The Umbrella Academy : La Review de la Saison 1

Date : 22 / 02 / 2019 à 14h30
Sources :

Unification


Dès les premières bandes-annonces, ceux qui espéraient une série enfin originale de super-héros voyaient en The Umbrella Academy, un espoir. Adapté d’un comics atypique, possédant une grosse fanbase, le programme de Netflix réussit dans son entreprise d’apporter du neuf sur un créneau trop souvent considéré uniquement pour son côté bankable (pas vrai les Defenders ?). L’histoire débute en 1989 quand 43 bébés naissent soudainement, alors que leurs mères n’étaient pas enceintes le matin même. Un milliardaire du nom de Heargreaves en "adopte", les achète en fait, sept d’entre eux - à qui ils donnent un numéro - et découvrent qu’ils ont tous une particularité extraordinaire. Il décide de les élever en conséquence et de faire une bande de jeunes justiciers masqués réunis au sein de l’Umbrella Academy. On les retrouve dans l’époque moderne alors que le père vient de mourir.

Moins de Seize Ans et Fantastique

Première prise de risque particulièrement notable, faire un show interdit au moins de seize ans. On parle tout de même d’une série mettant en scène des enfants avec des supers pouvoirs, à l’adolescence tourmentée et connus de tous dans la société dans laquelle ils vivent. Il y avait tout pour faire du "PG", et de l’argent facile, avec ça. Mais non, pas ici ! Là, c’est violence picturale et torture psychologique, mais jamais gratuites. Place à un propos adulte et mature. Le manichéisme à outrance aux oubliettes, tous les protagonistes agissent parce qu’ils pensent faire ce qu’il y a de juste à leurs yeux.
Point de science-fiction durant les différents épisodes. Du fantastique pur et dur, dans les règles de l’art. Ce genre, trop souvent négligé, permet une identification aux personnages - par une dimension humaine supérieure - et apporte une implication émotionnelle naturelle au spectateur .

Scénario, Casting et Traitement de l’Enfance

Les créateurs du show, Steve Blackman et Jeremy Slater, ont travaillé sur cette adaptation main dans la main avec Gerard Way, scénariste original de la bande dessinée. Ce qui aide à une réelle cohérence du propos tout au long du scénario. Même si quelques points diffèrent avec la version papier, l’adaptation est fidèle au matériau de base.
Le récit part dans tous les sens dans les trois premiers actes sans pour autant tomber dans la confusion. Les présentations des personnages s’enchaînent en réussissant la prouesse de nous faire comprendre qui ils sont et quelles sont leurs vies. Que ce soit dans leur enfance, la série fait le choix des allers-retours entre passé-présent, leur adolescence ou leur vie d’adulte, tous sont introduits parfaitement. Le casting sur le papier était alléchant et tous les acteurs livrent une belle prestation. Ellen Page (Numéro 7) est surprenante en fille sans confiance et totalement écrasée par tous, Tom Hopper (Numéro 1) colle parfaitement à son personnage, tout comme Emmy Raver-Lampman et David Castaneda (numéro 2 et 3). Sans parler des Cha-Cha et Hazel, les tueurs à gages antagonistes jouaient idéalement par Mary J. Blige et Cameron Briton.
Robert Sheehan (Numéro 4) crève l’écran dans le rôle du junkie/comique de service qui, grâce à une écriture toute en finesse, arrive à densifier son jeu. Une vraie amélioration depuis Misfits. Et que dire de Aidan gallagher(Numéro 5), qui, du haut de ses quinze ans, arrive à nous faire sérieusement penser qu’il en a en réalité 55 et qu’il est un assassin de haute voltige. D’ailleurs, c’est plutôt osé de le voir assassiner aussi facilement du haut de son mètre cinquante et avec son visage angélique...
D’ailleurs, Umbrella Academy arrive à cerner toute la complexité de l’enfance et de l’adolescence, en ne tombant que rarement dans le cliché. Avec ce cadre si particulier, ils arrivent à évoquer plusieurs problématiques de fond. Comme celle liée à l’adoption et au lien qui unit les enfants adoptés : ils ont beau venir de différents ventres, ils sont tous frères et sœurs et à aucun moment, ils ne le remettent en cause.

Intelligence du spectateur et d’écritures

Là où cette œuvre est particulièrement agréable pour le spectateur, c’est qu’elle n’explique pas tout. Elle fait confiance à l’intelligence de celui qui est devant son écran. Les non-dits, les sous-entendus, les zones d’ombre, ne sont pas tous éclaircit. Les auteurs ont considéré que vous avez le droit de réfléchir et c’est diablement agréable. Tout est fait de manière logique, l’écriture a du sens.
D’autant que les auteurs se risquent à l’une des choses les plus périlleuses qu’il soit, le voyage temporel. Sauf qu’ici, aucun souci de continuum espace-temps dans ce récit, où du moins rien qui ne fasse bondir, à peine des questionnements. Encore une fois, tout pousse à la réflexion, plus qu’à la révélation. Une méthode habile pour ne pas se rater. Mais surtout pas besoin de déballer tous les secrets de l’univers, car les enjeux sont compris tout du long.

Un emballage en conséquence et quelques imperfections

Tout cela est servi par une bande originale tout bonnement jouissive. La playlist, très axée années 80/90, se cale judicieusement dans l’action et illustre l’état d’esprit de la série et des personnages.
La réalisation n’est pas négligée pour autant avec certains plans et ellipses qui prouvent une réelle maîtrise et de réelles idées de mise en scène des différents réalisateurs.
Cependant, les effets spéciaux du grand final de cette saison paraissent un petit peu légers et la série, malgré quelques twists bien sentis, souffre d’une conclusion que l’on peut anticiper dès le milieu de la saison.
Néanmoins, The Umbrella Academy est une réelle réussite et montre la voie à suivre des futures série du genre. De l’audace, du talent, de l’esprit, de la singularité et un scénario sans faille.
Un incontournable de 2019.


EPISODE

- Episode : 1.01 à 1.10
- Date de première diffusion : 15/02/2019 (Netflix)
- Réalisateurs : Peter Hoar, Andrew Bernstein, Ellen Kuras, Stephen Surjik, Jeremy Webb
- Scénariste : Steve Blackman et Jeremy Slater

BANDE ANNONCE - EXTRAITS



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