des retrouvailles de tonalités et atmosphères différentes – froides, chaleureuses, méfiantes, innocentes ou mièvre – il (ré)installe, surtout, subrepticement les grands enjeux de cette saison :

  • Les conséquences de la liaison de Daenerys et Jon au prix de l’abandon du titre du Roi du Nord par ce dernier ;
  • La légitimité et la stature de la Reine Targaryenne écornées par des décisions qui font écho aux choix malheureux de son père Aerys le Fol ;
  • La progression lente et " trop " discrète des marcheurs blancs dont les véritables intentions restent un des derniers grands mystères de la série … sans évoquer la filiation de Gendry, le " Batard " Barathéon ;
  • Et les véritables intentions de Cersei Lannister et son armada de Pirate et de Mercenaires dorés.

Au regard de ces enjeux, Game of Thrones rappelle subtilement sa vocation de série non dogmatique qui analyse méticuleusement la stratégie du " coup d’après " évènements ou prise de décisions irréversible. Elle est aussi, comme l’explique Matthieu Potte-Bonneville, la série qui relate, sans prise de partie, la gestion politique de " l’après coup " : coup d’état, coup du sort, coup d’épée, coup de foudre … Plus simplement, la série explore les différents " coups " stratégiques joués par les prétendants aux trônes ainsi que les conséquences de ces "coups" sur la société de Westeros et d’Essos.

En un sens, sous le prisme d’une analyse de ces protagonistes, la série met en exergue l’idée que les petites histoires fondent la Grande Histoire. Elle rappelle que ceux qui siègent sur les trônes ne sont que des femmes et des hommes qui restent esclaves de leurs " passions " au détriment de la virtu pronée par Machiavel. Et que derrière les grandes décisions relatives à " l’organisation de toute société " s’entremêlent une vague idée d’intérêt général, de bien-être du peuple, de grandes idées politiques et des petites histoires de coucheries, de jalousie, d’amour, de haine, de vengeance.

À 6 épisodes de la fin de la série, les showrunners donnent à voir un épisode pilote qui fait une transition douce et lente entre la saison 7 et les bouleversements qui vont arriver. Moins dense et assorti d’une ambiance froide mais étonnamment légère, l’épisode étonne, autant qu’elle frustre, avec sa propension à introduire une ou deux grandes intrigues qui auraient pu alimenter sept autres saisons, comme la " mort de Jon Arryn ", alimenta les 7 précédentes. Au chapitre des regrets, rien que " les mercenaires de la compagnie Dorée " - qui nourrissent les intrigues du livre 4 " Les vents de l’Hiver " – fournissent assez de matières pour une saison entière.

Néanmoins, comme le rappelle Bran Stark, " il n’y a plus de temps à perdre " face aux véritables enjeux qui se jouent dans ces derniers instants. La série Game Of Thrones étant construit fondamentalement sur les dilemmes moraux, les nouveaux grands dilemmes posés visent surtout à offrir l’occasion aux protagonistes survivants de prouver qu’ils ont tiré les leçons des erreurs commises par ceux les ont précédés.

Autrement dit, à l’instar du générique qui s’est inversé pour partir du Mur, l’intrigue principale de cette saison n’est plus de savoir qui va gagner aux jeux des trônes mais d’identifier qui auront l’intelligence d’abandonner, ou de quitter la partie pour se focaliser sur le seul enjeu – très contemporain – qui vaille la peine : Sauver l’humanité d’un processus d’extinction de masse dont la marche est bien entamée.

EPISODE

- Episode : 8.01
- Titre  : Winterfell
- Date de première diffusion : 14/04/2019 (HBO) - 15/04/2019 (OCS)
- Réalisateur : David Nutter
- Scénariste : Dave Hill

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