Black Mirror Bandersnatch : La review de l’épisode interactif

Date : 29 / 12 / 2018 à 12h00
Sources :

Unification


Bandersnatch est le très bon épisode de Noël de l’excellente série Black Mirror passant en revue les relations parfois malsaines entre l’humanité et les écrans et nouvelles technologies.

On y découvre un jeune informaticien qui en 1984, telle l’année du livre éponyme de George Orwell montrant une société totalitariste, décide de créer un titre qui intéresse une étrange compagnie de jeux vidéo. Il s’inspire d’un livre fantastique à choix multiple dont l’auteur à mal tourné, qu’il essaye de modéliser. Un choix permettant aussi de s’affranchir de la téléphonie mobile, d’Internet et des réseaux sociaux. Alors que les nostalgiques verront des pixels s’animer sur les écrans, comme ce qui existait il y a 35 ans.

De plus, les années 80 ont vu fleurir des « livres dont vous êtes le héros ». Des histoires touchant tous les genres et dont les choix du lecteur influençaient la suite du récit et sa fin.

L’épisode de Black Mirror se base sur le même principe et utilise une interaction avec le spectateur pour faire évoluer l’épisode. En effet, ce dernier est complètement interactif en temps réel permettant à la personne qui le visionne de découvrir une histoire originale bénéficiant de nombreuses fins différentes.

En dehors des livres, la télévision s’est déjà essayée précédemment à une évolution du récit suite au vote des spectateurs. Mais évidemment, la technique actuelle permet un interfaçage plus précis. Ainsi, en général, le spectateur se voit offrir deux possibilités, contre une seule dans certains cas, pour faire progresser les aventures du personnage principal.

Il faut donc en permanence garder auprès de soi l’outil permettant de valider son choix, car nombreuses sont les voies possibles. Il y a d’ailleurs plus de 5h30 d’images tournées pour un épisode durant entre 40 minutes à plus d’une heure 30 selon que l’on explore beaucoup plus les choix à faire en privilégiant ceux que l’on pense mauvais d’entrée.

Mais que le spectateur stressé se rassure, ne pas faire de choix entraîne automatiquement un choix par défaut permettant à l’épisode de se dérouler jusqu’à l’un de ses finals.

Les amateurs de jeux vidéo ne seront pas perdus dans ces choix multiples, surtout ceux privilégiant les visuals novel. Des romans interactifs dont les excellents 999 : Nine Hours Nine Persons Nine Doors, et sa suite encore meilleure Zero Escape : The Nonary Games ont plusieurs points communs avec l’épisode présenté.

Le point de frustration vient du fait qu’on ne puisse connaître à l’avance la durée de ce que l’on va visionner, réservant l’épisode à un moment où on a un peu de temps pour le voir afin de le savourer au mieux. C’est aussi dommage de ne pas proposer une possibilité de naviguer après une première vision dans l’épisode, afin de retourner aux embranchements que l’on n’a pas exploité. Lancer plusieurs fois l’épisode à la suite devient redondant. Néanmoins, on peut prendre s’amuser à revenir dessus par la suite pour essayer d’en percer les mystères les plus étoffés.

Tous les éléments narratifs sont utilisés. On retrouve la boucle, permettant de revenir sur un choix précédent, le Die and Retry, quand le personnage se trouve dans une impasse (heureusement que le résumé des séquences passées se fait en accéléré avec des ellipses), le retour à l’intrigue principale, parfois un peu forcé, lorsque l’on s’en éloigne trop. Ainsi, les choix sont très nombreux, mais n’ont pas tous de grandes conséquences, certains étant anodins, alors que d’autres mènent à un échec ou qu’ils orientent plus rapidement vers l’une des fins.

Le récit parle du libre arbitre et crée une intéressante mise en abîme entre le comportement du personnage et le spectateur faisant des choix pour lui. Un clin d’œil à Netflix est même glissé dans la trame permettant à la fois de citer et d’écorner le diffuseur.

Les comédiens sont très bons et on s’amuse à suivre David Slade dans ses tribulations de plus en plus perturbées et dérangeante. Le casting, sachant louvoyer dans ces arcs multiples, permet de découvrir les personnages sous diverses facettes selon les actions que l’on a privilégiées.

La réalisation de David Slade est solide et la reconstitution des années 80 bien faite. Quant à la musique, on peut de temps en temps choisir les morceaux qui accompagnent le personnage.

Bandersnatch est un épisode se laissant regarder avec plaisir. Si l’histoire ne fait pas partie des meilleurs récits de Black Mirror, l’attraction liée à son interactivité le rend fascinant et fait forcément réfléchir sur les choix que l’on fait continuellement et sur leur impact dans notre propre vie.

Une véritable expérience à tester et une histoire à nombreux rebondissements, dont finalement le spectateur est aussi un héros.

Agréable et distrayant.

EPISODE

- Titres : Bandersnatch
- Date de première diffusion : 28/12/2018 (Netflix)
- Réalisateur : David Slade
- Scénariste : Charlie Brooker

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