La Mule : La critique
La Mule est plus que le dernier film en date d’un des derniers monstres sacrés d’Hollywood.
C’est encore une fois un tour de force de MONSIEUR Clint Eastwood, dont je suis, dois-je le préciser, une fan de la première heure.
Depuis Play Misty for me (Un frisson dans la nuit- 1971), l’acteur réalisateur a été à mes yeux et sans doute à ceux de bien d’autres, un exemple en matière cinématographique.
Un cinéaste à part entière. Qui connait bien les acteurs, pour en être un lui même, des pieds à la tête. Dans laquelle ont germé des projets toujours plus ambitieux... de décryptage de l’âme humaine.
Orfèvre en la matière, Eastwood a le don d’entrer dans son personnage pour en révéler jusqu’à la substantifique moelle, la moindre parcelle d’émotion, même quand celui-ci est censé vouloir la cacher.
Encore une fois, au tréfonds de l’être, il va chercher ce qui peut bien l’animer.
Et nous entraîne cette fois, sur le dos de cette Mule, dans un périple, bien plus qu’autoroutier...
Certes, nous voilà encore sur les routes à profiter des merveilleux paysages de l’Amérique, celle qui "fait rêver", croisant au passage quelques stéréotypes bien pesés, dans ce road-movie façon "papy fait de la résistance"... qui voit un vieil homme humilié par "le progrès" prendre sa revanche de bien audacieuse manière.
Mais plus, l’histoire nous entraîne sur le terrain de la compassion et de la résilience.
Cet homme qui cherche à se "racheter" avec de l’argent sale, émeut, mais n’a rien de pathétique. Au contraire.
C’est très bien écrit. Entre drame et comédie, sans jamais vraiment choisir, le récit est ponctué ça et là d’un humour caustique qui sied à merveille au personnage (et à l’acteur) qui préfère se moquer de la vie plutôt que s’en plaindre. Un "vieillard indigne" qui donne envie de sourire, plus que de pleurer, même si...
Au delà de ce personnage central, le réalisateur offre de belles partitions à ses partenaires. Tous d’excellents acteurs. Dont l’interprétation coule de source.
Comme à son habitude, Eastwood nous livre une mise en scène extrêmement soignée. Il travaille encore "à la papa", comme un artisan, avec un souci du détail, qui échappe parfois à "la nouvelle génération", plus pressée d’arriver à la conclusion. Eastwood lui, prend son temps et explore les visages, capte les regards, avec un talent qui lui est propre. Un horloger. Qui applique ces engrenages avec minutie. Pour mieux faire fonctionner un petit bijou de cinéma.
Harmonieusement mis en musique et éclairé comme il se doit.
Du très bon cinéma. Exact et précis. Au rythme parfait.
Qui fait passer un film de deux heures pour un court métrage, tant à la fin on se dit : "Oh, déjà !"...
Courez-y vite. Bonne séance !
SYNOPSIS
À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il vit seul, sans le sou, et son entreprise est en faillite. C’est alors qu’on lui propose un travail de chauffeur pour transporter des marchandises. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un "supérieur" chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates, est plus qu’intrigué par cette nouvelle "mule".
Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 56
Titre original : The Mule
Date de sortie : 23 janvier 2018
Réalisateur : Clint Eastwood
Scénariste : Nick Shenk
Interprètes : Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne
Photographie : Yves Bélanger
Montage : Joel Cox
Musique : Arturo Sandoval
Costumes : Deborah Hopper
Décors : Kevin Ishioka
Producteur : Malpaso, Warner Bros
Distributeur : Warner Bros France
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