Blake & Mortimer - La Vallée des immortels : La critique

Date : 01 / 12 / 2018 à 07h50
Sources :

Unification France


La Vallée des
immortels

Blake & Mortimer, tome #25

Scénario : Yves Sente
Dessin : Teun Berserik et Peter Van Dongen
Editeur : Blake et Mortimer / Dargaud
Taille : 235 x 310 mm
Façonnage : Cartonné
Date de sortie : 16 novembre 2018
Nombre de pages : 56
ISBN : 9782870972441
Prix : 15.95 €

Lire un extrait

À Lhassa, le palais impérial du dictateur Basam-Damdu est anéanti par une escadrille d’Espadons, et le monde, soulagé, fête la fin de la troisième guerre mondiale.

Pendant que, dans la Chine voisine, les communistes de Mao affrontent les nationalistes de Chiang Kai-shek, le Seigneur de la guerre Xi-Li cherche à mettre la main sur un manuscrit qui lui permettra d’asseoir son pouvoir sur l’Empire du Milieu. Face aux menaces qui planent sur la région, le capitaine Francis Blake est chargé d’organiser la défense de la colonie britannique de Hong Kong. De son côté, à Londres, le professeur Philip Mortimer est amené à s’intéresser de près à une curiosité archéologique chinoise suscitant appétits et convoitises. Au même moment, le fameux colonel Olrik, ancien conseiller militaire déchu de Basam-Damdu, profite du chaos ambiant pour monnayer ses services auprès du général Xi-Li afin d’assouvir sa soif de vengeance...

Premier volet d’un diptyque, La Vallée des Immortels commence exactement là où Le Secret de l’Espadon s’achève. Les amateurs de Blake et Mortimer retrouveront quelques-uns des ingrédients qui ont assuré la renommée de la saga d’Edgar P. Jacobs : la grande aventure, l’exotisme, qui s’exprime ici dans les ruelles dangereuses de Hong Kong, l’atmosphère londonienne digne des plus belles pages de La Marque Jaune et la science-fiction, incarnée par le nouvel engin imaginé par le professeur Mortimer, le Skylantern, le tout relevé par quelques figures de traîtres et par un Olrik plus machiavélique que jamais. Écrit par Yves Sente, l’album est dessiné à quatre mains par Teun Berserik et Peter van Dongen. Inspirés par la « ligne claire » du Mystère de la Grande Pyramide, ils ont su relever ce défi graphique avec maestria et fidélité à l’esprit Jacobsien. Cet album devrait ravir les amateurs les plus pointus de la série.

Décryptage :

Alors que le précédent titre, Le Testament de William S, pénible album de salon, proposait une intrigue plutôt bien développée mais une mise en scène "télévisuelle" paresseuse à coup de personnages-troncs assis, sans cesse en discussion, le premier tome du nouvel opus, La Vallée des Immortels, offre un vrai plaisir de bande dessinée. Il nous rappelle que Blake et Mortimer, c’est, à l’instar de la phrase d’accroche publicitaire du premier Indiana Jones sorti au cinéma, "le retour de la grande aventure".

Pour cette nouvelle publication luxueuse des éditions Dargaud, le scénariste Yves Sente, véritable poule pondeuse d’histoires depuis 2000, est de retour mais sans le dessinateur André Juillard, qui voulait faire une pause après avoir enchaîné les albums, et pas toujours de manière heureuse donc. Après acceptation de planches tests par l’éditeur, deux Hollandais, Peter Van Dongen et Teun Berserik ont travaillé à 4 mains sur La Vallée des Immortels.

Yves Sente a situé son histoire entre « Le Secret de l’Espadon » et « Le mystère de la Grande Pyramide ». Je n’ai jamais été d’accord avec la volonté affichée du scénariste de vouloir tout expliquer dans l’univers de Jacobs. Ce dernier s’en fichait et ne portait son attention une et indivisible que sur l’histoire en cours, un point de vue supérieur, à mon humble avis, tant il permet justement de créer des histoires majeures tout en permettant au lecteur de fantasmer les entre-deux et de garder une part de mystère.

Reconnaissons à Yves Sente de la suite dans les idées et une cohérence d’action. Il n’empêche que ce principe crée parfois des problèmes et des contradictions au lieu de boucher des trous. Voici l’exemple le plus flagrant de cet album, qui démarre là où s’achève le mythique Secret de l’Espadon, sur l’explosion qui détruit Lhassa, capitale du cruel dictateur Basam-Damdu. Yves Sente met en cohérence son récit avec celui de Jean Van Hamme dans L’étrange rendez-vous et évoque en clin d’œil la soudaine téléportation du dictateur et de son état-major en des temps futurs. Ce faisant, Olrik, déchu de son titre, reste sur place et survit… à l’explosion nucléaire. Non expliqué par Jacobs, cela parait acceptable tant que l’on cherche la raison de ce mystère. Dessiné sur une planche, cela passe beaucoup moins bien. Olrik, meilleur traitement contre le cancer ?

Soyons honnête, c’est le défaut majeur de ce récit qui, s’il n’est pas exempt de rares longueurs, décolle plus vite et offre le rythme interne le plus satisfaisant depuis La Machination Voronov.

L’histoire de ce nouvel opus commence donc à Lhassa, au moment où le palais impérial du dictateur Basam-Damdu est anéanti par une escadrille d’Espadons. Et le monde, soulagé, fête la fin de la troisième guerre mondiale.

Pendant que, dans la Chine voisine, les communistes de Mao affrontent les nationalistes de Chiang Kai-shek, le Seigneur de la guerre Xi-Li cherche à mettre la main sur un manuscrit qui lui permettra d’asseoir son pouvoir sur l’Empire du Milieu. Face aux menaces qui planent sur la région, le capitaine Francis Blake est chargé d’organiser la défense de la colonie britannique de Hong Kong. De son côté, à Londres, le professeur Philip Mortimer est amené à s’intéresser de près à une curiosité archéologique chinoise suscitant certaines convoitises. Au même moment, Olrik, ayant donc survécu à l’explosion de Lhassa, profite du chaos ambiant pour monnayer ses services auprès du général Xi-Li afin d’assouvir sa soif de vengeance...

Graphiquement, le style fait plus Tintin, plus hollandais (normal) et me satisfait l’œil. Certains auront peut-être du mal avec ce qui risque d’être parfois perçu comme une simplification graphique. Pourtant les auteurs, qui nous offrent un superbe découpage à chacune des planches, restent fidèles au style dont ils se revendiquent, celui du Mystère de la grande pyramide et assurément le plus "ligne claire" du mythique Edgar P. Jacobs. C’est clairement la référence absolue de cette reprise. Certaines têtes auraient mérité quelques retouches, mais la mise en image est dynamique et digne d’intérêt. Hong Kong et une nouvelle machine fantastique à la Jacobs sont dessinés avec grand talent. Même les plis des vêtements, représentés de manière unique chez l’auteur de La Marque Jaune, sont ici traités avec soin.

Les fans de Tintin trouveront dans volume le caméo d’un personnage du Lotus bleu, apparition sympathique pour un personnage aussi infect que dans l’album d’Hergé. Un autre personnage d’une bande dessinée plus récente fait aussi une apparition en clin d’œil. Saurez-vous le reconnaître ?

Attendons le volume 2 pour avoir un avis plus définitif sur cette histoire hong-kongaise qui démarre bien, mais nous ne saurions que trop recommander au lecteur d’acquérir l’édition bibliophile de cet album, un superbe objet, au papier de haute qualité, avec une couverture supérieure et plusieurs dessins en pleines pages en supplément. By Jove !


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